1982 : 40 ans après, que valent les Bordeaux de ce millésime mythique ?

A anniversaire exceptionnel, événement exceptionnel. Le célèbre site de vente en ligne Wineandco a décidé de rendre hommage à ce millésime charnière dans l’histoire de Bordeaux en proposant pendant 40 jours 40 grands vins de Bordeaux de 1982. Avec de magnifiques vins à la clé.

Bernard le Marois, Directeur Général et co-actionnaire de Wineandco, l’un des principaux sites français de vente de vin (25 millions d’euros de chiffre d’affaires, 30 millions d’euros de stocks de vins) ne cachait pas son plaisir au moment d’annoncer le lancement de cette opération à tout point de vue exceptionnelle. « 1982 a ouvert une nouvelle ère pour tous les grands vins de Bordeaux et nous trouvions amusant de pouvoir goûter ce millésime annoncé à l’époque comme fantastique par 2 jeunes dégustateurs prometteurs qu’étaient Michel Bettane et Robert Parker ». Et effectivement, il faut se rappeler de la situation de Bordeaux les années précédentes pour comprendre pourquoi ce millésime chaud, ensoleillé, ayant permis d’obtenir une très belle maturité des raisins et de beaux volumes a été vécu comme inespéré. M. Le Marois aime en effet rappeler que « dans les années 1970, personne ne voulait investir dans les propriétés viticoles de la région. Celles-ci se vendaient très mal ». Mais 1982 va tout changer. Une matière première excellente, le début de la thermo-régulation dans les chais et à partir de là, une autre manière de faire du vin à Bordeaux. C’est à cette époque que d’autres grandes figures vont émerger comme un certain Michel Rolland. Depuis lors, le travail au vignoble a totalement évolué, la vinification est devenue beaucoup plus précise, l’élevage des vins a fait l’objet d’une attention plus grande. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des capitaines d’industrie ont commencé à investir ici, notamment François Pinault avec château Latour en 1993.

Des vins de grande classe, encore fringants

Autant prévenir les amateurs qui aimeraient faire une folie pour acquérir quelques flacons, les quantités sont infinitésimales. Seulement quelques bouteilles, magnums ou doubles magnums par référence. L’avantage décisif provient de l’origine des bouteilles. « Nous avons profité de notre statut de négociant pour pouvoir contacter en direct les châteaux chez qui nous sommes allocataires pour les primeurs chaque année. Tous ont accepté de nous céder quelques bouteilles, à l’exception des châteaux Haut-Brion et Lynch-Bages. Pour ces 2 références, nous avons racheté les vins à des particuliers qui les avaient conservés dans des conditions parfaites », explique Bernard le Marois. Et pour en apporter la preuve, une dizaine de crus étaient présentés en dégustation par Wineandco. Avec de très belles émotions lors de leur découverte. Tous ont en commun d’être encore parfaitement vivants. Les vins se sont tous montrés sous leur meilleur jour, offrant des nez souvent légèrement évolués mais sans excès et des milieux de bouche absolument admirables de présence. Le château Petit-Village (800€) a prouvé toute la magie de son exceptionnel terroir, voisin des plus grands. Beaucoup de fond, quelques notes truffées, une belle acidité intégrée et une allonge certaine. Château Talbot (700€) côté Saint-Julien ne démérite pas non plus et présente une complexité aromatique moindre mais un très joli grain de tanin. Non loin de là, à Saint-Estèphe, le château Calon-Ségur (800€) est impressionnant de race et de classe. Un nez encore frais et fruité, une belle fluidité de bouche et globalement un vin pimpant et vibrant. Parmi les réussites absolues, on retrouve évidemment Haut-Brion (6000€) qui impose avec beaucoup d’autorité son absolu équilibre. Une leçon de velouté et de finesse désarmante. Mais c’est peut-être Lynch-Bages (800€) qui est le plus éclatant. A l’aveugle, on lui donnerait 20 ans de moins. Il est d’une vitalité étonnante, avec une intensité en bouche qui emporte les sens. Les premiers prix commencent à 300€ (Larrivet Haut-Brion, Carbonnieux, Lafon Rochet, Croizet Bages, Chasse-Spleen) et vont jusqu’à tutoyer les sommets avec Petrus (9000€). Des prix très élevés malheureusement mais c’est le corollaire de 4 décennies de stockage. Tout cela ravira néanmoins les amateurs qui laissent vieillir de beaux Bordeaux dans leur cave. Promis, lorsqu’ils sont bien nés, ils vieillissent vraiment très bien !

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