Bellevoye, ce whisky français qui marche

En une décennie, la marque Bellevoye s’est imposée comme une référence incontournable du whisky français présente dans une cinquantaine de pays. Elle est l’œuvre de quelques personnes bardées d’envies et de goût, de savoir-faire et de savoir-vendre. 

« À la création de notre société, une de nos grandes volontés fut de ne jamais avoir recours à des subventions, nous nous y tenons toujours, la subvention c’est le cancer de l’économie, si ça ne marche pas on fait autre chose », sulfate Alexandre Sirech, passé par chez Bernard Magrez et Pernod-Ricard avant de créer Les Bienheureux. Cette entreprise est née de l’association avec une figure discrète, autant qu’influente du vin bordelais, Jean Moueix.

Un whisky made in France

Les deux amis ambitionnent alors la création d’une gamme de spiritueux français, c’est ainsi que la marque Bellevoye voit le jour. Ce whisky triple malt fut réfléchi en convoquant, selon leur goût, les trois meilleurs malts de l’Hexagone, à savoir l’alsacien Hepp, l’alpin Vercors et le charentais de la distillerie de Bercloux où précisément Bellevoye est assemblé. A ce sujet, Philippe Laclie, qui préside aux destinées de cette distillerie, a rejoint l’aventure des Bienheureux en tant que co-actionnaire. « Il cherche, il creuse, il innove, c’est notre Géo Trouvetou », souligne Alexandre Sirech à l’endroit de son associé. « J’use surtout du bon sens paysan, un mélange de curiosité et de pragmatisme », résume Philippe Laclie.

Dans le premier pays importateur de whisky, un triple malt produit en France a fini par sa place. Depuis, beaucoup d’autres whiskies frenchies tentent leur chance, mais Bellevoye demeure seul au sommet. Pas de chiffres sur le nombre de cols mais l’entreprise compte désormais 36 salariés, enregistre autour de 30% de progression tous les ans pour un CA qui se compte en dizaines de millions d’euros. « Avec les empêchements de l’administration française, c’est une prouesse », sourit Alexandre Sirech qui aime son pays à proportion qu’il en regrette son immobilisme. Dans tous les cas, Bellevoye s’est décuplé dans une gamme à sept déclinaisons, de l’édition tourbée à la finition sauternes, du finish calvados à la finition prune.

L’ouverture à d’autres spiritueux

Qualitative et accessible, la marque est présente sur une cinquantaine de marchés sans que Les Bienheureux fasse l’économie de s’élargir à d’autre créations. Trois autres marques de whiskies sortent des alambics, un single malt Bercloux qui a le vent en poupe, Lefort et Beauchamp (affinés en barriques de pineau des Charentes) pour répondre à différents réseaux de distribution.

Les Bienheureux sont aussi passés par la case gin avec L’Acrobate, un produit bio à base de citron yuzu, de coriandre et d’autres aromates, par la case rhum désormais en misant sur le cru du Costa-Rica. Son nom ? Pura Vida avec dans la gamme un Puro qui tutoie les sommets. « Il faut saluer cette nouvelle génération d’acheteurs et de prescripteurs, des agents aux cavistes, des sommeliers aux mixologistes qui goûtent les produits pour se faire un avis, sans eux, les marchés ne se seraient pas ouverts, la notoriété de la marque ne fait plus tout, il faut faire du très bon », explique Alexandre Sirech.

Pensés, assemblés ou conçus, positionnés à la distillerie de Bercloux, entre Cognac et Saint-Jean-d’Angély, les spiritueux des Bienheureux tiennent la recette du succès avec en amont un Philippe Laclie, génie de la distillation, gardien du temple de la qualité.

Philippe Laclie ©Les Bienheureux

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