On ne choisit pas un parfum comme on choisit un vêtement. Il y a quelque chose de profondément identitaire, d’intime, et en général, on conserve toujours le même. Certains grands amateurs de vin ont la même relation avec leur marque de champagne préférée. En provoquant la rencontre de ces deux univers, de Venoge nous ouvre de nouvelles perspectives.
Le point commun entre le monde de la parfumerie et le champagne ? Les deux doivent beaucoup à Louis XV. Ainsi, si de Venoge a baptisé de ce nom majestueux sa gamme de cuvées la plus prestigieuse, c’est pour rendre hommage au souverain qui facilita le commerce du champagne en autorisant par un édit de 1728 la circulation des vins champenois en bouteille, leur permettant de gagner ainsi plus facilement l’Angleterre, leur premier marché historique.
Quant au monde de la parfumerie, il a vécu grâce au « Bien aimé », son premier âge d’or : « Sous Louis XV, la Cour de Versailles fut surnommée la “Cour Parfumée”, car il était nécessaire de porter un parfum différent chaque jour. La Marquise de Pompadour était passionnée par les parfums, pour lesquels elle dépensait des sommes considérables. Parallèlement, cette femme raffinée et mécène des arts développa l’art de la présentation, notamment en utilisant des flacons en cristal ou en porcelaine pour leur servir d’écrin » explique Gilles de La Bassetière, le président de la maison.
D’où l’idée de lancer une collaboration entre ces deux univers. Mais encore fallait-il trouver une maison de parfum partageant les valeurs de la marque. De Venoge s’est tourné vers Xerjoff, un parfumeur italien de niche, réputé pour ses compositions presque exclusivement naturelles. Sergio Momo, le président de Xerjoff, explique : « Un parfum ne peut toutefois pas être 100 % naturel. Il faut des produits synthétiques pour le tenir. On a des notes de tête, des notes de cœur et des notes de fond, qu’il s’agit de garder ensemble. Toute cette pyramide doit demeurer solide, stable à travers le temps. Chez nous cependant, ils ne représentent que 5 à 10 % de l’assemblage. Un vrai record par rapport à nos concurrents. »
Il est vrai que cette maison n’a que très peu de points communs avec celles qui élaborent des parfums commerciaux. « Il n’y a aucune recherche marketing pour savoir si la rose ou le musc sont à la mode. On est davantage dans la création artistique et personnelle, soit tu aimes et tu achètes, soit tu n’achètes pas. Nous n’avons pas d’ambassadeurs, parce que nos clients ne font pas l’acquisition de nos parfums par mimétisme. Nous nous adressons d’abord à des passionnés. »
Xerjoff a proposé seize assemblages différents. Gilles raconte : « Les douze membres de notre équipe au bureau les ont testés sans se consulter et nous sommes tous tombés d’accord sur le même. » Évidemment, les notes olfactives ne sont pas sans rappeler celles des plus beaux flacons de la maison de Venoge, avec en notes de tête le pamplemousse, la prune, le safran, en notes de cœur le café, la lavande, la rose, et en notes de fond, des fragrances de vieux millésimes : l’ambre, le musc blanc, le cuir, l’encens… Ce parfum baptisé Louis XV 1722 (275?€) est notamment disponible au domaine.
Cet article Quand le champagne de Venoge inspire le parfumeur Xerjoff est apparu en premier sur Terre de Vins.