Génération sans soufre à Châteauneuf-du-Pape

Élodie Jaume est programmée pour prendre la succession du domaine des Chanssaud à Châteauneuf-du-Pape. Cela ne l’empêche pas de faire ses propres expériences de vins « nature » sur ses terres.

Elle est la cinquième génération en passe de prendre la succession du domaine. La charge ne semble pas peser sur ses jeunes épaules. Par contre, la réflexion sur l’avenir cultural des terres est un vrai sujet pour elle. Depuis 2015, date à laquelle elle est rentrée d’une expérience de vinification aux États-Unis, la biodynamie est au coeur de ses pensées, ses lectures et ses aspirations. Le contexte est favorable car le domaine familial est certifié AB depuis 2012 et le grand-père travaille son jardin en  biodynamie sans le savoir, comme Monsieur Jourdain.

Élodie a pu passer aux actes en 2017. Elle rachète quelques parcelles à sa tante, créait son domaine sur 2 hectares de vieilles vignes, classées en Côtes du Rhône et 3 en Châteauneuf-du-Pape. Soucieuse du changement climatique et face au dépérissement des syrahs, elle plante vaccarèse, counoise et clairette rose. Un dynamiseur, peu de mécanisation, un troupeau de moutons dans les vignes en hiver et voici son premier vin. « Le respect du terroir prime. Je fais tout toute seule, j’ai du mal à déléguer. Le « nature » est lié à la biodynamie. Ma première cuvée n’a pas eu besoin de sulfite», explique t’elle.

A la cave deux cuves et une amphore (dolium) en grès accueillent les vins. « J’attends la livraison d’un œuf en béton, pour l’élevage du Châteauneuf. J’aime les choses simples. C’est dommage de filtrer les vins », dit-elle. Sa cuvée en Côtes du Rhône « A en perdre le soufre » rouge 2020 (15€), est un assemblage grenache (70%) et syrah (30%), ramassés tôt. Après aération, les arômes sont friands. L’attaque sur les petits fruits rouges acidulés donnent du peps et de la gourmandise. Commercialisée dans les salons spécialisés, les bars à vin, un peu à l’export, elle a été victime de son succès.

Quant au Châteauneuf-du-Pape, il est exempt de SO2 pour l’instant. « Je verrai avant la mise. J’aimerai le garder 5 ou 7 ans, je suis fan des vieux millésimes ». D’ici là, Élodie aura, entre autre, repensée la cuverie de la cave pour vinifier en parcellaire les vins des Chanssaud. Un nouveau tournant mûrement réfléchi.

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www.elodiejaume.wordpress.com

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