Les notes du millésime 2020

Le millésime 2020 commence a être largement disponible à la vente et vous vous interrogez peut-être sur sa qualité ? Nous vous proposons ici une analyse complète et sincère du millésime 2020, région par région. Après cette lecture, 2020 n’aura plus de secrets pour vous !

Alsace

Les notes 

Blancs secs : 17/20
Blancs moelleux : 18/20
Rouges : 18/20

Autant le dire immédiatement, 2020 a été un très grand millésime en Alsace.

Les conditions climatologiques ont pourtant été assez particulières avec un hiver étonnamment doux dans une région qui n’y est pas habituée. Le printemps semble avoir suivi ensuite la même trajectoire avec une météo clémente. Pendant de nombreuses semaines, un fort ensoleillement et des températures douces ont accompagné des conditions très sèches et venteuses. Tous ces facteurs ont évidemment contribué au développement de la vigne, bien aidé par un retour des précipitations avant l’été qui ont permis d’écarter le risque de sécheresse tel qu’on l’avait connu dans le vignoble en 2003. Bien que précoce avec un début de floraison observé selon les secteurs à partir de la fin mai, le cycle végétatif s’étalera finalement plus qu’attendu grâce à des nuits assez fraîches. Cet étirement conduira à des situations de maturation hétérogène au sein du vignoble.

Au cours de l’été, c’est à des conditions extrêmes que les vignerons ont dû faire face. Très peu de pluie est tombée, affectant particulièrement certaines zones. Plus généralement, c’est la chaleur et la sécheresse qui auront été les fils rouges de cette année atypique, avec un mois de juillet qui fut alors le plus chaud jamais enregistré par les stations météo.

Les vendanges ont été lancées dès le 24 août avec les raisins destinés aux crémants qui sont traditionnellement récoltés en premier. Ont suivi les Alsace et Alsace grand cru à partir du 3 septembre pour s’achever à partir du 18 septembre pour les vendanges tardives et sélections de grains nobles. Les conditions parfaites associant journées ensoleillées et nuits fraîches ont permis de parvenir à un optimum en termes aromatiques tout en maintenant des niveaux d’acidité très satisfaisants.

In fine, l’ensemble de la production alsacienne a montré des signes d’une grande qualité. Hormis les muscats qui sont plutôt fruités et légers, les vins s’avèrent globalement amples et opulents à l’image des pinots blancs, des pinots gris et des gewurztraminer. Ces derniers sont bien identitaires sur ce millésime et révèlent de très belles notes épicées favorisées par cette année chaude. Les sylvaners offrent pour leur part des profils très gras mais les faibles rendements de ce cépage ont nettement limité les volumes.

Du côté des réussites les plus éclatantes, les crémants sont d’une très belle complexité, tout comme les pinots noirs. Ceux-ci qui gagnent en qualité depuis des années ont atteint en 2020 des sommets d’équilibre, de délicatesse de texture et de gourmandise fruitée. Quant aux rieslings, ils sont tout à la fois profonds et tendus, portés par de belles acidités.

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Beaujolais

Les notes 

Rouges : 17/20

La région a été marquée par une année très solaire et un manque d’eau. Ces conditions se sont installées dès l’hiver qui fut doux, tout comme le début du printemps. L’ensoleillement qui a accompagné également le mois d’avril a permis un développement précoce des vignes. Par chance, aucune gelée ne va faire de dégâts et la floraison se déroulera sans encombre au mois de mai.

Et si le début du mois de juin avait pu faire penser à une inflexion du climat vers davantage de fraîcheur et d’humidité, cela va vite s’avérer illusoire. Les pluies n’ont pas été homogènes, favorisant certains secteurs qui affronteront plus sereinement un été très chaud et ensoleillé. Au total ce ne sont pas moins de trois épisodes caniculaires qui mettront le vignoble à rude épreuve, d’autant que les quelques orages estivaux n’ont très souvent pas permis d’apporter des quantités suffisantes d’eau. Encore plus précoce que le millésime 2019 qui l’était aussi, 2020 aura été marqué par un début des vendanges le 20 août.

