Le vignoble auvergnat renaît de ses cendres volcaniques. Une nouvelle génération de vignerons, convaincue de son potentiel et prête à faire des étincelles, s’affirme en AOC comme en IGP ou en Vin de France. Un vignoble plein de promesses à conquérir, par les faces gamay, pinot et chardonnay
Le domaine porte le nom de la pierre de taille emblématique du village de Montpeyroux, où sont installés Yvan Bernard et Audrey Baldassin, son associée. Doré, leur chardonnay est complexe avec une dominante florale évoquant le tilleul, le bonbon au miel, le raisin de Corinthe, les fruits confits. À l’opposé, la bouche est vive, fraîche, sur une finale minérale. Loin d’être déséquilibré, on se laisse charmer par sa texture.
Un assemblage savant de 50 % chardonnay, 45 % gewurztraminer et 5% pinot gris, qui poussent sur un plateau à 450 mètres d’altitude, formé par l’éruption volcanique du massif du Sancy, constitué de cendres volcaniques (pierres ponces, argiles et calcaire). Le passage en barriques bourguignonnes de 9 mois apporte des notes de miel, de fleurs et de cédrat. Appétent, il conjugue la finesse des fruits jaunes et secs, dans une structure affirmée.
A force de déguster, ce couple de jeunes sommeliers (formés au lycée hôtelier de Chamalières) a lâché leur bar à vins pour se frotter à la vinification. Quelques plantations, un peu de négoce, les voici maîtres de leurs aspirations. Leur gamay au nez gorgé de friandises, laisse poindre quelques fleurs et fruits rouges de fraise écrasée. L’attaque est tendue, la structure domine sur une finale légèrement astringente. Son esprit et son style nature ont toute notre sympathie.
Convaincu du potentiel de ce terroir volcanique auvergnat, Benoît Montel est retourné à sa source, après une expérience de sept ans en Bourgogne, au domaine Olivier Leflaive. Sur 7 hectares (certifiés AB au millésime 2023), il élabore une quinzaine de cuvées et microcuvées. Ce gamay aux fruits rouges et noirs mêlés évoque le poivre et les fleurs capiteuses. Son caractère trempé montre de beaux tanins, de belles acidités, sur une finale fruitée encore un peu sévère.
Voici une syrah de fruits noirs, réglisse, cachou, légèrement fumée-grillée. Sur la même trame, la bouche s’ouvre sur une attaque franche, vive, gourmande, qui aiguise les papilles. Récemment sortis de la cave coopérative de Saint-Verny, Philippe et François Heyraud ont fait le grand saut et ils ont eu bien raison. Leur chardonnay et leur rosé (100 % pinot), parfaitement maîtrisés, donnent eux aussi bien du plaisir.
Avec un tel patronyme, Laurent Vigneron ne pouvait être que… vigneron. Après un BTS viti-œno à Beaune, il fait son tour des vignobles avant de s’installer dans son Auvergne natale. Son pinot noir pousse dans un terroir argilo-calcaire où affleurent des galets roulés. Un vin juteux, séveux, salivant, réglissé, au nez charmeur de fruits rouges et de mûre. Addictif par sa gourmandise.
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