La clairette de Die dans la tendance mondiale

A l’occasion du salon Découvertes en Vallée du Rhône, la sommelière-auteure canadienne Michelle Bouffard a donné envie aux participants d’une découverte de la clairette de Die.

Les champs de lavande ne sont pas encore en fleurs, mais nul besoin d’attendre que les magnifiques paysages du Diois se teintent de taches mauves entre la montagne du Vercors et la rivière de la Drôme pour découvrir cette petite appellation au fond de la vallée. Elle a bien prospéré depuis un demi-siècle, passant de 300 hectares dans les années 60 à plus de 1400 aujourd’hui après avoir triplé dans les années 90 avec l’arrivée du contrôle des températures.

Si la première trace écrite des vins de Die date de 1748, Pline l’Ancien en parlait déjà dans l’Antiquité. L’AOP obtenue dès 1942 s’étire aujourd’hui sur 31 communes perchées entre 200 et 700 m d’altitude plus à l’est, offrant une grande amplitude thermique jour-nuit qui apporte de la fraîcheur aux vins. Mûrissant tardivement, elle devient particulièrement intéressante dans le cadre du réchauffement climatique. Autre intérêt pour l’environnement, 35% du vignoble entouré de nombreuses forêts (qui couvrent la moitié de la région) est certifié ou en conversion.

Fraîche et légère

La clairette de Die accapare 95% de la production locale aux côtés des blancs secs des Coteaux de Die, des vins tranquilles de Châtillon-en-Diois dans les trois couleurs et du Crémant de Die. Le paradoxe de l’appellation – et qui n’en facilite guère l’accès, est que la clairette de Die est élaborée majoritairement (75% minimum) à base de…muscat petits grains et peut même se passer de clairette tandis que le Crémant de Die doit comporter une majorité de clairette assorti d’aligoté. Allez comprendre…

Ces vins en méthode ancestrale (une première prise de mousse en cuve avec arrêt de la fermentation par le froid avant une refermentation en bouteille) affiche en moyenne un taux de sucre autour de 50 à 60 g (avec un minimum de 35 g) et un taux d’alcool autour de 7-8% vol. « La tendance mondiale chez les nouvelles générations de consommateurs est plutôt aux faibles degrés d’alcool avec un peu de sucre ; la clairette coche donc les bonnes cases pour plaire aux jeunes, estime Michelle Bouffard. C’est un vin aromatique prêt à boire car il n’y a pas de culture du millésime dans l’appellation », même si certains opérateurs commencent à l’afficher sur des cuvées premium (comme Jaillance avec sa cuvée Icône).

Le plus simple est donc d’y goûter pour profiter de ses bulles sur la fraîcheur, la finesse et l’élégance, marquées par des arômes de fleurs, d’agrumes, de fruits exotiques et du verger, d’herbes, d’épices… À marier avec des douceurs sucrées mais également des plats exotiques et épicés.

Terre de vins aime :

  • Cave Monge Granon Tradition Cuvée Origine NV (AB, HVE, Demeter) : 85 % muscat petits grains-15% clairette blanche, vignes de plus de 30 ans et raisins issus de plusieurs parcelles (52 g sucre/l.). Des bulles fines et crémeuses, des arômes de raisin, fleurs blanches (jasmin, sureau), fruits blancs
  • UJVR Cuvée blanche (HVE) : 80 % muscat – 20 % clairette, une sélection des meilleures cuves, souvent issues des mêmes parcelles de Vercheny-le-Haut (60 g/l.) Des bulles vives, des arômes de fruits blancs et jaunes, tilleul, amande, citron
  • Jaillance Icône 2019 (Vignerons Engagés) : 100 % muscat petits grains (62 g/l) Petites bulles très fines, des arômes de fleurs blanches (acacia, tilleul), thé vert, bergamote, fleur d’oranger sur une note citronnée et exotique.

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