2025, un millésime réussi mais contrasté en Bourgogne

Après une année 2024 qui fut globalement très compliquée pour la région, le millésime 2025 était attendu avec impatience par les vignerons. Et si les quantités s’avèrent souvent en deçà des attentes, la qualité semble, elle, être au rendez-vous.

Les conditions dantesques subies par une grande partie du vignoble bourguignon en 2024 avaient fortement impacté les esprits et usé les corps. Autant dire que 2025 a été vécu majoritairement comme un soulagement même si la variabilité du temps n’a pas été sans conséquence. 

Après un hiver relativement doux n’ayant pas connu d’épisode de gel, le beau temps printanier s’est rapidement imposé, entraînant un débourrement rapide de la vigne. Dans le Chablisien, « la floraison s’est bien passée, mais une grande hétérogénéité a pu être observée entre les pieds à l’intérieur d’une même parcelle, certains présentant une bonne charge de raisins quand d’autres n’avaient presque rien » témoigne Didier Séguier, directeur du domaine William Fèvre.

Une conjoncture liée notamment aux très mauvaises conditions météorologiques de l’an passé qui ont conduit à une mauvaise initiation florale. Cette situation a également été observée en Côte-d’Or, associée à un peu de coulure sur les chardonnays, ce qui a été l’un des éléments explicatifs des faibles rendements observés tant en Côte de Nuits qu’en Côte de Beaune. Plus au sud en revanche, le Mâconnais a connu un début de campagne bien moins serein. « L’importante humidité que nous avons connue a fortement perturbé la floraison et induit une importante pression de mildiou en mai et juin, particulièrement sur les secteurs de Saint-Véran, Pouilly-Fuissé ou bien encore Pouilly-Loché » tient à rappeler Michel Barraud, président des Vignerons des Terres Secrètes.

Les semaines qui ont suivi ont été extrêmement chaudes dans l’ensemble de la Bourgogne, avec un premier pic caniculaire en juin puis un second en août qui ont accéléré la maturation des raisins. « Les vignes ont été touchées par de l’échaudage, notamment sur le pinot noir, ce qui a conduit à des pertes de 15?% à 20?%, moins importantes toutefois qu’en 2020 » précise Christophe Déola, directeur du Domaine Louis Latour. Beaucoup de grillures sur les raisins également dans le Mâconnais où les vignes ont moins bien résisté que dans le Chablisien. Heureusement, les nuits relativement fraîches qui ont suivi cet épisode caniculaire ont permis de conserver de bons niveaux d’acidité et une fin de maturation satisfaisante, notamment des raisins noirs.

Une belle qualité de vins

La fin du mois d’août a été synonyme d’importantes pluies dans tous les vignobles bourguignons, avec des épisodes réguliers qui ont conduit à observer des quantités cumulées de 60 mm à 90 mm tant dans le chablisien, la Côte-d’Or que le mâconnais. Ces pluies fines pendant les vendanges sont arrivées sur des sols particulièrement secs, ce qui a permis d’éviter une stagnation d’humidité et une dégradation sensible de l’état sanitaire des baies. Toutefois, la vigilance était de mise avec des foyers de botrytis qui ont commencé à apparaître en fin de vendanges dans le chablisien. 

Dans l’ensemble, les volumes de production sont plutôt décevants. Christophe Déola évoque ainsi de 25 hl/ha à 30 hl/ha pour les rouges et 30 hl/ha à 35 hl/ha pour les blancs seulement en Côte-d’Or, un constat partagé par Michel Barraud pour qui « la récolte dans le Mâconnais s’avère bien en deçà de ce que nous attendions ». Seul le chablisien s’affiche plus souriant avec des rendements plus élevés, de l’ordre de 30 hl/ha à 40 hl/ha sur les grands crus, 40 hl/ha à 50 hl/ha sur les premiers crus et autour de 50 hl/ha sur les chablis. Damien Leclerc de la Chablisienne affiche même des rendements globaux supérieurs à 50 hl/ha. 

Des vins « très charmeurs, plus facile d’accès »

Après les premiers pressurages et les vinifications qui s’amorcent, un même sentiment anime les vignerons bourguignons. 2025 a donné naissance à des vins de belle, voire très belle qualité, les acidités conservées permettant d’offrir beaucoup de fraîcheur aux jus. Les blancs affirment leur gourmandise, leur finesse et leur élégance. Mention spéciale pour les rouges qui présentent d’ores et déjà un fruité éclatant sur la groseille, le cassis. « Les vins en 2025 n’auront pas la concentration des 2005 ou des 2015, mais leur style sera cependant très charmeur, plus facile d’accès » conclut Christophe Déola.


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