Pierre Baltenweck, la jeunesse apprend vite à Cahors

Associé au domaine de ses parents depuis 2020, Pierre Baltenweck du Clos Dauliac est désormais responsable de toute la vinification.

Quel nouveau vigneron faut-il suivre à Cahors ? Dans les rues de la ville lotoise, il se murmure le nom de Pierre Baltenweck du Clos Dauliac. On le dit très jeune. En effet, le garçon longiligne, casquette à l’envers sur la tête, ne fait pas tout à fait ses 28 ans. Mais à l’écouter, le vigneron semble en savoir beaucoup plus que ce que laisse imaginer son âge. 

Après un diplôme dans la charpente navale, dont il ne s’est pas véritablement servi, il vit quelques années à Toulouse en travaillant comme serveur. C’est en 2017 qu’il revient sur le domaine familial, à Luzech, dans la vallée du Lot. Ses parents, déjà convertis au bio, produisaient « surtout du vin en vrac », se souvient-il. Pierre, neuvième génération de sa famille à se consacrer à la vigne, s’investit de plus en plus jusqu’à reprendre totalement en main la partie vinification et la stratégie du domaine. « J’ai développé le vin en bouteille et le nombre de cuvées, explique-t-il. Avant, on vendait entre 3 000 et 4 000 bouteilles. L’an dernier, on en a vendu 20 000. » Après sa première vinification du millésime 2020 pour la cuvée Nu Côt, il a créé de nouvelles quilles baptisées Paul Vieux et Le Clau. Le tout en 100 % malbec, labellisé Demeter. Le domaine s’est converti à la biodynamie en 2020, en suivant notamment les recommandations de Fabien Jouves. Le vigneron du Mas Del Périé, qui continue à prodiguer à Pierre Baltenweck ses conseils, n’hésite d’ailleurs pas à le mettre en avant sur sa page Instagram. « L’une des ses publications a boosté la fréquentation de mon stand au salon Millésime Bio », confie le jeune vigneron.

Depuis l’arrivée du fils dans le Gaec, le domaine est également passé de 13,5 à 21 hectares en production sur trois communes différentes. Cultiver des vignes en dehors de l’exploitation familiale d’origine permet notamment de faire face aux « problèmes climatiques », insiste Pierre Baltenweck. « Car s’il gèle ou s’il grêle, ce n’est pas au même endroit. » Ainsi le domaine peut, les bonnes années, produire davantage et faire du stock en prévision de périodes plus difficiles. 

Sous son impulsion, également, le domaine de Dauliac a été rebaptisé Clos Dauliac cette année. « Le “de” faisait un peu pompeux, glisse Pierre. En plus nous avons la chance d’être dans un clos. » Les vignes, avec au centre la maison, sont en effet installées dans une surface circonscrites par plusieurs limites naturelles : le Lot, une menuiserie et un chemin.

En bouche, les vins de Pierre Baltenweck s’inscrivent dans la tradition familiale. « On a toujours fait un vin léger facile à boire », décrit-il. Un style de vin désormais très recherché des consommateurs. « On extrait le moins possible afin de porter le fruit. Depuis plusieurs années, des vignerons cassent l’image du vin de Cahors et à force on y arrive. Ceux qui s’intéressent savent qu’on ne fait plus du vin tannique et dur. »

Terre de vins aime:

Clos Dauliac Nu Côt (2022) / 10,80 €
Élevage en cuve inox. Il s’agit d’un assemblage de grappes issues de toutes les vignes du domaine, certaines à l’intérieur et d’autres à l’extérieur du clos. Un nez de fruit rouge frais, juteux, qui se confirme en bouche. Couleur clairet, texture fluide. Fin de bouche acidulée.

Clos Dauliac Le Clau (2022) / 15 €
Assemblage d’un vin élevé en cuve inox et d’un vin élevé en barrique deux vins. On y retrouve les jeunes vignes qui se situent dans le clos. Une couleur aux reflets violines typique du malbec avec en bouche des fruits rouges de cerise mûre et de fruits noirs. Tanins présents associés à de la fraîcheur qui laissent penser que ce vin, même s’il est possible de le boire jeune, peut attendre quelques années.

Photos ©E. Centis

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