Le numéro spécial Bordeaux Primeurs 2024 est disponible dans les kiosques. Pour accompagner sa sortie et compléter le dossier dégustation du magazine, nous publions, en exclusivité sur notre site web, les notes et commentaires des appellations qui n’y figurent pas. Aujourd’hui, retrouvez notre sélection de Castillon-Côtes de Bordeaux, Côtes de Bourg, Francs, Fronsac & Canon-Fronsac.
Château d’Aiguilhe AB [93-94]
Une fraîcheur florale qui pinote presque, beaucoup de délicatesse et une dimension poudrée dans l’aromatique, on lui devine de l’allant et une certaine verticalité. Cela se confirme en bouche : le vin est campé sur une silhouette svelte, une trame acide propulsive, des tanins sculptés qui portent leur origine calcaire. L’ossature du vin est encore serrée, elle gaine fortement la chair, mais le caractère croquant du fruit, le style élancé et l’allonge saline, sur la vivacité, lui donnent de la profondeur. Finale sur des amers nobles et une touche d’orange sanguine.
Château Alcée [91-93]
Une agréable densité se profile au nez, une dimension sanguine s’invite sur la gelée de mûres et de myrtilles. En bouche, du juteux, une belle constitution de chair escortée de tanins à grain ferme et portée par une arête acide pleine de sève. Un vin qui conjugue force et énergie, doté d’une certaine fougue. À suivre sur la durée !
Château Ampélia AB [88-89]
Nez teinté par la coriandre, une légère empreinte variétale, sur la tomate séchée. Le jus est bien étendu, étiré, une matière droite et longiligne qui se déploie en longueur, escortée de tanins juste grenus et soutenue par une acidité légèrement mordante. Il nous laisse un peu sur notre faim en 2024…
Domaine de l’Aurage [90-91]
Un Aurage un peu en retrait sur ce millésime 2024, qui conserve l’aromatique envoûtante qui fait la « patte Mitjavile » mais nous a semblé manquer un peu de constitution, de densité et d’allonge. Il conserve toutefois un caractère élégant et une bonne buvabilité qui font son charme.
Château Cap de Faugères [90-92]
Sanguin, énergique, plein d’une mâche savoureuse, Cap de Faugères décline une concentration ajustée, sur une arête acide propulsive et une gaine de tanins sculptée. C’est du sérieux. Le jus s’étend en finesse et en longueur, jusqu’à la finale savoureuse, qui souligne sa jolie buvabilité.
Château Clarisse [89-90]
Une jolie énergie poudrée se profile au nez, dotée d’une sympathique vitalité. La bouche décline la même énergie, en sève et en propulsion, portée par un grain de tanins fin, une structure sculptée, une silhouette élancée, qui lui confère beaucoup de buvabilité. Il reste cohérent et sapide d’un bout à l’autre.
Château Joanin Bécot [92-93]
Un nez sur le croquant et le floral, une aromatique pimpante. En bouche, il y a du jus ! Plein, énergique, empli d’une jolie densité balancée entre la fine sucrosité et la dimension crayeuse des tanins, une dimension pulpeuse qui se conclut même par une ponctuation chaleureuse, presque pâtissière. Gourmand et aligné.
Clos Lunelles [93-94]
De la sensualité, de la puissance ancrée, c’est Clos Lunelles qui exprime la force naturelle de son terroir. Un jus droit, jugulé par une trame de tanins très sculptée, imprimée de minéralité. C’est un vin sans concession, très traçant, sanguin, un peu austère à ce stade mais qui ne pose nullement la question de la maturité, ni de la structure et de la persistance. Costaud !
Château Montlandrie [94-95] CC
Un caractère épicé et sanguin, vigoureux et plein de vitalité, se profile. De la sanguinité, de la finesse, une aromatique aérienne et sensuelle, légèrement fumée… ça s’annonce bien : la bouche embraye avec une remarquable définition du jus, une chair pleine et pulsante, des tanins poudrés, de la longueur, le tout porté par une aromatique très fraîche. C’est juste un délice, et une réussite à ne pas manquer sur ce millésime.
