Cuvée Nicolas François : le champagne Billecart-Salmon en majesté

La très belle Maison familiale champenoise vient de présenter son nouvel opus de la cuvée Nicolas François. L’un des joyaux discrets de la région qui traverse admirablement le temps.

Tout juste bicentenaire (cet anniversaire a été célébré en 2018), Billecart-Salmon s’est progressivement imposé au fil du temps comme l’une des références champenoises mais sans tambour ni trompette. Mathieu Roland-Billecart, représentant de la 7ème génération, préside désormais à la destinée de l’entreprise familiale dans ce même état d’esprit. La vérité se trouve ici indéniablement dans la qualité des vins dont la cuvée Nicolas François représente l’un des fleurons. Ces prénoms, ce sont ceux du fondateur Billecart marié à Elisabeth Salmon, tous deux originaires de Mareuil-sur-Aÿ où se situe encore la Maison. Aujourd’hui propriétaire de 100 hectares de vignes, ses approvisionnements couvrent un total de 300 hectares dont l’essentiel (92%) provient de moins de 20 kilomètres alentour. Ce sont d’ailleurs les premiers et grands crus prestigieux de la Montagne de Reims et de la grande vallée de la Marne (Mareuil-sur-Aÿ, Aÿ, Ambonnay, Bouzy, Verzenay et Verzy) pour les pinots noirs et de la Côte des Blancs pour les chardonnays (Mesnil, Chouilly, Cramant, Vertus) qui constituent la colonne vertébrale de cette cuvée haut-de-gamme. Celle-ci a d’ailleurs officiellement pris ce nom en 1964 même s’il existait déjà un brut millésimé auparavant. Et, millésime après millésime, l’assemblage met toujours légèrement en exergue le pinot noir par rapport au chardonnay. Avec une constante de style, celle d’une grande fraîcheur et d’une très belle profondeur aromatique, portées par une proportion variable de vins vinifiés sous bois depuis que ceux-ci ont été réintroduits dans la Maison.

©Leif Carlsson

Précision et droiture
Le nouvel opus de la cuvée Nicolas François vient d’être présenté et force est de constater qu’il s’agit d’une grande bouteille, pourtant encore au début de sa longue vie. Denis Blée, le Directeur vignoble et vins, aime rappeler que « 2008 fut un immense millésime dans la droite ligne des magnifiques 1990 et 2002 ». Peu dosé (2,9g/l) et constitué de 17% de vins vinifiés sous bois, le vin est profond, patiné avec une très légère pointe oxydative très engageante. Au nez, les notes de piment frais, d’agrumes confits, de frangipane et de fleurs blanches (jaspin) sont envoûtantes. En bouche, la jeunesse parle de toute son insolence. Car en dépit des 150 mois de vieillissement, ce champagne est d’une très grande fraîcheur. Il s’étire sur des notes grillées, de coing, d’agrumes et associe une puissance certaine avec une sapidité franche. Un vin qui se déguste d’ores et déjà très bien mais qui pourra sagement être encavé pour offrir un immense plaisir de dégustation dans les années voire décennies à venir. Car ce champagne affronte le temps avec panache, porté par une trame d’une vraie vivacité renforcée par les fermentations longues à basse température depuis longtemps adoptées par la Maison. La dégustation de millésimes plus ancien l’a parfaitement démontré. Ainsi du 2002, plus marqué par des notes exotiques, d’épices douces et de fruits blancs qui vibre actuellement de toute son énergie. Le 1986 émerveille avec ses notes pétrolées et un équilibre souverain. Quant au 1964, il démontre avec sérénité que l’âge de la retraite n’a pas encore sonné. Une fine effervescence, des notes safranées et d’agrumes confits comme une preuve de longévité.

Cuvée Nicolas François : 170€ disponible sur www.champagne-billecart.fr

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