Une nouvelle cave pour Torpez à Saint-Tropez

La cave tropézienne Torpez inaugure cette semaine sur la route des plages sa nouvelle cave pilote dotée d’une belle boutique en rouge et blanc aux couleurs de la ville. Un outil ultramoderne pour une vinification de précision des 500 parcelles de 133 propriétaires.

Non, ce n’est pas une erreur, la cave tropézienne de la route des plages s’appelle bien Torpez, s’inspirant de l’officier romain San Torpé di Pisa dont le corps est venu s’échouer il y a près de 2000 ans dans une barque sur le littoral varois. Devenu Saint Tropez, patron et protecteur du village, il veille toujours, tout de rouge vêtu, aux destinées de l’entreprise vinicole, trônant au milieu de la nouvelle et majestueuse boutique en observant avec satisfaction le va et vient des visiteurs de plus en plus nombreux. Torpez est la seule cave de la commune de Saint-Tropez (hormis le domaine de la Ferme des Lices regroupant plusieurs parcelles de la plaine sous la houlette de Laurence Berlemont). Née en 1908, c’est aussi la plus ancienne cave du Var encore en activité, regroupant toujours près de 500 parcelles sur 180 hectares avec 133 apporteurs.
« Cette mosaïque de jardins appartenait au 19e aux marins qui investissaient dans la vigne dès qu’ils gagnaient un peu d’argent, raconte le directeur et œnologue Alain Guichet (voir photo ci-dessus). Aujourd’hui, les descendants gardent leur vigne pour l’aspect patrimonial qui valorise leur propriété et parce que c’est beau. Il y a bien eu une hémorragie à la fin du 20e mais aujourd’hui, les surfaces sont stabilisées et nous espérons même regagner 50 à 100 hectares avec des propriétaires qui ont le potentiel pour replanter quelques ceps complémentaires en lien avec le Conservatoire du littoral ». L’objectif majeur est de préserver le paysage tout en pérennisant et valorisant l’activité viticole. La cave ne compte qu’une demi-douzaine de vignerons à plein temps qui font office de paysagistes pour les autres. En moyenne, les propriétaires ne possèdent qu’un demi-hectare à une dizaine. « Le site est agréé Ecocert mais on ne peut pas passer tout en bio, même si on travaille déjà les sols avec des pratiques vertueuses, sans désherbage total car la traçabilité sur 500 parcelles est délicate » précise Alain Guichet. La prochaine étape est néanmoins d’accélérer le suivi technique et administratif pour formaliser les pratiques, dans un premier temps sur 180 hectares. En attendant pour la cuvée bio, Alain Guichet continue à acheter des raisins, vinifiés à la cave.

Révéler le terroir

Les nouvelles installations en pierre, bois, métal, opérationnelles pour les vendanges 2019 et d’une capacité de 16 000 hl facilitent désormais les récoltes par cépage et par îlot parcellaire « afin de mieux maîtriser les dates de vendanges par lots avec des stabulations à froid pour les vinifications et des élevages sur lies avec batônnages pour mieux révéler le terroir et ne pas rester uniquement sur des vins aromatiques. Avec l’œnologue Eric Bailly, nous travaillons de plus en plus le rosé dans le temps long en ne vendant pas que le millésime de l’année ». La cave dispose également d’un chai d’élevage avec foudres et fûts « pour optimiser le potentiel des rouges (en grenache, mourvèdre, syrah), maîtriser l’effet canicule et les maturités phénoliques en sélections parcellaires et extractions douces ». Torpez, devenue marque, élabore les trois quarts de ses vins en rosés, 20% en rouges et 5% en blancs. Plusieurs gammes à la carte : en trois couleurs, Bravade (du nom de la fête patronale historique tropézienne) et la cuvée haut de gamme Ultimum, élevée en barriques, le Château de la Moutte en rouge et rosé sans compter la Petite Bravade, uniquement en rosé, et la cuvée du gendarme qui fait toujours fureur au tableau des ventes. A chaque gamme son flacon dont la reconnaissable bouteille élancée de Bravade dont les gravures dans le verre rappellent les pierres du diadème de Saint Tropez.

Les travaux ont également permis de construire un majestueux caveau rouge et blanc aux couleurs de Saint-Tropez avec au mur, un tableau de brindilles comme une ancienne carte postale et un plafond « nuages-vignes » en ceps colorés de l’artiste Jean-Jacques Pigeon rappelant les pêcheurs de coraux, premiers adhérents de la cave. Torpez, dans un cadre idyllique et très fréquenté du littoral varois, s’est également attelé à étoffer son offre touristique avec un bel espace de réunions et séminaires modulable à poutres apparentes, une appli pour découvrir le vignoble et son terroir, des circuits en vélo électriques… ou en estaffette bleue de gendarmerie, Saint-Tropez oblige.

https://www.torpez.com/

Photos F. Hermine

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