Dégustation géo-sensorielle avec le domaine Marcel Deiss (06/07/2022)

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Le 6 juillet dernier, nos équipes ont tenu à remercier certains de nos meilleurs clients en les conviant à un événement exceptionnel pour découvrir la dégustation géo-sensorielle. À travers ces lignes, nous vous proposons de retracer cette soirée haute en couleur.

Souvenez-vous, il y a quelques temps, nous vous racontions que l’équipe iDealwine, en visite en Alsace, avait eu la chance de se prêter au jeu de la dégustation géo-sensorielle au domaine Marcel Deiss (lire notre article « Chez Jean-Michel Deiss, une expérience de dégustation géo-sensorielle »). Et nous avions tellement apprécié cette expérience, que nous avons eu envie d’y inviter également nos meilleurs clients, afin de les remercier de leur fidélité.

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Dans la Maison Albar *****, notre hôtel-restaurant partenaire, à quelques pas de l’Arc de Triomphe, nos fidèles amateurs ont été accueillis à table avec un verre de la cuvée Complantation 2020 du domaine Marcel Deiss. Dans le cadre feutré de l’hôtel parisien, son bouquet enjôleur et complexe suggérait déjà une atmosphère méditative. Ce vin exprime en effet dans un élan généreux toute la singularité du terroir alsacien. Il provient de parcelles complantées, c’est-à-dire où plusieurs cépages se côtoient sur une même surface, faisant de lui l’humble étendard d’une viticulture que l’on pratiquait jadis. Ainsi, il n’est pas l’expression d’un cépage mais d’un terroir. Cette prévalence du sol dans les cuvées du domaine Marcel Deiss est tout l’enjeu de la dégustation géo-sensorielle et fut celui de la présentation de Jean-Michel Deiss, le vigneron.

C’est animé par la valeur du partage que Jean-Michel et Hélène Deiss nous ont fait le plaisir de venir d’Alsace se faire les portes parole de cette manière d’apprécier nos verres. C’est d’ailleurs avant tout comme un breuvage de partage que le couple considère le vin.

Lorsque chacun fut assis, Monsieur Deiss ouvrit le spectacle. Cet homme au regard aussi perçant que pétillant a tout simplement happé l’intérêt de nos convives dès ses premiers mots.

Passionné, Jean-Michel Deiss nous a expliqué que lorsqu’il est le reflet de son terroir, (et donc sans intrant, sans chaptalisation, sans additifs) le vin irradie ceux qui lui font honneur par son énergie qui induit à cette boisson quelque chose de spirituel. Dans cette perspective, Jean-Michel Deiss a enjoint chacun d’entre nous à un exercice assez simple mais exposant avec éloquence sa vision de la viticulture. Placez devant un ami deux verres noirs et n’en remplissez qu’un seul. Le catégorique vigneron affirme qu’il pourra distinguer les yeux fermés et sans le toucher lequel est plein lequel est vide. « Il n’y a qu’une seule condition : Le vin doit être un grand vin », ajoute-t-il.

Monsieur Deiss a ainsi requis de son audience d’écarter, au moins pour le temps d’un soir, la dégustation usuelle du vin. Cette dernière est généralement fondée sur la recherche d’arômes subtils au nez et en bouche. C’est un langage certes très poétique mais parfois presque élitiste : les fruits du verger, les réminiscences d’une recette de famille, les épices inconnues…qui sont autant de termes assujettis à des jugements subjectifs ou culturels ne permettant pas d’être compris par tous.

Jean-Michel et Hélène souhaitent par leur travail remettre à l’honneur une manière de déguster inspirée de celles des gourmets d’antan. La dégustation géo-sensorielle n’est pas nouvelle en effet. Elle existe au moins depuis le Moyen Âge. Philippe le Bel (1268-1314) lui-même créa en 1312 La Compagnie des Courtiers Gourmets Piqueurs de Vin. Monsieur Deiss a rappelé à juste titre que ce métier a peu changé depuis. La technologie n’a pas encore remplacé le palais humain pour vérifier la conformité d’un vin au moment d’une transaction.

Qu’est ce que la dégustation géo-sensorielle ?

