Champagne Bruno Paillard dévoile son Nec Plus Ultra 2009

Chaque nouvel opus de cette cuvée haut-de-gamme dévoile un univers singulier et une émotion de dégustation toute particulière. Ce très élégant 2009 ne fait pas exception à la règle. 

Si le cœur de la Champagne se trouve dans ses cuvées de brut sans année, reproduisant dans une cadence presque militaire un style et un goût d’année en année, sa magie se cache certainement dans des cuvées rares qui offrent un écho éblouissant à la magie d’un terroir et une émotion à nulle autre pareille. Nec Plus Ultra est de celles-là, une pépite née dans les années 1980 de la volonté d’un homme, Bruno Paillard, de faire naître un champagne d’exception, paré des plus beaux atours offerts par ces coteaux uniques et armé pour défier le temps. 

Seules les années exceptionnelles lancent le processus de création d’un nouvel opus qui n’est jamais sûr d’arriver à son terme. Ce fut le cas du millésime 2000 qui avait suscité de grands espoirs mais dont le manque de fraîcheur, constaté au cours de son long élevage, avait sonné le glas. La perfection ne saurait souffrir d’à-peu-près. Jusqu’ici, 8 millésimes sont donc sortis des caves de la maison Bruno Paillard, 1990 étant le premier opus de cette série de raison aléatoire. Ni arithmétique ni géométrique, chacun de ses termes apparaît au gré de la générosité de la nature et d’un alignement de planètes presque ineffable. S’en sont donc suivis 1995, 1996, 1999, 2004 et 2008. 2009 sort aujourd’hui de sa gangue pour écrire une nouvelle page à l’architecture NPU totalement respectée. 

Singulier dans sa fidélité

Il y a quelque chose d’éminemment respectable à faire de la constance l’une de ses vertus cardinales. À une période où le changement nerveux et spasmodique est érigé comme un totem, où les expérimentations – notamment en vinification –, se succèdent frénétiquement quitte à dévier parfois d’un cap clair, respecter des règles imaginées au début d’une histoire pourrait passer pour un manque d’imagination si ce n’était pas plutôt une marque d’audace. « Depuis le départ, cette cuvée consiste à pousser le plus loin possible la complexité du vin de champagne tout en conservant sa fraîcheur et sa vibration dans le temps » réaffirme Alice Paillard qui préside désormais aux destinées de la maison. En recourant toujours aux mêmes curseurs, il est ainsi possible de capter la singularité de chaque nouvel opus en comparaison des précédents.

50?% de chardonnay et 50?% de pinot noir, toujours issus de 6 grands crus : Mesnil-sur-Oger, Oger, Chouilly, Verzenay, Mailly-Champagne et Bouzy. Une fermentation et un début d’élevage (10 mois) en petits fûts de chêne anciens puis 12 ans d’une lente autolyse en bouteille avant de dompter le feu du dégorgement par deux années de repos supplémentaire. Le tout, dosé en extra brut à 4,5 g/l. Quid donc de ce 2009 ? Pas immédiat, il invite à la patience pour que son charme se dévoile progressivement. Très profond au nez, il s’avère finement patiné, porté par une légère pointe d’évolution souveraine dévoilant une fine oxydation.

Le vin réussit avec brio à concilier en bouche puissance et fruité très défini (pêche, prune, figue sèche) du pinot noir tout en distillant ensuite une texture et une aromatique cristallines et iodées trahissant le chardonnay. Un vin d’une très grande harmonie, ample et précis, évoquant également les fruits secs et les épices. Du grand art. 265?€ la bouteille.

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