Primeurs | Tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir sur ces dégustations

Comment déguste-t-on un vin en primeurs ? A quoi doit-on prêter attention ? Faisons le point !

Vous le savez, la Place de Bordeaux a créé un système de commercialisation de ses vins absolument unique au monde avec les Primeurs, ces dégustations qui précèdent la vente du dernier millésime, encore en cours d’élaboration (pour tout savoir sur ce système des primeurs, vous pouvez lire notre article « Bordeaux : les primeurs, comment ça marche ? »). Mais comment peut on déguster un vin qui n’est pas encore terminé, qui est encore et souvent pour de long mois dans sa phase d’élevage – les vins étant généralement livrés deux ans après l’achat en primeurs – ?

iDealwine vend des vins en primeurs ou primeurs de Bordeaux sur son site dédié : primeurs.idealwine.com.

L’équipe iDealwine se rend depuis de très nombreuses années à ces dégustations primeurs et peut donc vous parler de la manière dont on déguste ces vins.

Le poids des journalistes et dégustateurs dans les dégustations primeurs

Chaque année depuis 1973, les grands vins de Bordeaux sont goûtés en primeurs par les professionnels : négociants, courtiers, acheteurs, journalistes et dégustateurs du monde entier. Leur avis, notamment celui de la presse et des grands dégustateurs a un impact considérable sur les prix, qui sortent après ces dégustations et la parution des notes.

Durant longtemps, une note importait plus que les autres : celle de Robert Parker du Wine Advocate. C’était la fameuse ère Parker, dont le glorieux 100/100 était un graal absolu et la garantie de pouvoir vendre tout son vin et à un prix très élevé.

Alors forcément, ces journalistes du vin sont bien traités, logés, nourris, voiturés et choyés. Ils ont souvent droit à des dégustations privées, dans des salles dédiées, pour être au calme. Les carnets et stylos ont progressivement laissé place aux pc, tablettes ou téléphones pour la prise de note. Tout cela agrémenté de prises de photos, vidéos et autre matière pour alimenter les réseaux sociaux.

Les dégustations, organisées par l’Union des Grands Crus de Bordeaux – dit UGC – sont réparties par appellations et se tiennent dans différents châteaux (cela change chaque année) : d’un côté les pessac-léognan et graves ainsi que les sauternes et barsacs, puis les grandes appellations du Médoc et sur la rive droite les saint-émilion et pomerols…

Déguster des vins en primeurs : un exercice pas si simple

La semaine des primeurs, c’est un véritable marathon de dégustation, qui se prépare et qui nécessite d’être en forme ! En effet, il va s’agir de déguster des centaines de vins en l’espace de quatre jours, généralement du lundi au jeudi, sur une semaine de la fin du mois d’avril.

Mais comment déguster et juger un vin qui n’est pas terminé, qui est encore en plein élevage et parfois en pleine prise de bois ? Ce n’est évidemment pas à la portée de n’importe quel dégustateur et nécessite de se projeter, d’imaginer ce que le vin pourra devenir dans les mois et années à venir. Il faut aussi savoir détecter les éventuels problèmes d’échantillon.

Les grands dégustateurs professionnels vont ainsi prêter plus attention aux toucher de bouche et à la matière plutôt qu’aux tanins, au boisé ou au fruité – dont les équilibres et les niveaux sont loin d’être définitifs à ce moment-là. C’est ce qu’expliquait Michel Bettane : « Les plus grands vins ne se jugent ni au poids ni aux tanins ni au bois ni à la saveur mais aux sensations tactiles. ». « Ces dégustations en primeur ne sont qu’une ébauche de jugement, une première approche. On les regoûtera au cours de leur élevage, puis une fois mis en bouteille.”, poursuit-il. On s’attarde ainsi plutôt que sur les arômes, sur la forme du vin en bouche, sa longueur, l’énergie qu’il dégage, sa dynamique. L’acidité joue également un rôle important dans l’équilibre du vin, mais aussi dans sa capacité de garde : il n’est ainsi pas rare d’entre parler des niveaux de ph durant ces dégustations. A l’inverse, des tanins encore un peu anguleux et pas fondus ne sont pas forcément un critère rédhibitoire : le temps pourra les assagir. Il ne faut évidemment pas qu’on ne sente que les tanins, mais s’ils sont un peu trop sauvages à ce moment-là, c’est normal. Il ne faut jamais oublier que ces vins sont des nouveau-nés !

Evidemment la connaissance théorique a toute sa place aussi : connaître chaque propriété, leurs vins sur les différents millésimes, le potentiel des terroirs sont des données que peu de dégustateurs maîtrisent mais qui sont fort utiles. D’autant qu’il y a les exceptions. Par exemple les saint-émilions qui se la jouent cabernet… “Ausone, angélus, cheval-blanc. Trois vins avec un fort pourcentage de cabernet franc. Ce sont des exceptions sur cette rive. Et, malgré cela, ils n’ont rien de commun. C’est très surprenant. Ausone est à la fois racé et strict. Angélus est plus exotique dans sa maturité, classique dans sa texture. Cheval-blanc, voluptueux comme si les cabernets avaient pris des allures de merlot.” commente Michel Bettane. Forcément, l’expérience est donc un atout majeur.

Pour ne rien manquer de la campagne primeurs, suivez le blog iDealwine où nous vous ferons tous nos comptes-rendus de dégustation et surtout, abonnez-vous aux alertes de notre site primeurs pour ne manquer aucune sortie de vins !

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