Jolie fin de vendanges dans la Loire

Avec des conditions exceptionnellement difficiles en 2021, la production de blancs dans la vallée de la Loire sera principalement en vins secs. Quelques douceurs seront toutefois à guetter en Touraine et en Anjou.

A la Levée de la Loire, un salon professionnel qui a fait son retour post-covid aux premiers jours de novembre, les vignerons de Montlouis ou de Vouvray se faisaient rares. « Pas étonnant » explique Benoit Gautier, président de cette dernière appellation : « Il n’y a pas de vin. On a perdu 50 % de la récolte en 2020, et cette année avec le gel, les deux épisodes de grêle et un peu de mildiou, on arrivera sans doute autour de 15-20 hl/ha ». Le gel a touché l’ensemble du vignoble, mais le 2è épisode de grêle a été particulièrement violent sur l’ouest de l’appellation Vouvray à Rochecorbon et Parçay, ainsi que sur les hauts de Chançay et Reugny : 700 hectares sur 2000. Le vigneron du Clos de la Lanterne reste optimiste car « l’absence de ventes pendant la Covid-19 a créé des réserves artificielles, cela aidera à passer l’année ». Il se réjouit surtout du style des vins qui ont bénéficié d’une belle fin de saison, avec une bonne balance acide, idéale pour faire des demi-secs. Il pense que les vignerons opteront pour un tiers de bulles et deux tiers de vins tranquilles.

Sans fausse note à Vouvray

Chez les Champalou, on garde aussi le sourire, malgré la récolte minime. « Les vendanges se sont passées très vite, on a fait en sorte de récolter dans de bonnes conditions, on a un millésime au degré convenable, pas trop riche, sans fausse note » explique Catherine Champalou, vouvrillonne pur jus qui n’a pas oublié le gel de 1991, encore pire, avec 90% de perte. Elle résume la dureté des récents coups climatiques violents, avec un gel beaucoup plus long que d’habitude, de 12 jours. En 35 ans, c’est bien la pire année. Sa fille Céline, aux commandes depuis 2017, a encore plus d’un mois pour décider ce qui fera des bulles ou du vin tranquille, puisque c’est exactement le même jus qui est utilisé. Il n’y aura pas de moelleux car « même si on avait voulu, il n’y avait pas de pourriture noble ». Juste un peu de « Fondraux », le demi-sec recherché de la maison.

Jolies réussites en Anjou

Au domaine de Bablut, on a rentré un tiers de récolte à cause du gel et du mildiou, mais il y aura tout de même trois barriques de Coteaux-de-l’Aubance. Comme en Layon, on réoriente la production vers plus de vin sec, puisque c’est là que se trouve la demande actuelle. « On avait peur que ça s’abime car on annonçait de la pluie, donc on s’est arrêtés sur la 2è trie les 11 et 12 octobre » explique Antoine Daviau, qui en voulait un peu à son père de n’avoir pas fait de vin moelleux en 1991, l’année de sa naissance. Il a bon espoir que le vin se bonifiera pour que son fils, justement né cette année, en profite pleinement dans vingt ou trente ans.

Au domaine Delesvaux, il y aura aussi trois belles barriques de moelleux, en Coteaux-du-Layon : « On a attendu le meilleur moment et tout ramassé en un seul passage le 14 octobre » expliquent Nils et Ombretta Drost, les jeunes fous de chenin, qui viennent d’acquérir les vignes de Philippe et Catherine Delesvaux et sont heureux de leur première vendange. A Chaudefonds-sur-Layon, Patrick Baudouin n’a pas fait de moelleux cette année, car il a gelé à 50 %, possède des stocks d’excellents 2018, 2015 ou 2017 et que « c’est toujours un pari ». Un pari gagné au domaine de Suronde qui signe 6 hl de Quart-de-Chaume après deux passages sur 0,8 ha, en deux parcelles.

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