Rare champagne dévoile son (excellent) dernier millésime

La discrète mais très qualitative Maison champenoise, désormais gérée indépendamment de Piper-Heidsieck au sein du groupe EPI à qui elle appartient, vient de révéler son millésime 2012 qui risque fort de marquer les esprits.

Un secret d’initié

Rare champagne, c’est un peu la cuvée haut-de-gamme que l’on aimerait garder pour soi comme un secret d’initié. Bien que sa notoriété soit grandissante depuis quelques années, cette Maison trace son sillon avec discrétion, sans jamais jouer la surenchère. Et force est de constater qu’elle s’est hissée haut parmi les grandes cuvées iconiques de Champagne. Toute nouvelle sortie est donc particulièrement attendue. Le dernier opus était le 2013, né dans un millésime froid, au profil résolument différent du 2012. Et si le premier avait été associé au mot « rayonnant » par Emilien Boutillat, le chef de caves, le second se pare du qualitatif d’« ode à la joie ». Et l’on comprend pourquoi tant ce nouvel opus s’avère réjouissant. Son assemblage demeure fidèle à celui des autres années, à savoir 70% de chardonnay et 30% de pinot noir en provenance de 11 crus différents, majoritairement situés sur la Montagne de Reims (Villers-Marmery, Ay, Verzy, Verzenay) mais aussi de la Côte des blancs (Avize, Mesnil sur Oger, Oger, Chouilly). Cette fois, en revanche, le cru de Montgueux n’a pas été utilisé alors qu’il joue habituellement un rôle d’épice dans la cuvée. « En 2012, les raisins de Montgueux étaient trop murs pour correspondre au style de Rare » explique Emilien. Il aura fallu donc attendre près de 12 ans de vieillissement pour que ce Rare 2012 (225€) soit parfaitement harmonieux, ce qui explique qu’il sorte après le 2013, prêt plus tôt. 

« Un bijou de concentration »

Dès le premier nez, le charme opère. Les notes de pulpe d’ananas particulièrement ciselées sont un écho direct au cru de Villers-Marmery et l’un des marqueurs habituels de Rare. Puis, à chaque minute passant, la palette aromatique semble se densifier, laissant apparaître de la clémentine, puis du thé noir, avant d’évoluer vers la bergamote. Les sens sont en éveil, parfaitement mûrs pour découvrir une bouche à l’attaque ciselée et à la texture particulièrement crémeuse, rendant la plénitude de matière tout à fait sereine. En dépit d’un grand volume, l’ensemble paraît suspendu et aérien. D’un équilibre absolument souverain, Rare 2012 offre une allonge superbe, tout en finesse qui ne semble jamais vouloir s’éteindre. « C’est un bijou de concentration qui me rappelle l’iconique 2002 » confie non sans enthousiasme Emilien. Une bouteille dont les volumes sont près de la moitié de ceux du 2013. Ceux-ci restent toutefois supérieurs au très confidentiel Rare rosé 2014 qui, lui aussi, vient d’être lancé. Qualifié pour sa part d’ « Extra-Ordinaire », ce 4ème opus rosé n’est pas sans rappeler le très opulent 2007. Le vin rouge utilisé pour ce rosé d’assemblage provient à 100% des Riceys. A l’avenir, d’autres terroirs pourraient être utilisés (Bouzy, Vertus, d’autres terroirs de l’Aube). Le nez exhale de suite des notes de fruits rouges, de cerise noire, de fraise des bois. La bouche présente quant à elle une grande densité de chair et une puissance assumée. Un style qui n’est plus celui vers lequel tend aujourd’hui Rare. « Nos prochaines cuvées joueront davantage sur la fraîcheur, avec des notes plus florales ». Et bonne nouvelle, Rare 2012 sera présenté en avant-première tout le mois d’août au célèbre restaurant parisien Taillevent avec un accord dédié à la carte.

Bouteille disponible dès septembre chez les cavistes.


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