Clos des Épeneaux à Pommard, pépite du domaine du Comte Armand

Les monopoles ont un statut tout à fait particulier en Bourgogne, surtout lorsqu’ils sont vastes et qu’ils sont entièrement ceints de murs. C’est le cas du Clos des Épeneaux qui s’est imposé au fil des décennies comme un incontournable des vins de la région.

Le domaine du comte Armand jouit d’une immense notoriété. Pourtant, nombreux sont les amateurs français qui n’en ont jamais entendu parler. La chose se comprend aisément puisque l’immense majorité de la production est exportée (85%), le reste étant dédié au réseau traditionnel. Pourtant, les différents produits, uniquement en Côte de Beaune, révèlent une superbe qualité, fruit notamment d’un travail méticuleux à la vigne initié de longue date. Qu’il s’agisse des simples villages ou des premiers crus, une attention particulière est apportée par une approche biodynamique commencé au milieu des années 1980 sous l’impulsion de Pascal Marchand. Point d’effet de mode ou d’aubaine ici mais des convictions que se sont forgé les vinificateurs successifs, qu’il s’agisse de Benjamin Leroux qui avait pris la suite ou depuis 2014 Paul Zinetti. Tous perpétuent notamment à leur manière la constance et la belle hétérogénéité des vins produits sur le Clos des Épeneaux. Une manière de s’inscrire dans la longue histoire de ce premier cru créé en 1826.

Une mosaïque de terroirs

On pourrait croire que ce mythique Clos des Épeneaux est une parcelle historique de Bourgogne. Il n’en est rien. Son histoire n’est que bientôt bicentenaire, une paille en comparaison des délimitations pluriséculaires effectuées par les moines sur les climats les plus connus. Car à l’image du non moins célèbre Clos des Lambrays à Morey-saint-Denis, ce clos est constitué non pas d’un mais de 4 terroirs bien différents. « Ces 4 parcelles d’une surface à peu près équivalentes sont toutes vendangées, vinifiées et élevées séparément afin de conserver toute leur spécificité » tient à préciser Olivier Armand, l’actuel gérant et fils du comte Gabriel Armand qui lui a laissé sa place en 2016. Il existe d’ailleurs aussi une faille qui passe sous le clos et qui lui confère une partie de sa spécificité. Car les parcelles sont situées à cheval sur deux des climats en premier cru de Pommard, les petits Epenots et les grands Epenots dont l’orthographe diffère de celle du clos. Et c’est grâce à la vision et la conviction d’un homme, Nicolas Marey, que l’unification a pu avoir lieu au début du XIXème siècle. Il faudra toutefois attendre son petit-fils, premier comte Armand (après avoir été anobli par le pape Pie IX pour services rendus au Saint-Siège) pour que les murs scellent définitivement la surface : 5ha 23a et 8ca. Chaque année, ce sont environ 20 000 bouteilles qui sont produites avec une régularité de coucou suisse. Le 2019 n’échappe pas à la règle avec une grande intensité de matière. Son fruité est précis et enjôleur, évoquant notamment de très beaux épices. Une bouteille à goûter au moins une fois (si vous en réussissez à en trouver).

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