Les situations observées selon les parcelles ont été très différentes, bien que le gamay est partout atteint de très beaux niveaux de maturité. Les secteurs en altitude (Chiroubles, Côte de Brouilly) ainsi que les côteaux exposés au nord ont dans l’ensemble permis d’obtenir des vins plus frais, élégants et structurés généralement marqués par des notes de fruits rouges comme à Chénas. Dans le sud et dans les plaines, comme à Brouilly, Moulin-à-Vent, dans les pierres dorées ou bien encore dans les piémonts de Morgon, les vins sont très colorés et denses.

Plus encore que dans un millésime aux conditions météorologiques plus classiques, les vinifications auront eu un impact décisif sur les vins. La grande maturité des raisins a parfois conduit à des extractions très poussées qui ont donné des vins très puissants et concentrés.

Côté blancs, le chardonnay a atteint une grande maturité, tout en conservant parfois une belle acidité, notamment dans les terroirs en altitude. Les Beaujolais blancs des pierres dorées sont ainsi tendus et minéraux. La richesse du millésime a par ailleurs conduit certains vignerons à rechercher un style ample et riche assez inhabituel.

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Bordeaux

Les notes 

Rouges de la rive gauche : 16/20
Rouges de la rive droite : 18/20
Blancs secs : 16/20
Blancs liquoreux : 15/20

Les premiers mois de l’hiver, marqués par une vraie douceur et un déficit marqué de précipitations, semblent avoir donné le « la » à ce millésime. Si le mois de mars fut plus froid, la sortie des bourgeons n’en a pas été pour le moins précoce avec une avance de deux à trois semaines. Les mois d’avril et de mai vont surprendre par leur grande douceur qui, accompagnée de pluies assez régulières, vont permettre aux vignes de connaître une croissance très rapide. La floraison va globalement se passer sans encombre mais le mois de juin qui va s’installer alors va faire craindre le pire. Les températures ont alors largement chuté, la pluie s’est durablement installée créant des conditions favorables au développement de maladies cryptogamiques. Le spectre de revivre le millésime 2018 va toutefois disparaître avec l’installation durable de l’été, particulièrement chaud et sec jusqu’à la mi-août. Les journées à plus de trente degrés vont se multiplier en juillet mais les nuits vont rester assez fraîches. Un nouvel épisode caniculaire va s’installer en août, accentuant les premiers signes de stress hydriques. D’importants orages vont alors éclater et permettre d’éviter des blocages de maturité. Les raisins blancs seront vendangés à partir de la fin août, suivis par les merlots et les cabernets francs qui ont pu achever parfaitement leur maturation début septembre grâce à des conditions sèches et ensoleillées. Les pluies vont refaire leur apparition sur la deuxième partie de septembre, entraînant la récolte des cabernets sauvignons. L’état sanitaire des raisins s’est avéré globalement très satisfaisant.

Le botrytis tardera pour sa part à s’installer et les raisins connaîtront une fin de maturation relativement compliquée. Les volumes de vins liquoreux produits sont donc très bas mais la qualité est satisfaisante compte tenu des conditions.

2020 à Bordeaux est une très belle année pour les rouges, quoique marquée par une certaine hétérogénéité selon les appellations. Les vins présentent de très belles concentrations, des touchers de bouche admirables et une fraîcheur mentholée superbe. Dans le Médoc, les vins ne sont pas sans rappeler des millésimes comme 2010 ou 2016 avec une vraie fraîcheur à la dégustation. Les Saint-Estèphe sont particulièrement éclatants, le sous-sol d’argile ayant permis, dans ce millésime solaire, de conserver une réserve hydrique bénéfique. Les bons domaines de Pessac-Leognan font également partie des grandes réussites du millésime. Sur la rive droite, la réussite est sans appel, à commencer par Pomerol qui signe là un millésime d’anthologie. Les merlots ont atteint un rare niveau de perfection, donnant des jus racés, tout à la fois profonds et délicats. Les vins de Saint-Emilion feront aussi date.  Un millésime qui clôt la magnifique trilogie : 2018 – 2019 – 2020.

