« Plombée » par les taxes chinoises, la filière cognac appelle le gouvernement à agir en urgence

La filière cognac affirme perdre 50 millions d’euros par mois depuis l’instauration à l’automne de taxes antidumping par la Chine, l’un de ses principaux marchés, et appelle le gouvernement à agir en urgence.

Depuis le 11 octobre, les exportations européennes de brandys, dont le cognac représente l’immense majorité, sont soumises à une caution bancaire par les douanes chinoises. Prises par Pékin en réponse à une procédure similaire de l’Union européenne sur ses véhicules électriques, « ces mesures punitives ont déjà entraîné une baisse de 50% de nos expéditions chaque mois« , avancent dans un communiqué commun les filières du cognac et de l’armagnac. « On commence à avoir des conséquences sur l’emploi, sur l’entreprise« , dit à l’AFP Florent Morillon, président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). « On avait une filière qui fonctionnait très bien, qui génère plus de 70.000 emplois. Et elle est aujourd’hui plombée suite à des décisions politiques européennes« .

Ses acteurs comptent profiter du Salon de l’agriculture, qui ouvre ses portes samedi à Paris, pour « rappeler l’urgence de (leur) dossier » aux représentants politiques qui en arpenteront les allées. « Il faut absolument que le Premier ministre se déplace en Chine, comme le président de la République s’y est engagé« , demande le responsable du BNIC. « C‘est un dossier entièrement politique qui ne peut être résolu que politiquement« . Des échanges directs ont eu lieu ces derniers mois avec l’Elysée et différents ministères, mais aucune porte de sortie ne semble se dessiner pour le moment. « On est reçus, il y a beaucoup d’empathie, mais il n’y a rien au bout du compte« , regrette auprès de l’AFP une responsable d’un des principaux producteurs de cognac. « On a même l’impression d’être une filière sacrifiée« , poursuit-elle, soulignant qu’il n’existe aujourd’hui « pas de marché capable de compenser » celui de la Chine, le premier en terme de valeur et le deuxième en volume, derrière les Etats-Unis.

Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui mène une politique commerciale agressive, à coups de taxes douanières, fait d’ailleurs encore planer un peu plus d’incertitude sur le cognac et l’armagnac. « On suit l’actualité avec attention » et « vigilance« , indique le président du BNIC Florent Morillon. « On espère qu’on sera épargnés de ce côté-ci« .


Cet article « Plombée » par les taxes chinoises, la filière cognac appelle le gouvernement à agir en urgence est apparu en premier sur Terre de Vins.

Commentaires

  • Il n'y a pas encore de commentaires.
  • Ajouter un commentaire