Penfolds lance sa nouvelle collection

A l’occasion de la présentation des nouveaux millésimes des cuvées de la gamme, les équipes techniques de Penfolds ont répondu à nos questions. 

Vous vous apprêtez à présenter la nouvelle collection Penfolds principalement axée sur les millésimes 2021 et 2022. Pourriez-vous décrire ces deux années et le style de cette collection ? 

Steph Dutton, vigneron du Penfolds Group : « il n’est pas habituel que les vignerons d’Australie-Méridionale soient en désaccord sur leur millésime préféré entre 2021 et 2022. Les deux ont été considérées comme des années fortes, avec chaleur et générosité, mais en évitant les extrêmes.  En 2021, de nombreuses régions d’Australie-Méridionale ont connu des journées d’été supérieures à 35°, mais aucune vague de chaleur. Je décrirais la saison de croissance pour les deux comme ayant de bonnes précipitations au début du printemps et des conditions douces et chaudes pour le débourrement et la floraison respectivement.  Je me souviens que 2022 a été un peu plus douce et, sans surprise, la tendance générale était à un début plus tardif dans la plupart des régions. Bien que les deux millésimes soient forts, les vins se présentent bien sûr différemment. 2021 semble légèrement plus tannique, peut-être un peu plus dense, structuré mais avec un profil fruité très équilibré (c’est-à-dire rien de trop mûr).  Pour les vins de 2022, ils présentent une texture un peu plus douce, un peu plus aromatique, glissante/soyeuse avec une « colonne tannique » moins évidente.  Le St. Henri et le 389 figurent tous deux dans le livret de dégustation de cette année, respectivement en 2021 et en 2022. C’est toujours un régal d’obtenir de grands millésimes consécutifs, jamais acquis.

La manière de travailler a-t-elle changé ces dernières années (dans un contexte de changement climatique), que ce soit à la vigne ou en cave ? 

L’une des forces de Penfolds face au changement climatique est notre modèle d’approvisionnement multirégional, mais nous étudions et expérimentons une gamme d’outils et de pratiques d’adaptation, notamment s’agissant des normes de gestion et de réaménagement du vignoble mais aussi pour la conservation de l’eau. Nous surveillons notamment l’humidité du sol par satellite et testons la couverture des barrages pour réduire l’évapotranspiration. Nous mettons également en œuvre une viticulture en environnement contrôlé, avec par exemple une expérience de vignoble couvert sur 14 ha de shiraz et de cabernet sauvignon dans la vallée de Barossa. Nous étudions en outre le rôle des systèmes de refroidissement par évaporation et expérimentons les cépages émergents alternatifs.

En matière de biodiversité et de gestion de l’eau, nous avons également entrepris de nombreux projets comme par exemple avec le projet de barrage de Kalimna. Ce dernier, d’une capacité de 254 mégalitres, est situé à proximité de notre installation de production viticole ultramoderne dans la vallée de Barossa. Il sert de plateforme hors site pour collecter les effluents de cave traités qui peuvent ensuite être réutilisés comme source d’irrigation pour notre vignoble pendant la saison de croissance estivale. Par ailleurs, pour améliorer la biodiversité du vignoble Vine Vale à McLaren Vale, une ruche a été installée. Les abeilles sont des organismes essentiels dans nos vignobles, jouant un rôle crucial dans le développement d’un écosystème plus diversifié et plus résilient et permettant à nos vignes de s’épanouir. Ils sont les principaux pollinisateurs de nombreuses plantes et cultures de couverture qui peuvent entourer les vignobles, comme les haricots, le blé, les marguerites et bien d’autres encore.

Utilisez-vous de nouveaux contenants comme des amphores et des jarres en grès ?

Quand on fouille dans nos livres d’histoire, le béton et l’amphore sont tous deux présents.  Ces dernières années, jusqu’en 2024, c’était moins le cas. En 2024, nous avons expérimenté quelques œufs/amphore.  Plus précisément, nous avons utilisé des œufs en béton pour la fermentation et l’élevage du vin blanc et pour certains cépages rouges (Shiraz, Cabernet, Grenache et Pinot), nous avons testé des amphores de cocciopesto. Bien qu’aucun vin Penfolds spécifique n’ait un récit ou un style centré sur l’utilisation du grès, les essais sont nombreux. 

Penfolds a commencé à produire du vin en France il y a quelques années. Ce projet répond-il à vos attentes, aussi bien en Champagne qu’à Bordeaux ? 

Les liens de Penfolds avec la France sont à la fois nombreux et anciens, c’est pourquoi le fait que nous produisions du vin dans deux des régions viticoles les plus vénérées du pays est une ambition de longue date réalisée pour nous. Nous sommes très satisfaits de la façon dont les choses se déroulent, mais il est très tôt pour nous dans les deux régions. Nous sommes donc ravis de nous implanter davantage dans ces merveilleuses régions et de jouer un rôle dans leur succès futur.

Champagne Penfolds "Cuvée Brut" en collaboration avec le champagne Thiénot
Champagne Penfolds « Cuvée Brut » en collaboration avec le champagne Thiénot

Et finalement, comment Penfolds réussit-il sur le marché français ?

Penfolds connaît une croissance d’année en année sur le marché français et nous sommes très satisfaits des retours que nous avons reçus tant de nos clients professionnels que des consommateurs. Il semble y avoir une curiosité croissante pour les vins étrangers parmi les jeunes générations de buveurs de vin en France. En tant que l’un des producteurs de vin les plus vénérés hors d’Europe, Penfolds est bien placé pour en bénéficier. Nous assistons également à une forte demande pour nos vins haut de gamme (connus sous le nom de vins « Luxe & Icônes », vendus via La Place de Bordeaux depuis janvier de cette année) de la part des collectionneurs en France, beaucoup envisageant d’acquérir Penfolds Grange ou Bin 707.


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