Les vins blancs secs n’ont pas la race et la profondeur d’autres années. Ils ont toutefois réussi à conserver une belle fraîcheur et de l’éclat. Les sauvignons ne sont pas aussi aromatiques qu’en 2019 mais les sémillons sont d’une grande richesse aromatique et jouent pleinement leur rôle dans les assemblages en apportant un surcroît de moelleux aux textures.

Les vins liquoreux s’avèrent pour leur part corrects au regard des conditions particulièrement éprouvantes rencontrées par les producteurs. Ils sont généralement délicats, moins concentrés tout en présentant des équilibres agréables. Les meilleurs vins de Sauternes et Barsac offrent toutefois de très beaux équilibres et une aromatique de belle facture, sans atteindre la profondeur des meilleures années.

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Bourgogne

Les notes 

Rouges : 18/20
Blancs : 18/20

Ce millésime 2020 restera longtemps dans les mémoires des Bourguignons par sa singularité. Dès le printemps, des conditions anticycloniques se sont installées sur la région pour ne plus disparaître jusqu’aux vendanges. Le cycle végétatif a donc montré une précocité inhabituelle qui, dès le débourrement, atteindra près de trois semaines. L’ensoleillement va être couplé à un déficit général de précipitations, entraînant selon les secteurs des phénomènes de concentration et parfois même de grillure sur les baies les plus exposées. Cette année encore, les rares averses qui vont tomber de manière très inégale sur le vignoble vont jouer un rôle salvateur en permettant de ne pas bloquer les maturations. Par conséquent, s’il est globalement très qualitatif, le millésime 2020 n’en demeure pas moins hétérogène entre les sous-régions voire à l’intérieur d’une même appellation.

Les vendanges qui ont commencé de manière très précoce dès le 12 août dans le Mâconnais, vont se dérouler dans des conditions sanitaires optimales. Dans toutes les régions, les raisins étaient magnifiques et seules les baies grillées ont été retirées lors des tris. En dépit de ce millésime solaire, les vins présentent des profils surprenants d’équilibre.

Les vins rouges interpellent déjà par leur robe, d’une belle couleur intense qui témoigne de leur très belle concentration. Toutefois, les raisins ont conservé de très belles acidités qui apportent beaucoup de fraîcheur aux vins. Les réussites sont générales du nord au sud de la Bourgogne, avec des vins d’Irancy qui présentent de belles structures et des notes affirmées de fruits noirs et d’épices. La Côte chalonnais n’est pas en reste et offre des vins tout à la fois intenses et juteux. En Côte de Nuits et en Côte de Beaune, les réussites sont absolues avec des trames tanniques denses mais particulièrement veloutées, des concentrations fruitées merveilleuses et des notes florales superbes. La perfection n’est pas loin et les meilleurs producteurs ont donné naissance à des vins qui feront date, parfaitement équilibrés, oscillant entre intensité, soyeux et fraîcheur. Des vins taillés pour la garde.

Les vins blancs sont aussi au sommet, avec pour dénominateur commun de grandes maturités de fruits, souvent mûrs et parfois exotiques. Du chablisien au Mâconnais, les matières sont particulièrement concentrées et conservent de belles fraîcheurs grâce à des acidités qui se sont maintenues en dépit de la chaleur. Puissance et minéralité pour les vins de Chablis, éclat exceptionnel des vins de la Côte de Beaune, opulence et droiture pour la Côte chalonnaise, ces vins au très bon potentiel de garde vont durablement marquer les esprits.

