[Grands Jours de Bourgogne] Alain Hasard, Mercurey en majesté

Au quatrième jour des Grands Jours de Bourgogne, c’est la Côte Chalonnaise qui est à l’honneur, avec ses appellations présentant de remarquables rapports qualité-prix pour les amateurs. Exemple avec le domaine Les Champs de l’Abbaye – et quelques autres pépites.

Mercurey, Givry, Rully, Montagny, et bien sûr Bouzeron… Ces appellations de la Côte chalonnaise présentent d’excellents rapports qualité-prix qui font le régal des amateurs de vins de Bourgogne « accessibles ». Une belle démonstration en est faite aujourd’hui dans le cadre des Grands Jours de Bourgogne, où la Tonnellerie de Mercurey accueille près de 80 exposants. L’occasion de dénicher quelques pépites et de rencontrer quelques vignerons à suivre de près ! En voici un : Alain Hasard, du domaine Les Champs de l’Abbaye. Installé à Aluze depuis 2006 avec son épouse Isabelle, il est à la tête de 5 hectares et décline une douzaine de cuvées entre Côte Chalonnaise, Rully, Mercurey et même Monthelie.

Après une première carrière de sommelier à Montpellier, Alain a décidé de franchir le pas au milieu des années 1990 en devenant vigneron, avec l’objectif de ce frotter à « ce cépage diabolique qu’est le pinot noir« . Après une formation et une première expérience en Côte de Beaune, il s’installe en 1997 en Côte du Couchois, où il restera dix ans. Puis, l’opportunité de redémarrer un nouveau projet en Côte Chalonnaise se présente : Alain, qui était déjà en bio sur son exploitation précédente, entame tout de suite une conversion sur son nouveau domaine. Il restructure patiemment son vignoble, sélectionnant progressivement un meilleur matériel végétal, de la massale, replantant à haute densité (de 11 000 à 14 000 pieds / hectares, « comme avant le phylloxéra, pour établir de la concurrence, concentrer la qualité et canaliser la vigueur de la vigne, ce qui est préférable en bio ») et osant même la complantation dans ses parcelles. En bio, il est vigilant sur sa consommation de cuivre – utilisant « moins de la moitié de la dose autorisée par la règlementation » – et lorgne vers la biodynamie, prisant « la critique du modèle matérialiste portée par Steiner sans pour autant verser dans l’ésotérisme« . Alain Hasard se veut avant tout un vigneron terre à terre, au contact de ses vignes et de la vie des sols, qui estime que « le viticulteur doit être un chef d’orchestre » : aujourd’hui, la taille de son domaine, 5 hectares, lui permet de pratiquement tout faire lui-même avec Isabelle, sans avoir besoin de trop déléguer.

Il en ressort une gamme d’une belle cohérence, signée par l’élégance et la finesse, dont les prix publics s’étirent entre 20 et 35 € environ. Le ton est donné dès son Côte Chalonnaise blanc « Les Amourettes » 2020, fin, digeste et précis, et l’on passe à l’étage supérieur avec son Rully blanc « Les Cailloux » 2020, droit, ciselé, élancé, à la trame rocheuse et désaltérante et aux fins amers en finale, taillé pour la gastronomie. Le Monthelie blanc « Les Sous-Roches » 2020 élargit la palette aromatique sur un bel équilibre entre intensité et délicatesse, un blanc d’un beau raffinement. Enfin, son Mercurey rouge « Les Marcœurs » 2020 est un incontournable, avec ses 35% de vendange entière : né sur un terroir calcaire, il décline un fruit net et tonique, vertical, où le fruit séveux se pare de notes florales et d’une énergie persistante.

« Terre de Vins » a aussi aimé :
Maison Gouffier, Montagny 1er Cru « Les Jardins » 2019 : repris depuis 2011 par Frédéric Gueugneau, après une « première vie » dans le conseil juridique au sein de la filière vin, cet ancien domaine remontant à 1870 combine vignoble en propre (9 hectares en bio) et activité de négoce, en bio également. Une gamme de très belle tenue, au sein de laquelle nous retenons ce blanc harmonieux, entre une matière en suspension, caressante, et une très bonne sapidité. Environ 30 €.
Domaine Laurent Dufouleur, Mercurey 1er Cru « Clos des Barraults » 2020 : à la tête de l’ancienne maison familiale Tramier, installée à Mercurey depuis 1822, Laurent Dufouleur a créé en 2019 son domaine qui s’étend sur 17 hectares en Côte Chalonnaise. Des vins précis et d’un remarquable classicisme, parmi lesquels on retiendra notamment ce mercurey rouge tout en floralité délicate, salivant, salin, traduisant de façon éloquente le caractère minéral de son terroir. Environ 35 €.

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