[Lyon Tasting] Vent de fraîcheur sur les Châteauneuf rouge

La tête de pont des Côtes-du-Rhône recèle de plus en plus de cuvées travaillées sur la fraîcheur et destinées à un plaisir immédiat. Quelques illustrations lors de ce Lyon Tasting 2022.

Nouveaux contenants d’élevage, dates de vendange raisonnées, main légère en vinifications … Les producteurs de Châteauneuf-du-Pape usent de différentes techniques pour créer des cuvées au profil digeste, à déguster sans attendre, sans pour autant rogner sur la complexité. Voici quelques franches réussites en la matière :

Famille JM Cazes (E13) – Châteauneuf-du-Pape rouge domaine des Sénéchaux 2019 (45€)

Un assemblage classique et des parcelles pour la plupart situées sur la veine de Rayas donnent ce profil à la fois gourmand et racé. La bouche est généreuse, on y distingue le cacao, le cassis et la cerise à l’eau de vie, ainsi que des tanins d’une grande élégance. La finale, tendue et poivrée, laisse une longue sensation salivante.

Château de la Gardine (D5) Châteauneuf-du-Pape rouge cuvée tradition 2020 (39€)

Cet assemblage classique à dominante de grenache s’affine pour moitié en fût, et pour moitié en cuve béton. Donne une expression purement fruitée, au nez comme en bouche. L’attaque et franche, la trame tendre, avec des tanins enveloppants et feutrés. Avant l’élevage, ce profil est obtenu en « privilégiant le froid en macération et en évitant les extractions trop poussées ».

Olivier Ravoire (E2) – Châteauneuf-du-Pape rouge 2020 Caparaçon (32€)

Olivier Ravoire, 2e génération du négoce familial, propose ici un assemblage à 60 % de grenache, 10 % de mourvèdre, et 30 % de syrah, passée 18 mois en fût. Mais « on essaie de ne pas trop marquer, et on achète pour ça des fûts d’un vin en Bourgogne ». Les dates de vendanges sont aussi choisies avec soin. Résultat : une bouche charnue, tendre, sur la figue et la prune fraîche. Fins mais encore puissants, les tanins devront s’arrondir, mais la finale acidulée rafraîchit l’ensemble.

Maison Brotte (C8) – Domaine Barville, Châteauneuf-du-Pape rouge (39€)

Grenache 80 %, syrah 15 %, mourvèdre 5 %. On est dans l’élégance, avec un nez complexe à dominante florale, et une trame souple, aux tanins soyeux, dont l’aromatique évoque le cacao et le coulis de fruits rouges. La très longue finale, poivrée et florale, impressionne. Un coup de coeur !

Maison Ogier (F1) – Châteauneuf-du-Pape rouge 2020 (30€)

Un châteauneuf issus de terroirs de galets roulés et schiste élevé à 100 % en cuve béton, « chose rare » dans l’appellation, d’après Mathilde Robert, chargée marketing. Le nez s’ouvre sur le sous-bois et le champignon, le tabac… En bouche, place à la gourmandise avec un fruit juteux et digeste et une nuance de poivre doux, ainsi que des tanins puissants et soyeux. «C’est un parti pris, cela change du châteauneuf qu’on déguste avec un gibier. Cette cuvée est à boire plus vite, même si elle sera très intéressante dans 5 ans. »

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