Le vin de Savoie, également appelé « le Savoie », est une figure historique du paysage viticole français. En effet, le fameux vignoble savoyard fait partie de l’un des plus vieux vignobles de l’hexagone, un patrimoine qui ne cesse de s’exprimer au sein de créations qui se veulent à la fois uniques et endémiques. Pétillants, blancs, rouges ou rosés, les vins de Savoie nous offrent un kaléidoscope de nectars. En effet, leurs formes, leurs couleurs et la diversité de leurs variétés ont avant tout un point commun : leur singularité. Altesse, jacquère ou encore mondeuse, ces trois cépages sont uniques au monde puisqu’ils ne sont plantés qu’en terres savoyardes, une authenticité qui ne peux qu’attiser les curiosités…
Longtemps considéré comme le vin « des chalets de ski », le vignoble historique est malheureusement resté peu connu des amateurs de vins et ce, encore aujourd’hui. Un phénomène qui tend à s’estomper puisque l’arrivée de nouvelles générations, de nouvelles techniques de vinifications et de vignerons locaux enthousiastes participent à la construction d’un nouveau mythe, à tel point que la Savoie devient de plus en plus un vignoble prisé. Des profils aromatiques exceptionnels ou encore des capacités de vieillissement déconcertantes, laissez-vous porter par l’authenticité de ces vins d’exception.
Selon les auteurs Pline et Columelle, les premières traces de viticulture apparaissent dès l’Antiquité en Savoie. À l’époque, les vins sont déjà reconnus pour leur très grande qualité, une notoriété qui fût fortement influencée par le savoir-faire Grec. Cependant, si ce succès remonte aux Allobroges gaulois, ce sont surtout les Romains et les moines du Moyen-Age qui ont contribué à l’extension du vignoble. C’est au cours de cette période que les moines vont accomplir de nombreuses innovations, notamment en procédant à la dénomination de certaines surfaces ou encore en menant des expériences en matière de vinification et de viticulture. Résultat ? Une nette progression au niveau de la qualité et de la précision des précieux nectars savoyards. 1860 marque une année charnière pour l’histoire du vignoble puisque ce dernier se rattache à la France, les vins rentrent ainsi en concurrence directe avec les vins du midi. À cette nouvelle concurrence s’ajoute la fameuse crise du phylloxéra, un enchainement d’évènements qui dépeint une histoire de la vigne à la fois riche et tourmentée. Depuis lors, c’est une véritable renaissance qu’entame le vignoble, motivée par l’expérimentation de nouvelles techniques et par la quête de la précision.
Le vignoble de Savoie couvre une superficie de 2 200 hectares et s’étend du lac Léman en Suisse jusqu’en Isère. Cette verticale parcourt les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie mais également certaines communes de l’Isère et de l’Ain. À savoir que 80% du vignoble est représenté par la Savoie et que la majorité des vignes sont situées au sud de Chambéry. Le climat savoyard est continental et est soumis à la fois à des influences méditerranéennes au sud et océaniques au nord. Malgré des arrière-saisons relativement chaudes, le climat reste rude avec l’intervention de périodes de gel courantes, auxquelles seuls les cépages locaux sont à même de résister. Malgré les faibles températures alpines et l’altitude du vignoble, la fameuse région jouie d’un microclimat relativement chaud, notamment grâce à son exposition sud/sud-est. De plus, les lacs et les rivières environnantes permettent de modérer les températures trop basses.
Fidèles aux paysages alpins, les vignes savoyardes prennent elles aussi de la hauteur du haut de leurs coteaux. Évoluant sur des sols d’alluvions quaternaires sablo-graveleux, d’éboulis caillouteux et d’anciennes moraines glacières, ces dernières s’épanouissent sur les flancs de montagnes dont l’altitude oscille entre 250 et 500 mètres d’altitude. Forts de leur terroir et de leur microclimat unique, la région est capable de produire une diversité de cépages robustes, introuvables sur les autres continents.
Le vignoble de Savoie comptabilise 23 cépages (les vins blancs représentent plus de 2/3 de la production) et parmi eux, les cépages suivants se distinguent :
La singularité de ces cépages et de ces terroirs ont permis l’expression de nombreux crus locaux et notamment la création de diverses appellations.
Malgré les nombreuses subtilités du vignoble, seulement trois appellations savoyardes se dessinent : l’AOC Savoie, l’AOC Seyssel et l’AOC Roussette de Savoie. À savoir que les IGP Vins des Allobroges et IGP Isère sont également représentées, en blancs et en rouges à travers les créations des domaines des Ardoisières et de L’Aitonnement.
Pour les vins rosés et rouges ce sont les crus suivants qu’arborent les étiquettes : Saint-Jean-de-la-Porte, Chautagne, Arbin, Chignin, Jongieux. Pour illustrer ces pépites savoyardes, retrouvez le Saint-Jean-de-la-Porte du domaine de Chevillard et Les Arbins signés Louis Magnin ou André et Michel Quenard. Enfin, si vous êtes un adepte des bulles, le vin effervescent d’Ayse de la maison Belluard est aussi minéral que complexe.
Nous l’avons évoqué, la Savoie est l’un des vignoble qui ont le vent en poupe depuis peu et que l’on retrouve de plus en plus dans les grands restaurants. Outre certains noms historiques comme Michel Grisar, voici une liste de quelques-uns des noms les plus reconnus de la région :