Imaginez un verre de vin change tout, un champagne rosé qui dévoile ses secrets d’élaboration, et un 1?? grand cru classé ‘A’ de Saint-Émilion qui raconte son histoire. Riedel, le champagne Billecart-Salmon et Château-Figeac ont délivré trois master classes mémorables aujourd’hui au palais de la Bourse de Bordeaux.
Lors d’une dégustation animée par Richard Guyon, directeur commercial régional chez Riedel France, quatre verres de la collection Riedel Veloce ont été présentés, démontrant l’importance de la forme du verre dans la révélation des caractéristiques du vin. Et pour cause, les verres à vin Riedel sont développés dans des formes et des tailles spécifiques, adaptées à chaque cépage, afin de sublimer les arômes et les saveurs. « Chez Riedel, à 95?%, le verre ne se trompe pas », souligne Richard Guyon. Quatre vins ont été dégustés pour illustrer cette approche.
Le Château Carbonnieux blanc 2021, en présence de Philibert Perrin propriétaire du château en appellation Pessac-Léognan a été testé dans deux verres : le riesling, où les notes de fruits secs, miel, fleurs blanches et tilleul se sont pleinement exprimées, et un autre verre (chardonnay) qui a complètement masqué ses arômes. Le Louis Latour Pernand-Vergelesses 2022 blanc a montré son équilibre et sa fraîcheur florale dans le verre à chardonnay, tandis que le verre pinot noir, bien qu’excellent pour les rouges légers, était moins adapté ici. Enfin, deux rouges ont conclu la dégustation. Le Marsannay 2022 de chez Louis Latour a brillé dans le verre à pinot noir, tandis que le Château Soutard 2018, présenté par sa directrice technique Véronique Corporandy, s’est pleinement révélé dans le verre à cabernet, conçu pour les vins rouges corsés et complexes, riches en tanins.
Depuis sa création en 1818, à Mareuil-sur-Aÿ, la Maison de champagne Billecart-Salmon est demeurée entre les mains de la même famille. C’est peut-être cette continuité historique qui explique la constance dans l’excellence de ses rosés, parmi les plus réputés de Champagne. À moins que ce ne soit la rigueur et la technicité des équipes de Florent Nys, chef de caves de la maison depuis 2005. En master classe, celui-ci a exposé une heure durant les petits « secrets » qui lui permettent de produire des cuvées aussi élaborées, à l’image de celles présentées aujourd’hui : Le Rosé (non vintage) et la cuvée Elisabeth Salmon sur trois millésimes (2012, 2008 et 2007). De la fermentation basse température à la vinification bois, de l’importance du pinot meunier à celle de la micro-oxygénation, l’alchimiste de Billecart-Salmon a enchanté un auditoire captivé et heureux de déguster de véritables pépites.
Il aurait pu encore parler pendant des heures, Frédéric Faye, mais il fallait bien la conclure cette master classe consacrée à Château-Figeac. Il faut dire que le directeur général du 1?? grand cru classé ‘A’ de Saint-Émilion affiche une passion communicative pour cette propriété qu’il a rejointe à seulement 22 ans comme stagiaire (« J’ai lavé les vitres pendant une semaine ! ») et dont il a accompagné les développements récents (notamment le classement en ‘A’ et le nouveau cuvier).
Aux côtés de la famille Manoncourt, propriétaire depuis 1892, il s’emploie à faire perdurer l’esprit de Thierry Manoncourt, architecte du « style Figeac », que les participants à cette master classe ont pu analyser en quatre cuvées : Petit Figeac 2020 (le second vin, que Frédéric Faye préfère définir comme une « introduction ») puis Figeac 2015, 2011 et 2009. Autant d’occasions pour Frédéric Faye de servir à un public conquis un florilège d’anecdotes, de parti pris techniques, de conseils de dégustation… Sans même éviter les questions qui fâchent autour des prix. Une démonstration de maîtrise et de précision, à l’image des vins de Château-Figeac.
Trois master classes sont au programme de la seconde journée de Bordeaux Tasting demain : le Chateaunet Challenge, concours de dégustation à l’aveugle avec de jolies récompenses pour les palais les plus aiguisés, une master classe à travers les grands crus classés de Saint-Émilion sur le millésime 2021, ainsi qu’une master classe dédiée au château Clerc Milon avec les millésimes 2018, 2015, 2009 et 2001 (en magnum), grand cru classé de Pauillac et joyau de la famille Rothschild. Dernières places disponibles en suivant ce lien.
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