L’appellation Entre-deux-mer reconnue depuis 1937 en blanc dévoilait pour la première fois, il y a quelques semaines ses rouges 2023, dont la mise en marché est prévue pour 2025. Terre de Vins y était et vous livre, ses cinq coups de cœur.
Parmi les 42 vignerons producteurs de vins en AOC Entre-deux-mers rouge sur 259 hectares pour ce premier millésime 2023, 22 s’alignaient fièrement sur table aux côtés des déjà bien connus et réputés blancs secs. « Le ressenti des professionnels que nous avons accueillis est encourageant, se réjouissait Frédéric Roger, directeur du syndicat des vins de l’Entre-deux-mers. Ils saluent des vins avec une vraie signature vigneronne, d’une qualité homogène mais avec une diversité de styles, notamment du fait de possibilités d’élevages différents ». Entériné au printemps 2023, au terme de deux ans de travail du syndicat et des producteurs, le cahier des charges de cette nouvelle appellation se veut ambitieux, plus exigeant que l’AOC Bordeaux supérieur, pour une valorisation optimale de ces vins, qui devraient se vendre « entre 10 et 15€ » d’après Frédéric Roger, dans un contexte commercial actuellement peu favorable aux rouges bordelais.
Exigeantes tant à la vigne qu’au chai, les mesures de ce nouveau cahier des charges imposent une sélection de parcelles déterminée à l’avance, avec, comme pour les blancs, une densité de plantation élevée (4 500 pieds minimum par hectare). Une mesure qui explique que sur les 30 500 hectares de vignes rouges plantés sur l’aire de l’AOC entre-deux-mers, seuls 5 700 soient éligibles à cette nouvelle appellation, avec un objectif affiché de rapidement approcher les surfaces blanches, soit quelque 1 500 hectares. A cela s’ajoutent des rendements de 55 hL/ha (avec un butoir de 65 hL/ha) « pour obtenir un vin qualitatif, en réduisant la production de litre au pied ». Concernant l’assemblage, il doit se composer d’au moins deux des cépages principaux (merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc, malbec, petit verdot), voire du cépage accessoire carménère dans une proportion maximale de 30 %, pour une dévoiler complexité et équilibre. Pour ne pas gommer la typicité et être aussi représentatif que possible du terroir, la thermovinification est interdite, tout comme l’emploi de copeaux de bois de chêne dont la dimension est inférieure à 5 cm après écoulage du vin. 21 mois d’élevage sont par ailleurs exigés avant la mise en marché, qui sera possible à partir du 1er janvier de la deuxième année suivant celle de la récolte, soit janvier 2025.
Un vin dont la robe à la teinte profonde est annonciatrice d’un style jouant la carte de l’opulence. Les arômes de fruits mûrs amenés par la large dominante de merlot (98%) ouvrent la voie à une bouche généreuse, fruitée, avec du corps et de la rondeur. L’alcool est encore chaleureux à ce stade, mais la trame tannique justement dosée offre la perspective d’un joli vin pour les amateurs de gourmandise.
Un vin déjà très abouti, de belle finesse et de jolie complexité. Après un nez réservé, la bouche est très éclatante, entre des accents de fruits juteux et une pointe réglissée. La longueur est appréciable, se déployant sur des tanins fins et un boisé fondu amené par un élevage à 30 % en barriques complété par des cuves en béton pendant douze à dix-huit mois, venant soutenir le tout avec subtilité. La finale est salivante, ponctuée par une once de salinité tonifiante. Une belle réussite !
Un ensemble très cohérent pour ce vin, véritable petite bombe de fruit au nez comme en bouche ! Les arômes d’alcool de cerise dominant au nez se retrouvent au palais, où la cerise est toujours au rendez-vous, dansant sur une trame tannique de belle facture, encore présente à ce stade, mais fine. Du juteux, de la fraîcheur, une pointe saline et une belle longueur font la réussite de ce vin.
L’exemple d’un joli classique de Bordeaux sur lequel on peut toujours compter. Le nez délivre des arômes croquants de fruits rouges et noirs. La bouche, de belle complexité, est bien équilibrée, entre un fruit appétissant, une souplesse amenée par des tanins bien intégrés et une jolie longueur portée par une fraîcheur juteuse. Un vin qui a tout, sans rien de trop !
Un vin qui se distingue par un parti pris sur la fraîcheur et la finesse. Expressif, vif, fruité et anisé, le nez précède une bouche dans la même veine, sur les petits fruits rouges croquants et des tonalités florales. Bien intégrés, les tanins sont ciselés, portant la dégustation jusqu’à sa finale saline. On en redemande !
Après un nez plutôt discret, la bouche de ce vin affiche un joli potentiel. Déjà bien équilibrée, elle combine avec brio la gourmandise amenée par des notes de cerise et petits fruits rouges croquants, et la structure portée par des tanins présents, suaves et soyeux, amenant un appréciable longueur. La touche de salinité finale vint rehausser et dynamiser la dégustation. Un vin à la fois croquant et avec du fond, qui a assurément de beaux jours devant lui !
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