Dégustation | Retour sur notre « Wine Tour de France » avec des amateurs internationaux

iDealwine-wine-tour-entreprises

Récit d’une jolie dégustation organisée pour un groupement de financiers issus de 15 pays, réunis à Paris la semaine dernière.

Le 8 octobre dernier, iDealwine organisait une dégustation dédiée aux grands vins français, pour faire découvrir quelques trésors de son réseau de producteurs aux amateurs de Mergers Alliance, un groupement de conseillers financiers qui tenait à Paris sa conférence annuelle. 70 participants venus de 15 pays s’étaient réunis pour l’évènement. Une belle occasion pour Cyrille Jomand et moi-même de présenter iDealwine, sa vie, son œuvre et ses services, et aussi de revenir sur l’opération financière conclue en janvier 2021. Pour mémoire, c’est dans ce cadre que le capital d’iDealwine a été restructuré, concrétisant l’entrée de la société Capital Croissance au tour de table de l’entreprise. Une opération menée avec le conseil de la société Aurignac Finances, membre de Mergers Alliance, qui organisait cette rencontre à Paris.

Qu’aurions-nous pu imaginer de mieux qu’une dégustation pour incarner l’âme d’iDealwine ? Avec Cyrille nous avons ainsi emmené notre auditoire dans un Tour de France des vignobles français. Enfin un tour en forme de « Z », plutôt. Heureusement, les participants n’étaient pas à bicyclette ;). L’idée consistait à faire découvrir aux amateurs, au travers de cinq vins, les caractéristiques des grandes régions viticoles, leurs principaux cépages, et, iDealwine oblige, un point de marché et de tendance, en lien avec le fameux Baromètre des enchères que nous publions chaque année.

iDealwine-wine-tour-entreprises-2

Les cinq étapes délicieuses du Wine Tour de France

Notre objectif consistait à proposer à l’auditoire des domaines, des cuvées et des millésimes non seulement délicieux, mais aussi doté d’un joli potentiel en terme patrimonial. Les vins dégustés pour ce « Tour de France » avaient donc été minutieusement sélectionnés. Vous voudriez peut-être connaître les raisons de nos choix ? C’est parti !

Saumur Brézé 2018 – Arnaud Lambert

Ce domaine discret constitué en 1996, mené avec talent par Arnaud Lambert qui l’a repris en 2005, mérite toute l’attention. Car il s’étend sur des parcelles hautement prisées ! Il compte notamment 15 hectares exploités sur Brézé, à Saumur. Un terroir aujourd’hui sous le feu des projecteurs. Le Clos Rougeard en exploite une parcelle, de même que Xavier Caillard (les Jardins Esméraldins), un nom qui fait vibrer les amateurs de vins nature. La production encore confidentielle d’Arnaud Lambert mérite d’être retenue. Car si son nom fait encore partie de ceux que les amateurs se transmettent, sous le manteau, sachez tout de même que le duo de dégustateurs Bettane+Desseauve considérait déjà Arnaud Lambert en 2019 comme « l’un des producteurs les plus talentueux de la Loire », rien de moins… A la dégustation, il n’a pas déçu nos attentes, bien au contraire. Solaire et vif, plein d’énergie, il déployait en bouche une matière associant dans un beau bouquet les arômes d’agrumes et de fleurs blanches. Le tout, relevé d’une fine pointe saline en finale, la marque d’un terroir crayeux qui va si bien au chenin… Superbe entrée en matière pour cette première étape.

Mâcon-Cruzille Au Quin 2018 – Clos des Vignes du Maynes

Deuxième étape incontournable : la Bourgogne bien sûr. L’occasion d’évoquer la performance accomplie par cette région en 2020 aux enchères, puisque les grands crus adjugés sur la plateforme d’iDealwine se sont octroyé la première place, en termes de montants adjugés (37%), en dépit d’une production quasiment cinq fois inférieure à celle du vignoble bordelais. Le déséquilibre entre l’offre, amputée ces dernières années par une triste succession d’accidents climatiques (gel, maladies, grêle) et la demande mondiale a en effet contribué à faire exploser les prix des vins. Pourtant, il reste encore des flacons accessibles, il faut simplement se donner du mal pour les dénicher (ou faire confiance à iDealwine ?). A cet égard, les vignobles de la Côte Chalonnaise et du Mâconnais constituent sans hésitation des terres à explorer, car on y trouve de véritables trésors. Le Clos des vignes du Maynes en est l’une des illustrations. Ce domaine où la vigne pousse depuis 1000 ans n’a jamais connu la chimie : sept hectares de pinot noir, de gamay et de chardonnay (complété par de l’aligoté) sont cultivés avec soin par Julien Guillot, en biodynamie certifiée depuis 2005. Son mâcon Cruzilles Au Quin nous a offert un chardonnay étincelant de pureté. En bouche il déployait une texture veloutée dans un ensemble très rond et accessible dès sa jeunesse. Les vins du domaine sont élevés dans de grands contenants, ce qui préserve leur fraîcheur et leur confère une vivacité vraiment séduisante.

Château de Ferrand 2015 – Grand cru classé de Saint-Emilion

Dicté par l’ordre de dégustation des vins, notre Tour de Franc en zig-zag nous a ensuite menés vers les terres bordelaises, sur la rive droite de la Garonne, à Saint-Emilion. Bordeaux demeure parfaitement incontournable dans une belle cave d’amateur, d’autant que les propriétés du Libournais (Pomerol, Saint-Emilion) associent à la notoriété de leur appellation une production plus limitée, en lien à la superficie des vignobles, ce qui constitue un facteur d’attractivité appréciable. Et quand on a affaire à une pépite encore méconnue du plus grand nombre, telle que le Château de Ferrand, il est urgent de mettre à jour ses connaissances !