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Champagne

Les notes

Blancs de noirs : 16/20
Blancs de blancs : 17/20

Pour commencer, notre petit rappel traditionnel : il est important de se rappeler des deux particularités champenoises qui relativisent toujours un peu l’appréciation du dernier millésime dans ce vignoble. La première, c’est que la très grande majorité des bouteilles de champagne consommées… ne sont pas millésimées, mais résultent d’un assemblage de plusieurs millésimes dont la combinaison, en fonction de leurs qualités respectives, est censée apporter un équilibre gustatif quasi constant. Les qualités (ou les insuffisances) d’un seul millésime ne sont donc pas déterminantes. La seconde raison est qu’un champagne est un vin “transformé” et que, pour juger de la qualité réelle d’un millésime, on n’a que deux solutions : soit goûter au bout de quelques mois de vinification les “vins clairs” de l’année, avant leur champagnisation (mais ce ne sera qu’une impression incomplète), soit attendre la fin du cycle de production d’un champagne millésimé, c’est-à-dire plusieurs années plus tard…

L’année 2020 a été éprouvante pour les Champenois, bien qu’un peu moins extrême que 2019. Tout a commencé sous la pluie en Champagne avec un début d’hiver très humide (février fut le plus pluvieux jamais enregistré dans la région). Mais le printemps va s’installer rapidement et le beau temps permettre un débourrement précoce de tous les cépages, dès début avril. Quelques orages de grêle fin avril vont ravager près de 350 hectares dans le secteur de Château Thierry. La floraison va ensuite se passer dans des conditions favorables fin mai. Après un mois de juin maussade, la sécheresse s’est installée durablement en juillet jusqu’à la fin septembre. Le cumul de précipitations sur juillet et août n’a été que de 37,9 mm, sensiblement plus faibles que les précédents records de 1964 et 2018 ! La chaleur a également été éprouvante pour les vignes, notamment en août, favorisant des phénomènes d’échaudage qui ont entraîné des pertes de récoltes de l’ordre de 10%.

La dégustation des vins clairs de 2020 révélait des vins puissants, riches, expressifs, fruités étant toutefois parvenus à conserver une belle fraîcheur. Les degrés sont élevés mais généralement moins qu’en 2019.  

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Languedoc

Les notes 

Les rouges : 16/20
Les blancs : 16/20

Contrairement à d’autres régions, l’hiver 2020 fut plutôt doux mais sec dans la région avant que les pluies tant attendues ne reviennent pendant le printemps. Assez conséquentes, celles-ci ont permis de reconstituer des nappes phréatiques qui étaient très basses à la suite de la sécheresse de 2019. La combinaison d’humidité et de températures clémentes a créé un terrain favorable au développement des maladies cryptogamiques qui ont été particulièrement présentes dans le sud, en particulier dans le Minervois. Avec le retour d’un temps ensoleillé et sec dès le début de l’été, la maturation des vignes s’est déroulée dans des conditions favorables. La chaleur présente n’a pas atteint les mêmes extrêmes qu’en 2019 et la vigne s’est développée précocement, notamment près du littoral du fait des entrées maritimes régulières et intenses. La situation était différente dans les terres où les températures ont souvent dépassé les trente degrés et la sécheresse a freiné le cycle végétatif. Quelques pluies bienfaitrices ont permis d’atteindre des maturités optimales, notamment dans les zones d’appellation contrôlée.

L’élégance des vins est sans appel, avec des vins rouges qui ont de belles matières sans toutefois présenter d’excès de maturité. Les acidités préservées confèrent aux vins des équilibres plus classiques en comparaison de 2019. Ce millésime 2020, sans être d’anthologie, n’est pas sans rappeler le 2001 ou le 2007 mais peut-être avec davantage de fruité. Les tanins sont fins et les réussites se retrouvent globalement dans toutes les régions. On peut citer Pic Saint-Loup, les Terrasses du Larzac ou bien encore Faugères. Des secteurs traditionnellement plus chauds comme les Grès de Montpellier ont profité sur ce millésime de conditions très favorables leur assurant des équilibres de belle facture. S’agissant des vins blancs, là aussi les acidités ont été préservées et permettent d’avoir des cuvées fraîches, accessibles sur des aromatiques fruitées bien définies.

