Patrick Bouju, chef de file de la renaissance du vignoble auvergnat

Chef de file et pionnier du renouveau des vins (nature) auvergnats, Patrick Bouju est sans aucun doute le domaine iconique de la région. Connu pour ses délicieuses cuvées de négoce comme pour les grands vins de son domaine, il n’a cessé de faire des émules et a inspiré toute une génération de vignerons auvergnats. Zoom sur ce domaine passionnant.

Il y a quelques temps, nous vous parlions du phénomène des vins nature auvergnats, puisqu’un certain nombre de domaines se distinguent ainsi aux enchères faisant apparaitre cette tendance. Cap aujourd’hui sur l’un d’entre eux, et même sur celui que l’on pourrait appeler « le premier d’entre eux », avec le domaine de la Bohème de Patrick Bouju.

Patrick Bouju a créé le domaine de la Bohème en 2004, mais en réalité, l’installation a été très progressive, à partir du début des années 1990 et jusqu’à son installation à plein temps en 2008. Il faut dire que ce dernier était initialement informaticien et s’est donc engagé dans une conversion à 180°, passant des ordinateurs au plein air. Pendant une dizaine d’années, il a ainsi cumulé son travail la semaine avec ses débuts en tant que vignerons les soirs et weekends. Une double vie qui n’a certainement pas été de tout repos… Patrick Bouju est un autodidacte qui s’est formé sur le tas et a bien sûr rencontré certaines difficultés, a pu rater certaines vinifications – d’autant plus qu’il travaille entièrement sans sulfites ajoutés – de quoi apprendre de ses erreurs. Il a en tous cas véritablement redoré les lettres de noblesse du vignoble auvergnat ; a inspiré et parfois même formé de nombreux autres grands vignerons de la région, comme Aurélien Lefort, François Dhumes ou encore Vincent Marie.

Patrick Bouju fait aujourd’hui parti des noms les plus connus du grand public, notamment grâce à sa production de négoce. Curieux par nature et passionné, cette dernière lui permet ainsi de tester et de vinifier des vins très différents. Les raisins proviennent d’un peu toute la France, généralement de copains vignerons. Une production des plus intéressantes, qui vient compléter les trop rares mais ô combien grandes cuvées du domaine (environ 5 000 bouteilles par an).

Un vignoble ancien et très divers, travaillé le plus naturellement du monde

Le vignoble de Patrick Bouju qui s’étend sur environ 5 hectares est morcelé, réparti sur trois communes différentes – Égliseneuve-près-Billom, Chauriat et Corent – et ce, par simple choix de ce passionné. Le vigneron dit en effet avoir cherché « les meilleurs terroirs connus ou oubliés du Puy-de-Dôme ». Son domaine est majoritairement constitué de vieilles vignes, dont certaines dépassent les 120 ans et la densité de plantation est élevée (10000 pieds/ha). Les sols, constitués d’une grande variété de matières d’origine volcanique (basaltes, calcaire, argilo-calcaire), sont travaillés avec l’aide d’un cheval. La parcelle d’où provient La Bohème – la grande cuvée du domaine – est une vigne de gamays centenaires plantés à 450m d’altitude, sur de beaux côteaux assez raides.

Pour ce qui est des cépages également, le vigneron a cherché la diversité, produisant à la fois du chardonnay, pinot noir, gamay, mais aussi des cépages moins connus et oubliés tels le mirefleurien, limberger, damas rouge ou damas noir, gamay fréau et gamay de Bouze (les connaissez-vous ?)… Une diversité qu’il estime là aussi être une richesse inestimable et nécessaire dans la lutte contre l’uniformisation des vins. Il prête d’ailleurs une grande importance à la qualité de son matériel végétal et dispose de vignes pré-phylloxériques.

Les vignes sont cultivées selon les principes bio, les rangs sont enherbés et les seuls traitements utilisés sont des produits à base de cuivre et de soufre, ainsi que des extraits fermentés de plantes, des tisanes d’ortie, de prèle ou de consoude pour renforcer les défenses naturelles de la vigne. Aucun désherbant ni produit chimique de synthèse n’est donc utilisé. La biodiversité est stimulée au maximum. La majorité des travaux sont effectué à la main : « Dans mes vins, il y a du raisin et de la sueur… » peut-on lire sur son site, de quoi nous projeter dans ce dur labeur de vigneron !

Des vinifications naturelles

Le travail en cave est du même acabit que celui aux vignes, avec la même recherche d’authenticité et d’expression la plus naturelle possible des vins et de leur terroir. Les vinifications sont donc parcellaires, spontanées (avec les levures indigènes) et les extractions sont longues, dans le but de produire des vins profonds, complexes et de caractère. Aucun sulfite n’est ajouté, ni durant les vinifications, ni à la mise en bouteille. De manière générale, ce sont des vinifications très peu interventionnistes, l’essentiel du travail se faisant à la vigne.

Les vins du domaine de la Bohème

 

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