Beaujolais Nouveau : carte d’identité

Chaque année, le Beaujolais Nouveau réveille des débats parfois passionnés sur ce qu’il est, comment il est fait, est-ce vraiment du vin, est-ce qu’il se garde, d’où vient-il… Afin de pouvoir briller lors des dégustations du primeur 2024, voici un petit récap’ de ce qu’il faut savoir sur le meilleur ami de novembre.

Identité

Le terme de « nouveau » fait référence à « primeur », c’est-à-dire à un processus de vinification particulier. Vendangé en septembre et mis en bouteille en novembre, les vignerons disposent d’un délai extrêmement court pour littéralement faire du vin. La signature de ces vins : du gamay bien évidemment, cépage rouge du Beaujolais, vinifié selon la méthode de la macération carbonique (consistant à mettre en cuve les raisins entiers et ajouter du CO2 pour une fermentation à l’intérieur des baies). Les arômes primaires du gamay, associés à la macération carbonique, s’expriment pleinement sur ces notes de fruits, voire florales et/ou d’épices (en fonction du millésime et du terroir, car les Nouveaux peuvent être produits sur l’ensemble du Beaujolais et Beaujolais Villages). Pour découvrir les secrets du « nouveau », les comptes Facebook, Instagram, YouTube et X des Beaujolais Nouveaux vous plongent dans son élaboration.

Pourquoi le 3? jeudi de novembre ?

En 1946, l’Union Viticole du Beaujolais demande une exception de commercialisation pour « sortir » des vins en primeur, donc avant la date officielle (mais le Beaujolais ici n’a rien inventé : le vin primeur existe depuis la nuit des temps). Autorisation accordée en 1951 par l’administration fiscale, qui concerne d’ailleurs d’autres vignobles que le Beaujolais, comme les côtes-du-rhône, Gaillac, ou encore certains vins bourguignons. Nés plutôt dans la discrétion, la suite de l’histoire a emmené les Beaujolais Nouveaux vers des sommets mémorables, que ce soit les bains de primeur pris par les Japonais ou les agapes des grands chefs et vignerons (dont Paul Bocuse, grand amateur de Beaujolais et grand ami de Georges Duboeuf), qui surent incarner l’esprit festif et convivial qui prévaut à cet événement et à ce profil de vin.

Vin ou jus ?

Les deux. Techniquement, c’est évidemment du vin. Qui d’ailleurs peut tout à fait se garder quelques années (jusqu’à 5 ans globalement pour les millésimes et terroirs qui s’y prêtent). Mais force est de constater que ce que l’on aime dans le « nouveau », c’est le fameux côté « glouglou », néologisme vineux qui explose ces derniers temps pour désigner un vin sur la légèreté, la fluidité, un degré d’alcool peu élevé, un côté fruité et/ou floral prononcé, bref, tout ce qu’auraient détesté nos grands-parents (sauf dans un jus de fruit), mais que les consommateurs d’aujourd’hui ont tendance à privilégier fortement.

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