Clos Puy Arnaud [92-94]
Belle précision, justesse aromatique, verticalité florale teintée de notes très finement acidulées, jolie balance entre le charme évanescent du millésime et une densité, une tendreté bien trouvée. C’est non seulement une séduisante facette du 2024 mais aussi une évolution intéressante de Clos Puy Arnaud, pleine de verve, de sève, un chouia plus charnue, ce qui lui va bien. C’est un jus très séduisant, à suivre de près.
Château Le Rey “Les Argileuses” [90-91]
Belle intensité de fruit, un profil plein et épicé, de la rondeur et de la tendreté aromatique. Belle suavité en bouche, pleine et sphérique, tapissante, ourlée de tanins légèrement granuleux qui donnent de l’accroche à la matière. En souplesse et en gourmandise, il tire bien son épingle du jeu.
Château Le Rey “Les Rocheuses” [89-91]
Une définition en finesse, sur un joli crayeux de tanins qui vient tonifier un jus souple et désaltérant. Une certaine finesse dans l’allure, un caractère digeste et aérien, bien équilibré, sur le versant charmeur du millésime.
Domaine de Cambes [89-91]
On relève dans ce 2024 une jolie explosion aromatique fruitée, annonciatrice d’une agréable jutosité, rehaussée de fines notes vanillées. Cela se confirme en bouche, qui est taillée sur une trame digeste, énergique, agréablement équilibrée à défaut d’avoir énormément de fond.
Château Fougas [88-90]
Jolie expression de fruit, assez fraîche et enrobée, rehaussée de floral, c’est assez charmeur. La bouche se présente sur une certaine fluidité, du délié, compensé par des tanins feutrés et un soutien acide contenu. L’équilibre est atteint, sur un millésime pas simple à approcher, pour un résultat sur la buvabilité.
Roc de Cambes [91-93]
Entre épices fines et jus de réglisse, Roc de Cambes 2024 décline une certaine concentration trapue, musculeuse, encore marquée par des notes grillées. Le jus est structuré, tonique, percutant, voire un peu rigoureux à ce stade, mais doté d’une jolie fraîcheur. On relève une finale combinant touche mentholée et tabac blond.
Château Les Charmes Godard [94-95] CC (blanc)
75 % sémillon, le solde en sauvignon blanc et gris. Un nez à la fois dense, opulent, concentré, combinant pierre à fusil et notes de fruit blanc pulpeux, sur un matelas d’herbes médicinales. Très belle densité en bouche : un velouté de fruit qui s’équilibre sur une trame saline, presque tannique, balançant la gourmandise et l’allonge. Un très beau blanc, frais, sapide, tendu et doté de multiples facettes aromatiques et tactiles. Ce sera l’un des achats judicieux du millésime 2024 !
Château La Prade [92-93]
35 % de cabernet franc, une proportion inédite dans La Prade, qui affiche d’emblée une jolie densité vibrante et énergique. Il y a du jus, de la mâche, du tonus, un grain de tanins légèrement crayeux qui imprime une dimension sanguine au vin, jusqu’à la finale poudrée, sur des arômes de zeste d’orange. Une très jolie interprétation du millésime 2024.
Château Puygueraud [91-92]
Jolie pureté de fruit, cintrée et tonique, le noyau affleure sous le coulis de cerise. En bouche, un jus saillant, fuselé, assez dynamique, construit sur une jolie arête acide qui lui confère de la tension et une agréable mâche, conclue par une note acidulée. Une jolie buvabilité, de l’allonge.
Château Fontenil [91-92]
Concentré mais épuré, campé sur la séduction capiteuse de son merlot enrobé, Fontenil décline un équilibre notable entre le sphérique de sa matière, toujours très caressante, et un profil souple et aimable propre au millésime, qui devrait en faire une bouteille très appréciable dans sa jeunesse.
Château Tessendey [88-89]
Tessendey se situe sur le fil du millésime, déroulant un fruit croquant sur une matière déliée, souple, une acidité fusante, des tanins à grain prononcé. La finale se signale par des amers zestés. C’est un vin qui joue résolument la carte de la buvabilité et d’une accessibilité rapide.
Château les Trois Croix [92-93]
On retrouve la signature de ce beau terroir de Fronsac dans cette définition crayeuse des tanins, ce parfum floral et vertical. En bouche, un jus tonique, fin, dessiné avec délicatesse, qui s’étire en longueur, très digeste, porté par une structure en taffetas et une fraîcheur naturelle qui lui prodigue une belle allonge et surtout beaucoup de charme.
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