Les liqueurs reconnues au Patrimoine culturel immatériel de France
Les liqueurs ont été reconnues Patrimoine culturel immatériel de France. Une belle reconnaissance et l’occasion de faire le point sur la catégorie, avant l’officialisation de ce label lundi prochain.
Les liqueurs viennent d’être classées à l’Inventaire du Patrimoine culturel immatériel de France, créé en 2008 par le Ministère de la Culture qui décernera officiellement le label lundi 25 novembre prochain. « Il permet d’entrer dans l’antichambre de la reconnaissance au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco, même si celle-ci prendra encore beaucoup de temps, estime Franck Choisne (Distillerie Combier), président du Syndicat Français des Liqueurs depuis l’automne 2022. C’est une belle récompense officielle pour le savoir-faire des distilleries qui font partie de notre culture avec, pour la plupart, des recettes familiales ou monastiques. Cela nous conforte dans notre rôle de transmission et de protection. Mais ça ne servira pas vraiment d’argument commercial aux entreprises. » Les liqueurs reflètent la maîtrise des techniques d’infusion, de macération et de distillation. Elles contribuent au rayonnement de la gastronomie et, ces dernières années tout particulièrement, de la scène cocktails.
Ce qui explique sans doute leur succès cette année, leur résistance sur un marché en délicatesse : En grande distribution depuis le début de l’année 2024, liqueurs et crèmes de fruits affichent un résultat stable à -0,7 % en volumes (environ 24 millions de litres, à peine 15 en 2010) tandis que les spiritueux reculent au global de 4,3?%.* « Non seulement elles s’en sortent bien dans le contexte actuel, mais elles enregistrent une belle performance par rapport aux chiffres d’avant covid : + 11?% en volume entre 2019 et 2023 », rappelle Lucile Talleu, déléguée générale du syndicat. Depuis 2015, la catégorie a gagné entre 13 et 17 millions de litres par an avec une sur-représentation des marques distributeurs. Le succès est confirmé en CHR (hors domicile) à + 2,2?% en 2023.
Une belle résistance
Depuis le début de l’année, les liqueurs modernes apparaissent plus performantes que les traditionnelles en grande distribution, grâce à un fort dynamisme des groupes auxquels, en général, elles appartiennent : Get (27 et 31) chez Bacardi Martini, Bailey’s chez Diageo, Malibu et Soho chez Pernod Ricard. Depuis 10 ans, Jägermeister (Major) a su conquérir les jeunes et s’imposer dans l’Hexagone.
Du côté des liqueurs traditionnelles (bien que la segmentation des panélistes ne plaise guère à Franck Choisne), Bardinet parvient également à maintenir L’Héritier-Guyot et son classique cassis, produit phare de sa gamme, dans le top 5 des ventes en GMS, alors que Giffard et Cointreau, autres poids lourds du top 10, performent aussi à l’export. En 2023, une étude Made in Fr estimait que la catégorie des liqueurs pesait 7,6 % des spiritueux en valeur, plus de 9 % en volume, en hausse de 4,6?%. En CHR, elle représente près d’une bouteille sur quatre (22?%) des spiritueux consommés, se hissant derrière les alcools blancs et les rhums, là encore profitant de la tendance mixologie.
*Chiffres Nielsen-FFS
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