Connaissez-vous bien les vins de France ? Si vous vous penchez sur la sélection que nous vous en proposons sur iDealwine le 02/02/2022 (ça porte bonheur), vous pouvez retrouver 20 cuvées pour la Corse, 28 pour le Languedoc, 58 cuvées pour la vallée du Rhône et… 95 pour la vallée de la Loire en pole position. La Loire est donc championne en la matière ! Explications et conseils, rien que pour vous.
L’INAO, l’institut national des appellations d’origine, organisme qui administre les régulations des appellations, a été crée en 1935, au départ pour protéger les plus grands vins de France dans un contexte de problèmes post-phylloxériques et liés à la contrefaçon du vin. Afin de promouvoir des vins qualitatifs – avec des standards améliorés et pour protéger les consommateurs – des AOC ont été introduites, pour prendre en compte les spécificités régionales et codifier des règles de production. Le cahier des charges d’une appellation prescrit donc des éléments significatifs de la production d’un vin, de la viticulture à la vinification et l’élevage.
Ce classement, même s’il évolue (plusieurs projets d’appellations fleurissent dans les régions que vous connaissez si bien), est parfois controversé, certains lui reprochent de standardiser les vins, ou encore de brider la créativité des producteurs. Ceux qui souhaitent s’en acquitter déclassent ainsi leurs vins en « vin de France », « vin de table » jusqu’en 2009. Si cette catégorie a longtemps été mal perçue, les temps changent et certains n’y prêtent même pas attention, et partent en quête des plus belles signatures en première ou seconde main (les enchères sur les vins de France ne cessent de prendre de l’ampleur). Les avis divergent, le nôtre aussi, mais le phénomène est bien là.
Si certaines régions sont encore peu touchées par ce phénomène, la Loire en est véritablement le berceau, avec comme seule preuve le fait que la plus belle cuvée adjugée au cours de toute l’année 2021 est bien le vin de France cuvée du Maudit (50cl) 1990 de chez Didier Dagueneau, vendue pour 1 197€ (soit 1 796€ rapporté au 75cl, la bouteille faisant 50cl), suivie par le vin de France Génèse 2001 des Jardins Esmeraldins, vendue pour 1 461€. Pourquoi plus ici qu’ailleurs ? La Loire est traditionnellement une zone viticole où beaucoup de vignerons travaillent sans soufre (ou avec des doses infinitésimales), souhaitent s’affranchir des règles et œuvrer en toute liberté ou aiment expérimenter de nouveaux assemblages ou techniques de vinification, ou encore remettre au goût du jour des cépages oubliés qui ne seraient pas autorisés dans le cahier des charges de l’appellation. Il faut dire aussi que le Centre Loire possède toujours un système d’agrément pour chaque cuvée contrairement à de nombreuses régions qui effectuent des contrôles plus aléatoires. Beaucoup de raisons qui peuvent mener un vigneron à quitter le système des appellations sur une ou plusieurs de leurs cuvées. Parfois, c’est aussi l’appellation qui refuse certains vins, jugés trop différents des autres à la dégustation.
Voici quelques exemples de vignerons qui travaillent en vin de France, et les raisons qui les y ont mené :
Certaines des causes posent véritablement question : peut-on concilier les contraintes d’une appellation avec le souhait du vigneron de produire le meilleur vin possible avec le terroir dont il dispose ? Les amateurs d’iDealwine le savent, nous avons à cœur de mettre en avant tous les vins pointus, ces trublions qui entrent ou ne rentrent pas (toujours) dans les cases.
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En savoir plus sur la sortie de l’appellation du domaine Alexandre Bain