[Rhône] Les vins de Lionel Audouin : toute une philosophie

Enseigner la philosophie ou devenir vigneron à plein temps, le cœur de Lionel Audoin hésite énormément. Passionné, il cultive ses vignes comme un jardin et propose trois cuvées prometteuses.

Il faut s’enfoncer dans les coteaux du petit village de Villedieu, dans le nord Vaucluse, pour trouver le terrain de jeu du vigneron. C’est ici que Lionel Audoin vient d’acquérir 4 hectares de vignes, qu’il recherchait depuis longtemps. Un coteaux exposé au nord, pour la fraîcheur et l’altitude qui apporteront l’acidité aux vins mais également pour palier les effets du réchauffement climatique. Une terre promise où il a planté chênes verts et blancs, amandiers, lavandes et thym. Recherche de la diversité, apport d’ombre, tout est calculé pour que le végétal s’harmonise et fructifie dans un milieu sain et protégé.
Le professeur de philosophie, petit fils de viticulteur aixois, a découvert le métier en 2003, lors d’une mutation à Carpentras. La rencontre avec Eric Hughetto, du domaine La Roubine à Gigondas, est cruciale.

Durant cinq années, il fait son apprentissage. En 2010, ils s’associent pour créer un négoce, achètent du raisin, assemblent les vins. Le virus est pris et rapidement l’envie d’avoir ses propres terres le démange. Jusqu’à la découverte de ces trois parcelles plantées de marsanne, viognier et autres grenache ou mourvèdre, noyées dans les friches. Travaillées en agriculture biologique, en bordure de source, sur des sols drainants constitués d’argile, de sable et de galets roulés, elles lui tendent les bras.

L’acquisition faite, il peut signer sa première cuvée, « Les prêles », blanc 2019 (15€). C’est un joli Côtes du Rhône associant marsanne (65 %) et viognier (35%) aux arômes complexe. Miel, tilleul, aubépine, chèvrefeuille, cocktail de fruits exotiques, se bousculent dans une effusion gourmande. Le gras s’introduit dès l’attaque façon abricot sec puis arrive la fraîcheur et la vivacité sur un soupçon camphré, une touche de noisette, avec un côté séveux, légèrement balsamique. Une complexité qui ne laisse pas indifférent et qui nous oriente vers la gastronomie. Une tarte aux abricots et amandes ou un fromage de chèvre sec joueront la complémentarité.

« Petit pressoir », rouge 2020 (12€), est un Vin de France majoritairement grenache (90%) et syrah (10%), au nez floral et capiteux, entre guignolet et tubéreuse. Un même registre pour la bouche, tout en légèreté sur une belle attaque. Un vin de plaisir.
« Nord Est », un Côtes du Rhône rouge 2019 (12€), s’ouvre sur des notes animales, de cuir, puis la réglisse, la confiture de myrtille et la violette se bousculent en bouche. Un vin charpenté, de belle maturité, structuré, aux tanins maîtrisés. L’assemblage de mourvèdre (50%), grenache (30%), syrah (10%), carignan (5%), et cinsault (5%) est élevé 20 mois en cuve sauf pour la syrah qui passe 12 mois en fut de cinq vins.

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