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Jura Savoie

Les notes

Les rouges : 17/20
Les blancs : 17/20

Le Jura a lui aussi connu un hiver atypique puisque les habituelles températures négatives n’ont pas été légion, à l’exception de deux épisodes de gel fin mars et début avril. Le temps hivernal maussade s’est surtout déployé autour d’un diptyque fortes précipitations et faible ensoleillement. Heureusement, le retour de ce dernier au printemps a accompagné la pousse de la vigne qui a connu une précocité de près de deux semaines. Les températures ont été au-dessus de la normale tout au long de la saison et le déficit en eau aura été marqué et impactant, notamment pour le sud du vignoble. Grâce à des pluies salvatrices mi-août, les maturités jusqu’ici hétérogènes ont pu être lissées. Millésime solaire, sans toutefois l’être autant que 2015 ou 2018, 2020 a permis aux vignerons de rentrer une récolte quantitative et qualitative. Les vinifications se sont déroulées sans encombre permettant de donner naissance à de très beaux rouges. Trousseau et poulsard sont les deux cépages qui se sont particulièrement bien exprimés, atteignant de belles maturités, plus abouties qu’en 2019. En blanc, les savagnins ont conservé des niveaux d’acidité appréciables tout en combinant une maturité aboutie. Bien qu’encore au début de leur élevage, les vins jaunes devraient être de très belle qualité.

La Savoie a connu un millésime également chaud mais sans commune mesure avec les excès de millésimes caniculaires précédents, la pluie étant en outre tombée régulièrement. Les vins produits présentent beaucoup de caractère et ne sont pas sans rappeler le très beau millésime 2018. Les mondeuses sont dans l’ensemble très réussies, associant des robes intenses, de beaux élans fruités et épicés ainsi que de belles structures tanniques. Quant aux blancs, les jacquères offrent une très belle maturité tout en restant très digestes et expressifs.  

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Provence Corse

Rouges : 16/20
Blancs : 16/20

La Provence a connu en 2020 un millésime précoce. Après un hiver très doux, le plus chaud enregistré depuis 1900, ce sont les pluies qui ont marqué le printemps ainsi qu’un fort épisode de gel fin mars (jusqu’à -7 degrés dans les terres) qui a touché le vignoble de manière très hétérogène. Les fortes températures viendront pour leur part s’installer en juillet et en août. Toutefois, le cycle végétatif n’en a pas été spécialement ralenti et les vendanges ont eu lieu de manière très précoce, dès le 15 août, avec une semaine à dix jours d’avance parfois.

Les vins rosés, qui représentent l’essentiel de la production (plus de 90%), ne sont pas présentés ici car leur consommation est essentiellement réalisée dans les mois qui suivent la production. Par ailleurs, leur mode de production plus technique que les blancs et les rouges permet d’obtenir plus aisément une qualité standard. Les vins blancs sont pour leur part prometteurs, avec des aromatiques franches et des bouches globalement bien équilibrées. Les cuvées marquées par le rolle affirment davantage de vivacité. Puissance et fraîcheur caractérisent les vins rouges qui offrent en outre un intéressant potentiel de garde.

Les vignerons corses n’ont pas été épargnés au cours de ce millésime 2020. Après un hiver très doux et sec, les vignes ont commencé à se développer précocement. Le printemps pluvieux a par la suite été marqué par une pression sensible du mildiou et de l’oïdium qui a pu globalement être contenue. Finalement moins précoce que prévu, le millésime a permis de vendanger des raisins un peu moins sucrés et avec des niveaux d’acidité moins importants qu’en 2019, tout en conservant de beaux équilibres. Les vins blancs présentent une belle fraîcheur quand les vins rouges offrent de leur côté des tanins murs et un fruité juteux.