Et pourtant, le Château de Ferrand peut se prévaloir d’une histoire séculaire. Il a en effet été érigé au XVIIIème siècle sur le plateau calcaire de la commune de Saint-Hippolyte. Acquis par le Baron Bich en 1978, il a été repris avec énergie par sa fille Pauline et son mari Philippe Chandon-Moët en 2005. Sous leur égide, des investissements considérables ont été entrepris, tant dans la restructuration des 32 hectares de vignes que dans les installations techniques et la demeure elle-même. Aujourd’hui, le travail parcellaire dans les vignes est effectué selon des principes respectueux, certifiés Terra Vitis, avec une part croissante octroyée au cabernet franc dans l’assemblage, ce qui renforce l’équilibre et la fraîcheur des vins. La propriété a accédé au rang de grand cru classé lors de la révision du classement de Saint-Emilion, réalisée en 2012, et Pauline Chandon-Moët ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin, secondé par le talentueux Gonzague de Lambert, directeur du domaine… Il est donc temps de se pencher sur cette signature longtemps demeurée confidentielle ! D’autant que le 2015 apporte une interprétation à la fois solaire et élégante de la qualité du terroir de Ferrand. Un vin de grande classe, marqué par des notes de fruits rouges et noirs (quetsche bien mûre), équilibré par une finale minérale élégante, très longue, qui augure d’une longue et fructueuse garde.

iDealwine-wine-tour-entreprises-3

Crozes-Hermitage 2019 – Domaine Aléofane

La vallée du Rhône constitue la troisième grande région viticole en termes de représentation dans les ventes aux enchères, dont elle occupe environ 13%, tant en valeur qu’en volume. Les fabuleuses syrahs de Côte-Rôtie et d’Hermitage, au nord, ont contribué à bâtir la renommée de la région. Aujourd’hui, les plus grandes signatures, plébiscitée dans le monde entier et notamment sur le marché américain, ont vu leurs prix s’envoler. Et pourtant, il reste de belles opportunités, à saisir notamment dans les appellations voisines de Crozes-Hermitage et de Saint-Joseph.

Nous avons ainsi retenu ce domaine qui ouvre l’accès à ces grandes syrahs pour le talent de Natacha Chave, issue d’une lignée renommée de vignerons. Sœur de Yann Chave, qui a repris les vignes familiales situées à Crozes-Hermitage et Hermitage, Natacha est, elle aussi, revenue embrasser la profession de viticultrice à l’issue de ses études de philosophie. Elle est aujourd’hui à la tête d’un joli domaine de 6,5 hectares, où elle travaille en bio des vignes âgées de plus de 50 ans. Crozes-Hermitage permet généralement de déguster les vins dès leur jeunesse. Dans le cas de ce 2019, il est tout de même recommandé de l’oublier un peu, ou alors de le carafer énergiquement pour lui permettre de s’ouvrir. Le vin offrait à la dégustation un beau nez floral relevé d’épices, intense et profond. En bouche, l’ensemble est puissant, déployant une matière puissante et une trame élégante, très fine et relevée en finale par de belles notes poivrées et minérales, pleines de fraîcheur. Un superbe flacon qui mérite décidément un peu de patience pour livrer tout son potentiel.

Faugères 2017 – Château de Ciffre – Domaines Lorgeril

Le dernier flacon nous a donné l’occasion de faire d’une pierre deux coups – si j’ose dire – car pour rejoindre le Languedoc et atteindre la dernière étape de notre Tour de France viticole, il faut descendre la vallée du Rhône, trouvant sur notre chemin les grands cépages sudistes qui composent avec succès les grands vins rouges du Languedoc. Cette cuvée produite à Faugères, sur un joli terroir frais, car situé en altitude (650 mètres au-dessus de la mer), offre en effet un assemblage séduisant qui associe à l’exubérance épicée de la syrah la puissance chaleureuse et gourmande du grenache et la structure, la profondeur du mourvèdre.

Ce vin est issu de l’une des propriétés exploitées par Nicolas et Miren de Lorgeril, tous deux à la tête d’un joli patrimoine viticole implanté sur pas moins de neuf appellations du Languedoc et du Roussillon. Une remarquable démonstration du dynamisme qui prévaut dans cette région riche d’opportunités et de talents. Les amateurs ne s’y trompent pas, d’ailleurs, car on y trouve à la fois des signatures reconnues et, pour certaines, devenues cultes (Grange des Pères, Montcalmès, Mas Jullien, Peyre Rose…) et aussi nombre de domaines relativement récents et déjà recherchés des connaisseurs… Aux enchères, les vins du Languedoc-Roussillon représentent pour l’instant 3% des volumes adjugés, pour 2% de la valeur. L’effet prix est donc favorable…

Avec sa matière veloutée, ses arômes lardés et poivrés, on a ici affaire à un grand vin de gastronomie  – il appelle décidément une belle viande rouge, ainsi que je le racontais dans le récit de ma visite au Château de Pennautier – Sa finale précise, parfaitement équilibrée, et sa belle longueur savoureuse ont emporté tous les suffrages en concluant avec panache ce périple gustatif.

Vous aussi, souhaiteriez réaliser votre propre tour de France viticole ? Consultez les ventes de vin sur iDealwine ! Vous nous raconterez…

Commentaires

  • Pas encore de commentaires...
  • Ajouter un commentaire