Rapports d’enchères avril 2023 | Jura : TOP 20 des signatures qui s’arrachent aux enchères

Analyse des enchères du mois d’avril et mise en lumière des signatures qui s’arrachent aux enchères en ce moment.

Découvrez notre analyse des enchères du mois d’avril avec un focus sur le Jura et les 20 signatures qui s’arrachent le plus aux enchères, entre noms bien connus et établis de longue date et nouvelles étoiles montantes ou signatures confidentielles qui se positionnent déjà aux plus hauts niveaux de prix (Jean-Marc Brignot, Allante Boulanger, Morgane Turlier, Maison Glandien…).

Le Jura ne connaît pas la crise ? ll semblerait bien, à en croire les résultats des enchères iDealwine… Alors que de nombreuses signatures iconiques se sont stabilisées, voire, ont enregistré de légères baisses de prix depuis quelques mois par rapport à leur pic du premier semestre 2022, le Jura lui, semble inébranlable. Plus encore, de nouveaux talents immédiatement prisés semblent éclore en continu dans cette région. Il faut dire que ce minuscule vignoble s’étend sur moins de 2 000 hectares et qua sa production, des plus qualitatives, est aussi prisée que rare…

Analyse des signatures les plus recherchées aux enchères, qu’il s’agisse d’un intérêt de longue date ou d’une mise sous les projecteurs plus récente.

Les 10 signatures iconiques et/ou historiques du Jura

                Les bio/biody/nature

Les amateurs de vins jurassiens pour qui ce nom est inconnu ne doivent pas être nombreux, tant il est emblématique, à la fois iconique et historique. Au-delà des frontières régionales, Pierre Overnoy est également connu comme l’un des pères du vin nature, au même titre que Marcel Lapierre.

Louis Overnoy, père de Pierre, avait déjà sélectionné les variétés de vigne les plus adaptées à son terroir. Puis lorsque Pierre Overnoy reprend le domaine EN 1968, il considère d’emblée les pesticides et herbicides comme nuisibles – alors qu’ils étaient à l’époque massivement considérés comme un énorme progrès – et refuse de les utiliser sur son domaine. Il en va de même pour le soufre, qu’il veut limiter au maximum. Il multiplie les essais pendant des années pour vinifier le plus proprement et naturellement possible et part se former auprès du maître en la matière, Jules Chauvet en 1975. Dès 1986, il vinifie totalement sans soufre.

En 2001, Pierre Overnoy a transmis le domaine à son fils adoptif, Emmanuel Houillon-Overnoy, qui travaille sur le domaine depuis 1989. Ce dernier perpétue le même travail et la même philosophie et Pierre Overnoy est d’ailleurs toujours présent au domaine, leurs vins sont toujours considérés comme au sommet…

Le domaine est composé de 6,5 hectares et sa production ne peut évidemment pas satisfaire les amateurs du monde entier…

Au mois d’avril, le pupillin vieux savagnin ouillé 1997 s’est adjugé 501€ la bouteille de 50cl et un magnum de poulsard 2012 a atteint 1 515€. C’est surtout le vin jaune de la propriété qui est le plus recherché et se vend largement plus de 1 000€ la bouteille, mais qui demeure rarissime, même sur iDealwine…

Il ne s’agit pas là du domaine le plus historique du Jura, puisqu’il a été créé en 2011 seulement, mais le domaine des Miroirs s’est tellement installé au sommet de la hiérarchie des domaines les plus prisés du Jura qu’on peut aujourd’hui le considérer comme l’un des plus iconiques.

Il s’agit d’un micro-domaine (un peu plus de 3 hectares) situé à Grusse et créé par un ingénieur japonais, Kenjiro Kagami, installé en France depuis 2001. Après une formation viti-oeno et des expériences chez de grands vignerons comme Thierry Allemand (Rhône) ou Bruno Schueller (Alsace), il se lance dans l’aventure. Un vignoble aux sols calcaires et aux coteaux très pentus, un travail le plus naturel possible dans les vignes comme en cave (vinifications naturelles), beaucoup de talent, de rigueur et de précision sont sans doute des éléments qui expliquent le succès de ses vins. Ces derniers n’ont pas un style facilement descriptible puisqu’ils sont vraiment le reflet du millésime, tantôt très cristallins et tendus, tantôt plus ronds et riches, mais toujours d’une précision, d’une complexité et d’une élégance remarquables.