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Roussillon

Les notes 

Rouges : 16/20
Blancs : 16/20

Le climat a joué avec les nerfs des vignerons en 2020 dans le Roussillon. Le mois de janvier très pluvieux a laissé place à des températures élevées au cours des mois de février et mars. Cela a engendré un débourrement précoce avant que la pluie ne refasse son apparition en avril et mai. Cette humidité marquée a contribué à l’apparition marquée du mildiou qui n’avait jamais été observé aussi précocement dans la saison et dans des proportions aussi importantes. Le grenache est le cépage qui a le plus souffert de cette situation. Les mois de juillet et août seront pour leur part marqués par de très fortes chaleurs avec des températures supérieures de deux degrés aux moyennes habituelles.

La production a donc été très hétérogène et s’est surtout soldée par des niveaux historiquement bas, en diminution de 14% par rapport à 2019 et même de 30% par rapport à 2018 ! Toutefois, les vins présentent un beau potentiel aromatique et un très bon niveau qualitatif.

Les vins blancs sont très charmeurs avec des aromatiques intenses et conservent généralement une belle fraîcheur à l’image des vins de Collioure qui se révèlent purs et élégants. Les vins rouges sont portés quant à eux par des tanins plutôt fondus et des finales élégantes. Les belles maturités obtenues et les équilibres permettent d’imaginer un bon potentiel de garde. Enfin, les vins doux naturels sont expressifs, les muscats de Rivesaltes présentant en outre un bel équilibre porté par des acidités bien intégrées.

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Vallée de la Loire

Les notes

Rouges : 17/20
Blancs : 16/20
Blancs moelleux : 16/20

A l’instar d’autres vignobles français, la vallée de la Loire a connu un hiver 2020 très doux et pluvieux. Le cycle végétatif va montrer tout au long des mois qui vont suivre une précocité notable qui se retrouvera jusqu’aux vendanges. Des précipitations aux mois de mai et juin vont permettre de constituer des réserves hydriques qui accompagneront la bonne maturation des raisins. Et si le début de l’été fut relativement frais, les températures ont ensuite sensiblement augmenté avec, en point d’orgue, deux épisodes de canicule au cours du mois d’août. La plupart des vendanges ont ainsi été lancées à la fin août. On notera également que des orages de grêle courant juin et août ont causé des pertes importantes, notamment dans les vignobles du Centre-Loire, à Châteaumeillant, Menetou-Salon, Reuilly et Sancerre.

Si les vins ne présentent peut-être pas un côté aussi aérien que sur le millésime précédent, les réussites sont plutôt générales. Dans le Muscadet, la récolte s’est avérée belle tant en quantité qu’en qualité. Les vins présentent une belle typicité marquée par une fraîcheur aromatique très agréable. En Touraine, les chenins secs sur Montlouis ou Vouvray sont complexes et dotés de belles acidités. Les vins liquoreux ne sont pas en reste avec un botrytis qui s’est bien développé et a permis d’obtenir des jus concentrés et élégants. Dans la partie la plus orientale du vignoble, les vins sont de très belle facture. Les Sancerre ont atteint de très belles maturités de fruit tout en conservant de belles tensions. Les Pouilly-fumé pour leur art présentent une très belle définition aromatique.

Du côté des vins rouges, les appellations reines pour le cabernet-franc que sont Chinon, Bourgueil et Nicolas-de-Bourgueil ont produit de très beaux jus fruités, équilibrés et dotés de belles structures taniques qui les guideront dans le temps. Le Centre-Loire a pour sa part donné naissance à des vins aux robes parfois soutenues, offrant des nuances complexes et de belles concentrations, confirmant ainsi la progression qualitative observée depuis plusieurs années déjà. Sur ce millésime 2020, leur potentiel de garde sera notable.

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Rhône nord

Les notes 

Rouges : 17/20
Blancs : 17/20

La partie septentrionale du Rhône a connu une année 2020 chaude et sèche, avec des précipitations qui ont été particulièrement limitées, presque deux fois moindres qu’en 2019. Hormis quelques orages en juillet qui ont permis de limiter le stress hydrique, le mois d’août a été marqué par des températures élevées mais pas caniculaires. Ce facteur déterminant a permis de conserver de belles acidités, notamment dans les viogniers. Sur ces derniers, leur niveau est le plus élevé observé depuis une quinzaine d’années, sans doute atteint grâce aux nuits fraîches qui ont marqué la période de maturation. Plus généralement, les maturités alcooliques sont restées plus maîtrisées qu’en 2019.

