Ce dimanche 3 novembre, la sommellerie française s’est rassemblée à Thuir, en pays catalan, au sein de l’Institut Régional de Sommellerie, pour consacrer le meilleur sommelier de France. Fabrice Sommier, président de l’UDSF, a ouvert la cérémonie et lancé les épreuves pour départager les trois finalistes. Le vainqueur sera le parrain de la seconde promotion de l’Institut Régional de Sommellerie
C’est donc Bastien Debono qui remporte cette finale nationale au terme d’une après-midi de compétition acharnée, on a senti une personnalité exigeante, un profil de grand travailleur, plein d’enthousiasme, de compétences techniques, d’engagement et de sens du partage.
Six ateliers chronométrés ont vu les candidats concourir dans l’ordre suivant : d’abord Quentin Vauléon, puis Bastien Debono et enfin Clément Sommier. L’atelier 1 proposait la dégustation à l’aveugle de vins blancs : présentation analytique et commerciale du vin N°1, découverte des cépages, de la région de production, de la vinification pour les vins 2, 3, 4, 5… 4 min, puis en 1 min regrouper les verres issus du même cépage. Tous les candidats ont donné des réponses diamétralement opposées.
L’atelier 2 explorait l’Europe, son histoire, ses vins moelleux et ses fromages, il fallait citer un fromage des 6 pays fondateurs puis les accorder avec un vin moelleux d’un des six autres pays qui formèrent l’Europe des 12 en 1990. Sommellerie et culture générale : même combat !
Pour l’atelier 3 : Caractériser le plat, identifier les trois boissons présentes et faire l’accord mets et vins. L’assiette proposait une terrine porc et foie gras de canard, herbes aromatiques dont ail des ours, trompettes de la mort… Les trois verres contenaient-ils Vermouth et eau de vie ? C’est en tout cas l’avis des trois sommeliers qui choisissent le même accord, serait-ce un Byrrh ?
Les alcools blancs étaient à l’honneur pour l’épreuve 4, thématique récurrente des concours, six verres étaient à identifier en 4 minutes. Les réponses sont à la hauteur de la difficulté de l’exercice car déguster ces alcools demande prudence pour préserver ses papilles. Pour un même verre, vodka, eau-de-vie de poire ou de mirabelle, ou encore whisky japonais ou eau-de-vie mexicaine d’agave bleue, voilà un panel de tentatives. A noter que deux sommeliers sur 3 ont reconnus une liqueur de fromage !
L’épreuve de service avec exercice de décantation arrive en cinquième exercice : pour une table de 7 convives en 6 minutes il fallait décanter à la bougie l’Esprit de Pennautier 2019, puis en dernière minute, sans que cela soit annoncé en début d’atelier il s’agissait de servir un verre de Sauternes du domaine Rayne Vigneau 2003 en utilisant un Coravin (aucun candidat n’a pu terminer).
De l’oenotourisme, en anglais, pour le chalenge 6 : organiser un séjour oenotouristique de 3 jours, en Roussillon, et budgéter l’opération. Il fallait donc bien connaître la région, le département son art de vivre et son patrimoine, les appellations, les domaines et les expériences immersives.
Pour conclure, les compétiteurs étaient invités à comparer, toujours en anglais, un vin américain, élections obligent, un cabernet sauvignon Silver Oak, originaire de Napa Valley et un château Phélan Ségur, sur deux millésimes différents….pour corser le tout les verres déjà servis étaient inversés, outch !
Bastien Debono, 31 ans, (OR) déjà demi-finaliste en 2022, originaire du beau pays vauclusien de Sisteron. Un compétiteur né : dès 2013 Trophée Pessac Léognan et meilleur élève sommelier en vins et spiritueux de France, en 2015, il est demi-finaliste du Trophée Duval-Leroy du meilleur sommelier de France, en 2021 devient Master of Port, c’est un candidat aguerri et ambitieux.
Quentin Vauléon (médaille de bronze) : Meilleur jeune sommelier de France millésime 2017, c’est à New-York qu’il choisit de confirmer sa passion en participant à la création du restaurant Frevo, rapidement étoilé. Ses premières armes ? Taillevent, le Pavillon Ledoyen…son atout caché : il est coaché par Pascaline Lepeltier, lauréate de MSF 2018
Clément Sommier, à 27 ans,(médaille d’argent) c’est le plus jeune candidat et sa première tentative pour accéder au titre en jeu. Une tête bien faîte, licencié en Sciences Politiques, pour ses jobs d’été il choisit le groupe Georges Blanc et attrape vite le virus du vin et du service. Son parcours va de la Burgundy School of business au domaine des Bachelards, en passant par la Maison Berthaudin et la Mère Brazier, avec en prime deux demi-finales du concours de Meilleur jeune sommelier de France en 2021 et 2023.
Rendez-vous en 2026 pour la prochaine édition.
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