Gel dans le Médoc: «Entre 10 et 20%…»

La presqu’île médocaine a subi une vague froid impressionnante ce week-end du 3 avril avec des températures enregistrées jusqu’à moins 5 ou 6 °C. Au premier abord moins dévastatrice que l’épisode de gel de 2021, elle a pour autant touché des zones habituellement non gélives.

Règne une quasi-résignation dans les discours des vignerons médocains, bien conscients que les épisodes de gel printaniers vont être de plus en plus récurrents. Le double phénomène du réchauffement climatique – favorisant la précocité de la plante – et du dérèglement climatique – accentuant des vagues de froids tardives – est une réalité scientifique à laquelle il faut s’habituer. La première nuit de froid a connu son pic vers les 2 ou 3 heures du matin alors que la nuit suivante les températures les plus froides sont intervenues à l’aurore. « On est surtout surpris par son impact qui ne s’est pas localisé sur des zones habituellement sensibles, même les plateaux ont été touchés, c’est irrégulier », explique Henri Lurton, le propriétaire du Château Brane-Cantenac à Margaux. Bien sûr, le cépage le plus précoce, le merlot, a davantage souffert. Les moyens pour lutter ont été mis en œuvre, des turbines antigel aux bougies ou autres modes de chauffage. Quant aux pulvérisations de glycérine, le vent a annihilé son effet. D’habitude, le sud du Médoc est plus touché que les parcelles du côté de Saint-Estèphe ou Margaux mais cette année l’ensemble de la presqu’île est touchée de la même façon. Le directeur des Châteaux Pédesclaux et Lilian-Ladouys, Vincent Bache-Gabrielsen reste prudent sur l’état des dégâts : « D’habitude seules les parcelles à proximité des bois sont sensibles, mais là les plateaux ont aussi été touchés, il faut dire que le mercure est descendu très bas, jusqu’à moins 5 donc les merlots ont été touchés, il reste à savoir si ce sera une perte du 10 ou 20% en gros ». La visibilité n’est pas parfaite car le gel a touché ici ou là plutôt que de griller des parcelles entières et même les vignobles à proximité de l’estuaire ont été sujets. Cela reste hétérogène du côté des bourgeons encore dans leur coton. Il y a aura des bourgeons nécrosés et d’autres qui seront à faire tomber. Ce qui est sûr, c’est qu’opérer des tailles plus tardives – qui repoussent la sortie des bourgeons – est de plus en plus dans les esprits. Également, la plantation de cabernet sauvignon au détriment du précoce merlot figure parmi les solutions. Quant au bilan, le discours n’est pas alarmiste, ce ne fut pas la gelée blanche de la fin du mois d’avril 2021.

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