Quand la Belgique s’enracine en bords de Loire

Après un premier investissement à Bourgueil, Kathleen Van den Berghe a racheté un deuxième vignoble en Anjou. Minière et Suronde, les deux lui tiennent à cœur.

« Ma vision du vin, une bouteille, un lieu, un cépage, la personne qui l’a fait. J’essaie de montrer du caractère, et mon caractère aussi » explique Kathleen Van den Berghe devant son Anjou 2020 « Esquisse » du Château de Suronde (10 €) avant de poursuivre : « Je cherche la tension, le schiste la fait sortir. C’est la magie qui fait que le vin gagne en rondeur avec le temps ». Visiblement, celle qui est arrivée en Anjou en 2016, six années après Bourgueil, n’est pas venue par hasard.

On se souvient de la première fois que l’on avait rencontrée Kathleen Van den Berghe. Impossible de ne pas être frappé par son enthousiasme et sa détermination : le projet était clair, un vignoble responsable et de l’accueil touristique. Au début, la qualité des vins n’était pas tout à fait à la hauteur des ambitions, mais on imaginait qu’il fallait juste attendre. Depuis quelques années, tout a changé, les vins sont nets et amples, ils parlent franchement et illustrent leurs appellations. Un immense travail a été fait, en particulier à la vigne et s’est sans doute accéléré depuis que Stéphane Derenoncourt conseille le domaine. Tous les vins sont certifiés bio et HVE, en route pour la biodynamie.

Des étiquettes qui se distinguent

Bien qu’ingénieur de formation, Kathleen Van den Berghe a une véritable ambition artistique. Chaque année elle invite des artistes en résidence au château de Suronde en Quart-de-Chaume. Elle expose l’ensemble de leur travail et ensuite achète une œuvre afin de la reproduire sur une étiquette. Et pour donner un maximum de vie à l’étiquette, l’imprimeur ajoute un peu de relief à l’image.

Photo: I. Bachelard

Née dans les bons vins

Kathleen Van den Berghe est née dans une famille de grands amateurs belges, ses parents étaient membres de clubs de dégustation, ils se déplaçaient pour acheter et elle a découvert tous les vignobles de France sur la route des vacances. Avec sa mère qui collectionnait, elle a visité tous les musées d’Europe. Elle a eu le goût et l’œil formés naturellement et se rappelle les layons de Suronde des années 60, qui fait maintenant partie de son patrimoine. Aujourd’hui, on hésite entre le grand sec, « L’œuvre de Suronde » (23 € le 2017) et le Quart-de-Chaume 2018 (45 € en 50 cl).

Une expérience totale du vin

Avec son mari Sigurd Mareels, Kathleen Van den Berghe a pris pied en 2010 en France au Château de Minière, riche en vignes âgées à Ingrandes-de-Touraine. Elle conserve 29 ha après avoir acquis le vignoble du domaine Mureau, des vignes jeunes mais bien placées. Il en ressort une gamme riche car elle a « commencé comme consommateur et veut des vins différents ». Il y a de jolies bulles dont un rare rouge plein de fruit. Mais l’irrésistible de la maison est les Vignes Centenaires, un rouge au fruit intense, concentré et puissant, structuré en 2015, un rien plus velouté en 2017 (23€).

Depuis le début, son ambition est de proposer « a total wine experience » aux amateurs comme aux touristes de tous bords : dégustation commentée et promenade pédagogique dans les vignes, bien sûr, mais on peut aussi choisir de se promener librement dans le parc, de commander un panier pique-nique, de réserver une excursion en bateau ou à cheval, de dormir dans un des jolis gites en pierre de tuffeau ou même de réserver la totalité du château pour jouir d’un séjour exceptionnel.

Photo: I. Bachelard

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