Paul Jaboulet Aîné en Rhône Nord | Patrimoine d’une œnologue talentueuse

Caroline Frey sillonne la France et la Suisse chaque année, entre les 4 domaines qu’elle gère : Château la Lagune à Bordeaux, Château Corton C à Aloxe-Corton en Bourgogne, ses deux hectares dans le canton du Valais en Suisse et la maison Paul Jaboulet Aîné dans la Vallée du Rhône Nord. L’œnologue talentueuse a pris les rênes de ce magnifique patrimoine acquis en 2006 par son père Jean-Jacques Frey, homme d’affaire à la tête du groupe Frey. Entre héritage et dynamisme, la « madonne de la chapelle » a fait de ces 125 hectares – dont 25 implantés sur la si célèbre colline de l’Hermitage, le deuxième plus important patrimoine de vignes sur ce lieu inédit – une véritable institution en Rhône Nord.

L’héritage d’un patrimoine inestimable en Rhône Nord

Plongeons ensemble dans le passé de la maison Paul Jaboulet Aîné, un patrimoine aujourd’hui aux mains de la célèbre et talentueuse œnologue Caroline Frey. C’est en 1834 qu’Antoine Jaboulet fonde le domaine à Tain-l’Hermitage, qui passe alors aux mains de ses fils Paul et Henri, puis dans celles de Louis, le fils de Paul. La transmission familiale se prolonge ainsi, après Gérard (le fils de Louis) c’est le tour de Michel Jaboulet en 1997 (cousin de Gérard), avant que celui-ci ne revende l’affaire en 2006 au groupe Frey, alors propriétaire de vignes en Champagne et à Bordeaux (au Château la Lagune). En faisant l’acquisition de cette maison réputée dans le Rhône septentrional – ses syrahs sont connues à travers le monde entier, et notamment les flacons issus du fameux terroir La Chapelle – c’est l’excellence que vise le groupe Frey : Paul Jaboulet Aîné représente ainsi le deuxième plus important patrimoine de vignes sur la fameuse colline de l’Hermitage. Le domaine possède en propre environ 125 hectares de vignes dont 25 en hermitage (principalement de la syrah, mais aussi du grenache, du mourvèdre…), implantés sur des terroirs prestigieux tels que Le Méal, Les Greffieux, Les Dionnières, Les Roucoules et quelques Bessards à l’ouest de la colline. Avec la Côte-Rôtie, la colline de l’Hermitage constitue le véritable joyau de tout le Rhône Nord. En plus de ces terroirs d’exception, la maison produit également sur les appellations comme Saint-Joseph, Crozes-Hermitage, Cornas, Châteauneuf-du-Pape, Côte-Rôtie ou encore Condrieu, en blanc comme en rouge. Les vignes sont pour la plupart implantées sur des sols de galets roulés blancs, bénéficiant également d’un microclimat chaud et d’une belle exposition en plein sud. Les raisins peuvent ainsi mûrir dans les meilleures conditions. A Crozes, c’est sous les noms des domaines de Thalabert et de Roure que la maison vinifie des cuvées de garde à la profondeur exceptionnelle.

Caroline Frey, l’œnologue talentueuse

Rapidement, c’est Caroline Frey qui prend les rênes de la propriété. Fille de l’homme d’affaire Jean-Jacques Frey, elle n’a que 5 ans lorsque son père rachète ses premières vignes en Champagne. C’est ici, entre les vignes et le chai, qu’elle grandit, pratiquant également l’équitation à haut niveau jusqu’à faire partie de l’équipe de France Espoir. A 21 ans, elle décide de garder ceci comme passion, et part se former à Bordeaux où elle obtient son DOE à l’Institut du Vin. A seulement 24 ans, c’est à la tête du Château la Lagune qu’elle commence à exercer, donnant une direction biologique et biodynamique à ce 3ème cru classé. Quelques années plus tard, le même schéma se reproduit avec le domaine Paul Jaboulet Aîné. Aujourd’hui, la jeune femme, surnommée la « Neptune du Vin » par la presse, parcourt la France et la Suisse entre les 4 domaines qu’elle gère – sa palette a été complétée du Château Corton-André en Bourgogne et d’un domaine de deux hectares dans le canton du Valais en Suisse, acquis cette fois-ci par ses soins -, entre les vendanges et les vinifications.

