Champagne Telmont, objectif « Net positive » pour 2050

On a vu dernièrement la filière annoncer son objectif de devenir Net zéro carbone pour 2050. La Maison Telmont a quant à elle décidé de placer la barre encore plus haut en affichant l’objectif de devenir Net positive pour 2050.

En achetant du champagne Telmont, si la Maison parvient à son objectif en 2050, non seulement le consommateur ne contribuera plus à l’accroissement des émissions des gaz à effet de serre mais il participera à leur réduction ! Reste à déterminer les moyens proposés par la maison pour y parvenir. Telmont publie à cet effet un guide qui détaille sa méthodologie. La Maison a choisi celle élaborée par la SBTi (Science Based Target Initiative) dont l’une des spécificités est de ne pas se cantonner aux émissions de CO2, mais de s’intéresser à tous les gaz à effets de serre, calculés en tonnes équivalent CO2.

Globalement, cela signifie d’abord pour cette entreprise une baisse des émissions de 485 tonnes équivalent C02 (chiffre de 2020-2021) à 49 tonnes, et cela alors même que la maison prévoit de multiplier ses volumes par trois. Si on observe son bilan, celui-ci se répartissait en 2020-2021 de la manière suivante, sur les scopes 1 et 2 qui concernent l’entreprise elle-même, 21 % des émissions proviennent de la production de l’électricité consommée, 7 % de la fertilisation azotée des vignes, 14 % des fluides frigogènes et 58 % des engins agricoles. L’activité viticole ressort donc comme le pôle prioritaire. En ce qui concerne le scope 3 qui concerne les partenaires de l’entreprise, c’est là-encore la production et la fourniture en raisins des viticulteurs livreurs qui arrive en tête (27 % des émissions du scope 3 et 25 % des émissions totales de l’entreprise, scopes 1, 2 et 3), puis vient la production de bouteilles (24 % du total des émissions). Les transports logistiques amont et aval représentent quant à eux 5 %.

La réduction envisagée passe par le développement des moyens déjà annoncés dans le projet « au nom de la Terre » : l’utilisation des biocarburants pour les engins agricoles, le travail sur la réduction du poids de la bouteille, la suppression des packagings (déjà opérée), la fin des transports aériens, le fret à voile, le recours à des sociétés de camionneurs utilisant des biocarburants…

En parallèle, pour devenir Net positive, les 48 tonnes restantes devront être plus que compensées. Cela passera par le programme de stockage de carbone que permettront des projets comme la plantation de haies en bordure des parcelles et le développement accru des couverts végétaux. « Nous planterons 4900 charmes d’ici 2030 et nous avons commencé à enherber systématiquement nos vignes à raison d’un rang sur deux pour l’instant, tout en testant sur certaines parcelles des plantations plus intéressantes que l’herbe ordinaire en matière de séquestration » confie Ludovic du Plessis, le président de la maison.

Certains s’agaceront de l’affichage de cet objectif qui pourrait apparaître comme une fanfaronnade et un positionnement marketing alors que les résultats n’ont rien de certain, l’ensemble des mesures envisagées pour le moment ne permettant pas d’atteindre la cible et reposant en partie sur l’espoir d’innovations à venir. Néanmoins, cette politique fait partie de la méthode SBTi : en faisant de la publicité autour de leur engagement, les entreprises s’exposent à un sévère retour de bâton en termes de communication si elles ne réalisent pas leurs objectifs, ce qui renforce chez elles la pression pour avancer.

Mais il est vrai qu’au milieu de cette surenchère d’annonces à laquelle on assiste dans le vin, on aimerait voir émerger des informations plus claires pour le consommateur, établies si possible par des organismes indépendants. La plus simple serait l’indication sur les étiquettes de la quantité de gaz à effet de serre en équivalent carbone émises par bouteille (fusse-t-elle à l’avenir négative !). L’acheteur pourrait ainsi opérer entre les différentes marques une comparaison objective. On notera cependant que la publication par Telmont de ce guide est un premier pas vers la transparence qu’il faut saluer et que son caractère très pédagogique permet justement d’éclairer le consommateur sur des notions qui sont encore chez lui très floues, d’autant qu’on a affaire à une science encore en construction et en perpétuelle évolution.

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