Champagne : Mandois inaugure un chai futuriste dessiné par Vincent Fierfort

Après la maison Krug et la maison Perrier-Jouët, c’est au tour de la maison Mandois, à Pierry, d’inaugurer son nouveau chai dessiné par le sparnacien Vincent Fierfort. Son architecture est le parfait reflet de la philosophie de la maison, qui privilégie les vinifications parcellaires.

Le chantier aura duré trois ans, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’architecture tranche avec celle très traditionnelle du village de Pierry qu’elle vient dépoussiérer et rajeunir. L’ensemble écoconçu (murs végétalisés…) doit abriter la vinification de 12 des parcelles cultivées en bio issues des 17 crus de la maison. La façade elle-même est d’ailleurs un hymne à la vinification parcellaire : « Les blocs symbolisent l’irrégularité et la diversité des parcelles, rappelant ainsi l’expression « parcellaire » chère à la maison. » Claude Mandois, persuadé « qu’aucun lieu n’est plus adapté à la dégustation d’un vin que son lieu de production », a souhaité également installer une salle pour accueillir les visiteurs au-dessus du chai. Les visiteurs pourront ainsi goûter les champagnes et les vins clairs tout en contemplant cet étonnant face à face entre tradition et modernité qu’offre l’alignement des tulipes en béton d’un côté et des foudres en bois de l’autre.

Chai avec cuves et foudre en bois chez champagne Mandois.
Tradition et modernité se font face dans le nouveau de Mandois. ©Frédéric Martin

Le style Mandois

Pour ceux qui ne connaîtraient pas la maison Mandois, le cœur de son vignoble se situe sur le terroir de Pierry, mais elle possède aussi des vignes sur la Côte des Blancs, le Sézannais et la Côte des Bar. Au total, 37 hectares en propre, dont 32 certifiés bio. De quoi proposer une jolie gamme de chardonnays avec un style qui se démarque : « Nous cherchons d’abord le fruit et des vins d’une grande clarté », souligne Claude Mandois. La maison veille aussi à prolonger les vieillissements sur lattes. « La différence entre les crus est très perceptible au stade des vins clairs. Mais, passé la seconde fermentation, il reste toujours cette note de levure qui vient dominer, si bien que l’on ne parvient à distinguer les traits distinctifs qu’au bout de trois ans. »

« Le style Mandois » ©Frédéric Martin

Des cuves en forme de tulipe

Pour pousser le fruit, Mandois a depuis longtemps choisi de mettre l’accent sur les vinifications et les élevages sous bois, qui permettent d’ouvrir les vins à travers la micro-oxygénation. « Outre une dizaine de foudres, nous possédons 70 fûts et 16 demi-muids. Nous ne voulons surtout pas de goût de bois, c’est pourquoi nous utilisons des vieux fûts. Quant aux foudres, avant de les utiliser, nous avons pris soin de vinifier à l’intérieur au moins une taille afin d’évacuer les tanins. »

Pour donner un peu plus de richesse et de gras à ses chardonnays, Claude a aussi opté pour des cuves en béton en forme de tulipe. « J’ai constaté que lorsqu’on vinifie avec les œufs, le mouvement est tellement important qu’arrivé le moment de l’assemblage, le vin est déjà fatigué. La tulipe offre un meilleur compromis. Quant au béton, il nous intéresse pour son inertie thermique, sa légère porosité, mais aussi pour la minéralité qu’il apporte au vin, alors que l’inox donne parfois un goût métallique. La contenance de 41 hectolitres nous permet d’avoir une correspondance entre le pressoir et la cuve, et donc un suivi exact. »


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