Que ce soit en blanc comme en rouge, on peut parler d’un très joli millésime. Les vins ont réussi à conserver une belle fraîcheur. Les vins rouges offrent de belles réussites comme sur Côte-Rôtie où les vins sont très fins et très élégants, marqués par des arômes identitaires de fruits rouges et noirs appétents. Même typicité pour les Hermitage qui sont très bien définis et présentent des profils particulièrement séducteurs. Les Condrieu pourraient bien s’imposer quant à eux comme de grandes réussites avec de beaux équilibres et des aromatiques bien définies.

Rhône sud

Les notes 

Rouges : 17/20
Blancs : 16/20

Le printemps 2020 a été pluvieux, mais les précipitations sont arrivées lorsque cela était nécessaire. Le cycle végétatif s’est déroulé sans encombre avec notamment une floraison qui s’est passée dans des conditions optimales. Les réserves d’eau accumulées ont permis aux vignes de ne pas trop souffrir de la chaleur et de la sécheresse de l’été, celles-ci ayant toutefois été moins prononcées qu’en 2019.  Les raisins ont ensuite grandement profité des pluies de septembre qui, en amenant de la fraîcheur, ont permis de parfaire la maturité du raisin.

Ce millésime 2020 n’est pas sans évoquer le millésime 2017 avec des rouges qui conservent un caractère assez souple, des teintes satisfaisantes ainsi qu’une trame fruitée particulièrement gourmande à l’instar des vins de Cairanne. Avec, comme corollaire, des tanins moins présents que sur le millésime précédent. Le potentiel de garde sera certainement moindre que sur 2019 mais l’équilibre entre souplesse et précision aromatique permettra d’apprécier les vins plus tôt, notamment les Châteauneuf-du-pape. Ceux-ci seront aussi très agréables en blanc. Frais et aromatiques, ils sont dotés d’une très belle pureté de fruit. Les Côtes du Vivarais s’avèrent également réussi dans les deux couleurs, avec des blancs exprimant bien toute la minéralité apportée par la fraîcheur des plateaux calcaires et des vins rouges bien concentrés et structurés. Quant aux vins de Tavel sont bien réussis avec cette intensité colorante typique du cru et une grande suavité aromatique.

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Sud-Ouest

Les notes

Rouges : 17/20
Blancs : 16/20
Blancs moelleux : 17/20

Les vignerons du sud-ouest ont également subi les aléas climatiques du millésime 2020. L’humidité présente notamment au mois de juin a contribué à une pression du mildiou dans le Gers, les Landes et le Pays basque mais qui a pu être contenue. Comme sur une grande partie de la France, l’été a été très chaud et très sec dans la région, provoquant des blocages de maturité sur les secteurs les plus sensibles. Mais la fin de saison a permis de retrouver des conditions plus clémentes avec des journées ensoleillées et de nuits fraîches, garantes du maintien de niveaux d’acidité satisfaisants. Les vins produits sont de belle facture, notamment s’agissant des vins rouges qui montrent de belles concentrations, comme à Gaillac ou Marcillac. A Cahors, les vins offrent de belles structures tanniques, de l’équilibre grâce à des acidités préservées et de belles longueurs. Les vins blancs présentent un caractère fruité agréable et savoureux dans les appellations traditionnelles d’Irouléguy ou de Saint-Mont. Les liquoreux, lorsque les raisins ont été vendangés dans la première partie de septembre, se caractérisent par une grande intensité aromatique et des concentrations abouties, à Jurançon notamment.

Voir les vins du Sud-Ouest dans le millésime 2020

Voir tous les vins du millésime 2021

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