Au moins 150 personnes sont venues soutenir des vignerons de l’appellation Madiran touchés par les orages de grêle le week-end des 3 et 4 mai.
Lundi 12 mai, au moins 150 personnes ont répondu à l’appel de La Maison des Vins de Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh, deux appellations à cheval sur les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Gers. L’interprofession a organisé une journée de solidarité afin de venir en aide aux aux vignerons contraints de retailler des vignes déchiquetées par la grêle. « Quand on est dans nos vignes, on est seul. Alors voir tous ces bénévoles venus pour nous aider. Cela fait chaud au cœur », confie Nicolas Tortigue, vigneron de 46 ans. Il y a dix jours, son domaine, Les Pyrénéales, a perdu 19 hectares de vendanges sous les assauts de la grêle, sur les 23 en production.
Le week-end des 3 et 4 mai, le secteur des appellations Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh, a été victime de deux orages de grêle successifs. Sur les deux jours, 300 hectares ont été pilonnés sur les 1300 que comptent les appellations. Et, sur la partie endommagée, 100 ont été entièrement détruits. Ils ne donneront aucune récolte en 2025 et pour espérer des fruits en 2026, il était impératif de les retailler rapidement. Cette surface concerne essentiellement les vignobles touchés par l’orage du samedi, celui du dimanche ayant été moins intense.
La journée de solidarité-taille a été portée par la Maison des Vins, mais aussi les vignerons du secteur. « Tout le monde en a parlé autour de lui », confirme Nicolas Tortigue. Résultat, les profils des bénévoles était très variés : « des vignerons de la cave de Condom, d’autres de Saint-Mont. J’ai vu des gens du club de Handball de Pau Nousty, des élèves du lycée viticole de Riscle, des amis, des voisins », énumère Denis Degache, président de la Maison des Vins Madiran Pacherenc du Vic-Bilh. Certains sont venus de loin. « Ils ont fait plus de 50 km de route. Il y a même un médecin qui venait de Saint-Jean-de-Luz », complète Nicolas Tortigue.
Le point de rendez-vous était à 7h30 à Crouseilles. Les bénévoles ont été divisés en plusieurs groupes en fonction des secteurs. Ensuite, « on est tous partis dans les vignes avec une partie des volontaires », raconte Nicolas Tortigue. Une pause a eu lieu à 13 heures dans le parc du Château de Crouseilles. Le pique-nique a été fourni par l’interprofession, tandis que la cave a servi le vin. Puis, le travail a repris. Les bénévoles étaient un peu moins nombreux après le déjeuner, mais l’objectif de la journée a tout de même été atteint. « Il était de 60 hectares, car certains vignerons avaient déjà commencé à retailler », explique toujours le vigneron du domaine Les Pyrénéales.
Grâce à cet élan de solidarité, une dizaine de vignerons ont pu terminer de retailler leurs parcelles. « C’est un soulagement, glisse Nicolas Tortigue. Cela me permet de me dire : la grêle est passée, on va essayer de tout faire pour avancer. Cette journée a fait du bien physiquement et moralement ». Mais il reste vigilant : « Même si on a retaillé, il va y avoir encore beaucoup de travail pour assurer la taille de l’année prochaine. »
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