La grêle sinistre le Var

Des orages de grêle ont sinistré plusieurs secteurs du Var ce week-end, Flassans, Gonfaron, Le Luc, La Roquebrussane vendredi 12, Bandol samedi 13 et Vidauban dimanche 14. Les secteurs et les vignerons sont très diversement impactés.

Les averses de grêlons ont transformé sur certains secteurs le paysage provençale de printemps en véritable photo hivernale avec un manteau blanc entre les pieds effeuillés. L’impact est très hétéroclite selon les communes mais souvent sur une même zone. « On aurait dit qu’il avait neigé en plein mois de mai tant le vignoble était blanc et certains vignerons, surtout à Flassans, ont été durement touchés, commente Eric Pastorino, président des Vins de Provence. C’est la conséquence de la masse froide qui descend de l’Europe du Nord et qui rencontre des sols chauds en Provence. Nous avons toujours eu des épisodes de grêle par ici, en particulier en mai et en août, mais nous avons l’impression que ces dernières années, leur intensité s’est accrue ». « Sur certaines parcelles, il n’y a plus rien, admet Nicolas Garcia, directeur du syndicat des Côtes-de-Provence. Et ce qui nous inquiète le plus, c’est que Météo France prévoit encore des risques d’orages pendant au moins une semaine ».

Plus d’une centaine d’hectares auraient été impactés sur Gonfaron, un peu plus sur Flassans mais l’estimation du syndicat est en cours. Eric Paul, président de l’IGP Var, estime que quelques dizaines de vignerons très disséminés dans le département ont été touchés, « C’est la pire période pour la vigne car en ce moment, les pampres sont plus fragiles et l’impact de la grêle peut nécroser les ceps. Ça peut se voir encore deux ans après mais il n’y a pas grand chose à faire. S’assurer est un moyen de se préserver mais ça ne résout pas tout au vu du prix, comme les filets anti-grêle qui se développent peu car ils coûtent très cher ».

De Gonfaron à Bandol
A la coopérative des Terres Ailées de Gonfaron, la technicienne du vignoble, Christelle Salomon, après avoir fait un tour des parcelles, estime qu’environ 70 hectares ont été très impactés « avec une perte des inflorescences, un feuillage marqué voire complètement disparu, des rameaux cassés à 30 cm du sol et un risque d’incidences sur le vignoble, même l’an prochain ». Une trentaine d’hectares ont subi un impact moindre, les dégâts concernent une quinzaine de vignerons. Eric Pastorino tente de se consoler en se satisfaisant de l’apport d’eau généré, « même si une telle intensité ne favorise pas la pénétration dans les sols. Bien sûr, l’idéal est de recevoir une fine pluie pendant 4 à 5 heures comme nous l’avons eu le premier mai tout en étant conscient que ça ne suffit pas à recharger les nappes phréatiques ». Et de relancer la question de révision de la moyenne olympique dans les contrats d’assurance qui n’incitent pas les vignerons à y souscrire.

Une quinzaine de structures sur Bandol ont également été touchées par un orage violent de grêle d’une quinzaine de minutes samedi qui s’est abattu surtout sur le nord de La Cadière d’Azur et sur le nord-ouest du Castellet, en particulier sur La Suffrène, Bastide Blanche, La Bégude, Baraveou… « Nous avons rarement eu un épisode sur autant de surfaces même si il n’a concerné qu’une petite partie de l’appellation, estime Cédric Gravier, président de l’appellation. Et ça ne nous a pas apporté beaucoup de pluies, au maximim 30-40 mm. Maintenant, il va falloir traiter la vigne aux engrais foliaires et aux cicatrisants pour éviter les risques de maladies car il y a beaucoup de plaies sur les bois ».

©La Suffre?ne

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