Château Durfort-Vivens, 2ème grand cru classé de 1855 | Quand la nature guide l’homme

Durfort-Vivens iDealwine - Chateau vue vignes

Alors que l’origine de Durfort-Vivens remonte au 14ème siècle, la propriété développe la viticulture depuis le 17ème siècle. Rapidement consciente de la richesse de son terroir, elle signe des vins de belle facture qui se distinguent au sein des amateurs les plus avertis. Alors ambassadeur en France, le futur Président des Etats-Unis Thomas Jefferson classait Durfort-Vivens au sommet, après les châteaux Lafitte, Latour et Margaux. Un préambule au classement de 1855 qui l’a hissé au rang des deuxièmes grands crus classés du Médoc. Zoom sur cette propriété qui a choisi de placer la nature au cœur de ses préoccupations.

A 26 ans déjà, Gonzague Lurton n’a qu’un souhait : quitter le monde de la finance qui le fascine alors pour revenir aux sources. Natif du Médoc, celui qui a toujours travaillé dans les vignes et au chai pendant ses vacances désire reprendre le château Durfort-Vivens que lui lègue alors son père. Sa motivation ? Offrir un nouveau souffle à ce deuxième grand cru classé « laissé en jachère » où de grands projets de commerce et de communication se dessinent. Après un BTS de viticulture et d’œnologie, le voici doté d’un bagage technique suffisant pour échanger avec les œnologues dès 1992.

Durfort-Vivens - Gonzague et Claire

Depuis son arrivée, Gonzague Lurton fait figure de précurseur au sein du vignoble bordelais en optant pour une culture saine. Né dans les années 1960, celui qui avait l’habitude de travailler dans les bois, « de côtoyer vers de terre et scarabées » a vu ces éléments naturels s’éteindre au fil des ans et de l’arrivée massive des produits chimiques. Convaincu que cette propriété doit son succès séculaire à son terroir, Gonzague Lurton a donc à la fois l’envie et le besoin de redonner vie à ce lieu.

Son terroir, parlons-en. Celui-ci est composé de sols de sable, de cailloux et d’argile dont les teneurs varient d’un endroit à l’autre. Contrairement à certaines régions comme la Bourgogne qui entendent valoriser chaque parcelle, chaque climat, le défi que rencontre Gonzague Lurton à Margaux est d’exprimer la singularité et le tempérament de chacun des terroirs dont il dispose et qui s’expriment tantôt par une certaine rondeur, tantôt par une belle tension ou encore par des nuances épicées. A cette fin et pour obtenir un nectar pur, un gros travail du sol et une précision œnologique sont de rigueur à Durfort-Vivens.

Durfort-Vivens - Taille du vignoble

Entre son arrivée en 1992 et 2009, Gonzague Lurton a non seulement appris mais a aussi véritablement pris conscience de la richesse naturelle dont il dispose et qu’il lui incombe de magnifier. Pour cela, et malgré le climat océanique de Bordeaux favorisant l’apparition du mildiou, les cultures biologique et biodynamique se sont naturellement imposées et ont d’ailleurs été certifiées en 2016. Notez en outre que Gonzague Lurton et sa femme Claire sont propriétaires de la plus grande surface cultivée et certifiée en biodynamie parmi les grands crus classés de 1855. L’objectif ? Ecouter la plante en respectant son rythme afin qu’elle réponde au mieux à ce qu’on lui apporte. « On apprend en marchant », nous explique Gonzague Lurton. « On avance tout en essayant d’être le plus précis possible. » Son équipe et lui s’aperçoivent ainsi qu’ouvrir et fermer les sols annihile la matière organique. Ils reviennent alors à un rythme humain et animal afin d’entailler moins profondément la terre et de préserver les vies microbiennes et bactériennes.

Ce travail de respect des arômes et du terroir est aussi perpétué dans le chai. En devenant le premier cru classé médocain certifié par Demeter, Durfort-Vivens se doit d’utiliser les levures du cru et de très faibles doses de soufre. En les réduisant, Gonzague Lurton s’enthousiasme devant les vives expressions fruitées ainsi que des tanins plus doux. Un élevage de 18 mois en barriques sans apport de soufre s’avérant acrobatique, l’idée a germé d’utiliser des jarres en terre cuite. A ses yeux, le soufre étant un intrant qui confère un biais à l’expression du terroir – il tue les arômes floraux et assèche les tanins -, le vin élevé en jarres dévoile aujourd’hui un équilibre subtil entre puissance et tendresse. Et au château l’on ne fait pas les choses à moitié : la propriété peut se targuer de disposer aujourd’hui du plus grand chai en volume d’amphores au monde.

Durfort-Vivens - Chai à barriques

Mais alors, les vins peuvent-ils se savourer plus jeunes qu’auparavant ? Certainement, mais n’oublions pas que les grands crus engendrent des vins qui vieillissent merveilleusement bien et racontent de belles histoires avec le temps. Gonzague Lurton évoque ainsi une dégustation d’un château-durfort-vivens 1870 sidérant de fraîcheur et de caractère. Les amateurs impatients se tourneront vers les 2014, 2015, 2016 et 2017 immédiatement accessibles, charmants de douceur et de notes florales.

 

Château Durfort-Vivens, ce qu’en disent les guides

La Revue du vin de France

Les origines de Château Durfort-Vivens remontent au XIVe siècle lorsque la famille Durfort de Duras, très respectée dans l’Agenais, arrive à Margaux et y fonde le domaine. À la fin du XVIIIe siècle, le domaine est aux mains du comte de Montalembert, oncle de Robert-Adrien Labat de Vivens. C’est ce dernier qui, rachetant la part de son cousin, devient l’unique propriétaire du château, auquel il accole son nom en 1824. Le vin de l’exploitation, désormais désigné sous le nom de Château Durfort-Vivens, connait quelques décennies troubles avant de remonter la pente et d’être consacré Deuxième Grand Cru lors du classement des vins de Bordeaux de 1855. En 1937, Château Durfort-Vivens passe sous la férule de la société du Château Margaux, dont l’actionnariat est dominé par la famille Lurton. Toujours propriété des Lurton, Château Durfort-Vivens produit un second vin nommé depuis 2008 « Relais de Durfort-Vivens » ou, plus laconiquement, « Vivens ».

Bettane & Desseauve 2020 – 4* sur 5

Gonzague Lurton reste fort attaché à la progression de la qualité et de la réputation de son cru, installé sur 55 hectares de graves pauvres et profondes. Ce cru a beaucoup souffert en 2018 et ne produira qu’une minuscule récole. Qu’on en profite avec les millésimes précédents qui ont montré d’immenses progrès et se situent au tout premier rang du Médoc désormais. Les raisins issus d’une viticulture biodynamique et une vinification intelligente ont produit des vins incomparablement complexes et expressifs de leur terroir, avec des sensations tactiles rares et un raffinement pas encore reconnu à son vrai niveau. Avec pour l’amateur la conséquence heureuse de prix encore accessibles.

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