Cette dégustation géo-sensorielle suppose de se concentrer sur les phénomènes de salivation, d’assèchement, sur la forme du vin en bouche et de son effet dans la mâchoire et la gorge. C’est donc du toucher de bouche dont il est question, comme on examinerait la texture d’une étoffe. Toutefois, si vous souhaitez approfondir précisément la question de la dégustation géo-sensorielle, je vous invite encore à vous plonger dans l’article retraçant le périple des équipes d’idealwine dans les vignes du domaine à l’été 2021.
            À ce discours galvanisant a succédé un cortège de crus du domaine permettant une mise en pratique tant attendue.

Les vins dégustés ce soir-là

Le Langenberg 2019 ouvre le bal et nous à invité à apprécier sa grande structure. C’est une cuvée traçante, certes, mais sans austérité. Sa bouche est lumineuse par sa trajectoire nette et longiligne comme un rayon de soleil perçant les nuages. Les vignes sont exposées sur une pente Sud et son sol est granitique. La cuvée est composée de nombreux cépages blancs tels que le Pinot Blanc, le Pinot Gris, le Riesling, le Muscat à petits frains, le Pinot Auxerrois, le Pinot Beurot, le Muscat blanc et le Muscat Rose d’Alsace. Toutefois, cette indication des cépages ne fait pas partie de l’ADN du domaine, et la liste, malgré sa longueur, est loin d’être exhaustive. Monsieur Deiss aime à dire, avec une pointe de provocation amusée, qu’il ne sait pas lui-même quels cépages il y a dans ses cuvées.

La droite noblesse du Langenberg a ensuite cédé sa place au Grasberg 2017 dont la tension se voile finement d’une volupté absente de la première cuvée. Le Grasberg est situé au sommet du Grand Cru Altenberg de Bergheim, exposé Nord-Est, sur un sol pauvre obligeant la vigne à puiser loin dans le sous-sol ses nutriments, expliquant son amplitude.

Burg 2016 a recouvert nos palais d’un manteau de velours. C’est un terroir tout en contraste, exposé Sud sur un sol froid et humide accueillant chaque année de la pourriture noble. Ses sucres l’auréolent d’une traîne à l’allure seigneuriale et le taille pour une garde d’un demi-siècle.

Après cette belle découverte des cuvées phares du domaine, Jean-Michel et Hélène Deiss ont clôturé cette soirée avec une fine élégance que je tiens à souligner.

C’est sous les rayons d’or de la robe du Grand Cru Schoenenboug 2016 que le vigneron alsacien a terminé ses explications. Cette cuvée est une véritable révélation pour tout amateur de vin. L’admiration mêlée à l’humilité qu’il inspire ferait de cette cuvée, selon lui, l’incarnation même du Retable d’Issenheim de Grünewald (1516). Comme cette œuvre autrefois exposée au couvent des Antonins et confrontant les victimes du Mal des Ardents à leur propre finitude, la grandeur de ce vin semble dévoiler la majesté des plus beaux terroirs tout en échappant mystérieusement au discours.

Finalement, cette cuvée rappelle à chacun que le verbe ne peut pas tout dévoiler de ce qu’exprime un grand vin, et qu’il convient aussi de s’abandonner à ce qu’il a à nous dire.

Après le succès vibrant de Jean-Michel Deiss, Gabriel Lepousez, neuroscientifique agregé de biologie chercheur à l’unité de Perception et Mémoire de l’institut Pasteur, a pris la parole à son tour pour appuyer la présentation du vigneron. C’est ici que s’est faite la jonction entre l’art, la méditation et la science.

La soirée s’est enfin clôturée par le service d’un Altenberg 2016 et d’une suite d’accords mets et vins tout à fait bienvenus. Les divers amuse-bouches ont sublimé les arômes de nos verres et chacun pu partager avec convivialité ses impressions. L’opulence de cette dernière cuvée fut sans doute le choix idéal pour nouer les liens entre les convives.

Je tiens personnellement à remercier Monsieur et Madame Deiss ainsi que Monsieur Lepouzey pour leur énergie incroyable et leur discours enivrants ainsi que mes collègues pour l’organisation de cet événement dont nous nous souviendrons tous.

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