Dès son arrivée au domaine Paul Jaboulet Aîné, l’œnologue décide de réduire la partie négoce afin de se concentrer sur le domaine et ses hectares en propre. Elle se lance aussitôt dans la conversion du vignoble vers l’agriculture biologique puis biodynamique. La certification Haute Valeur Environnementale, elle, a déjà été obtenue en 2015. Caroline souhaite absolument respecter l’héritage de la famille Jaboulet, ses méthodes et son savoir-faire ancestral. Au-delà des certifications, l’objectif de la maison reste en effet inchangé : préserver la qualité du fruit, vinifier avec rigueur, et élever avec finesse afin de révéler au mieux chaque terroir de ce grand vignoble du Rhône. Les secrets de fabrication ? Laissons Caroline Frey vous en dire quelques mots : « parce qu’il n’existe pas de grands vins sans grands raisins, aux Domaines Paul Jaboulet Aîné, la culture de la vigne est le cœur de notre métier ; chaque cep doit pouvoir mûrir ses raisins dans les meilleures conditions et puiser dans le sol le goût du terroir. […] L’excellence des cuvées Paul Jaboulet Aîné repose sur des fruits de très haute qualité, sublimés par une vinification minutieuse et un élevage d’une grande finesse. Car sur les plus belles appellations de la vallée du Rhône, c’est dans l’expression la plus pure du terroir que naissent les grands vins, leur équilibre, leur complexité, leur longévité ».

La madone de la chapelle

Le fleuron du domaine est bien sûr l’hermitage La Chapelle, dont le millésime 1961 fût classé parmi les dix plus grands vins du siècle, à tel point que certains surnomment également l’œnologue « la madone de la chapelle ». Suivant les millésimes, c’est entre 30 et 80 000 bouteilles de cette célèbre cuvée qui sont produits chaque année. L’idée est d’obtenir un vin aux tanins fins et profonds, les raisins provenant à majorité du milieu et du bas du coteau du Méal, complété par les Bessards. Après l’élevage, les fûts sont dégustés, et ceux qui sont les moins denses seront écartés de la cuvée pour entrer dans l’assemblage de La Petite Chapelle, renommée Maison Bleue, une cuvée à déguster plus vite que son aînée.

Paul Jaboulet Aîné, ce qu’en disent les Guides

Bettane+Desseauve : 4 étoiles / 5

« Des vins rouges épurés, raffinés, frais dans leurs parfums de fruits, un peu moins marqués par le fût peut-être qu’il y a encore quelques années, et des blancs frais et sophistiqués, sans aucune note miellée comme on en trouvait autrefois. Au sommet de la gamme, la mythique cuvée d’hermitage la-chapelle, un savant dosage entre méal et bessards, deux des plus fameux coteaux de la colline, n’avait pas été aussi brillante depuis bien deux décennies. »

Revue du Vin de France : 1 étoile / 3

« Les blancs 2016 sont plus digestes et faciles que les 2015. La Mule Blanche, assez facile de lecture, toujours aussi fédérateur, n’atteint pas une dimension terroir exceptionnelle. Le saint-joseph est bien plus profond, l’empreinte de la marsanne sur les granits lui apporte de l’éclat. Une bonne tension lui donne de la sapidité. Nous trouvons au condrieu, très typé, des amers finaux qui le décalent un soupçon. L’hermitage blanc affiche une belle puissance, domptée par une jolie amertume minérale. Côté rouge, l’ensemble de la cave est sérieuse. Nous aimons la volupté et la perception soyeuse de Domaine de Thalabert. Domaine de Roure est plus carré. Il est logique que ce terroir granitique de Gervans exprime une syrah plus sévère, mais l’austérité surplombe ici la finale. La côte-rotie, bien définie, offre un fruit pulpeux ; le boisé est un peu luxueux mais le vin possède les épaules pour le digérer. Le cornas a notre préférence. Enfin, l’hermitage Maison Bleue (ancien Petite Chapelle) est une version plus légère de ce terroir ; le boisé marque et la bouche manque un soupçon de finesse. »

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