La fame de ce domaine est tout de même assez récente, on le remarque surtout aux enchères depuis 2019, avec un véritable emballement des prix à partir de 2020-2021 (voir l’exemple de cote ci-dessous), mais les plus grands amateurs et professionnels avaient déjà repéré ce talent dès son premier millésime, en 2011. Malheureusement, l’immense majorité de la production est commercialisée au Japon, ce qui la rend très difficilement trouvable chez nous et qui explique également l’envolée de ses prix.

Dans les dernières enchères (au mois d’avril), la cuvée Entre Deux Bleus Les saugettes 2017 s’est adjugée 1 127€ (stable, 06/04/2023), Les Prémices Les Saugettes 2013 à 1 002€ (+4%).

  • Ganevat : l’un des grands noms du Jura

Voilà un autre grand nom du Jura, dont la renommée est mondiale. Jean-François Ganevat, « Fanfan » pour les intimes, a repris le domaine familial situé à Rotalier en 1998. Le vignoble, qui s’étend sur 13 hectares et travaillé selon les principes biodynamiques depuis 2005. Matériel végétal de qualité (sélections massales, vieilles vignes) et cépages locaux, travail considérable à la vigne et vinifications naturelles sont la règle.

Les vins sont recherchés pour leur profondeur, leur énergie et leur précision. En avril, sa grande le côtes-du-jura Les Vignes de mon Père 2005 s’est vendu 689€ (+10%).

Autre domaine jurassien récent (2012), le domaine des Murmures est l’œuvre d’Emmanuel Lançon. Le vignoble s’étend sur moins d’un hectare et le vigneron se fait des plus discrets. Vous comprendrez donc aisément, là-aussi, l’extrême rareté des vins. A la vigne, le travail se fait en bio et biodynamie et les sols sont travaillés à cheval. En cave tout est fait à la main y compris l’égrappage et la mise en bouteille. Les extractions sont extrêmement douces, sans pigeage ni remontage (infusion) et les vinifications son naturelles.

Au mois d’avril, son poulsard 2020 s’est adjugé 501€ (stable).

Encore un domaine plutôt récent (2011) mais qui a très tôt rejoint le club des stars jurassiennes. Ce domaine est l’œuvre d’Adeline, sœur d’Emmanuel Houillon et qui a naturellement fait ses armes au domaine Pierre Overnoy et Renaud, son mari, qui s’est quant à lui formé au domaine Tissot. Le vignoble, situé à Pupillin, Arbois et Montigny les Arsures, s’étend sur 5 hectares. Le travail se fait selon les principes de la biodynamie et les vinifications sont naturelles, sans aucun ajout d’intrant.

Parmi les enchères d’avril, Les Tourillons 2018 (chardonnay et savagnin) s’est adjugé 376€ (+55%).

  • Labet: de grands nectars accessibles

Situé au sud du Jura, dans le sud Revermont, le domaine Labet est un vignoble familial, aujourd’hui entre les mains de Romain, Charline et Julien Labet. Là aussi, le matériel végétal est des plus qualitatif avec des vieilles vignes en sélections massales, offrant donc une belle diversité génétique, et cultivées en bio de longue date.

Le vignoble s’étend sur 13 hectares répartis en environ 45 parcelles et produit presque autant de cuvées. La plupart des vins sont élevés sur lie, en barrique de 228 litres de 4 à 15 ans et le soufre n’est utilisé qu’à dose homéopathique. Les vins atteignent un très haut niveau et restent pour l’heure relativement accessibles, pour le plus grand bonheur des amateurs.

Le côtes-du-jura chardonnay Lias 2019 s’est par exemple vendu 138€ (+24%), tout comme le côtes-du-jura Fleur de Savagnin En Chalasse 2020 (+10%).

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