Selon l’édition 2025 du Baromètre Sowine/Dynata, le vin détrône la bière comme boisson alcoolisée préférée des Français avec une dominante en blanc et une émergence en orange tout en continuant à privilégier le Bordeaux, la Bourgogne et la Champagne. Sans oublier l’apparition des no-low. Côté spiritueux, rhum et spiritueux trônent toujours sur le podium avec une belle percée des liqueurs et des alcools d’agave.
La bonne nouvelle du baromètre Sowine/Dynata est que le vin reste la boisson alcoolisée préférée des Français (pour 58% d’entre eux). Il conserve sa première place juste devant la bière (56%) même s’il enregistre un léger repli de 2 points. Troisième sur le podium, le champagne (35 %), en plus net recul de 4 points comme les cocktails (à 27 %). À l’inverse, le cidre, les spiritueux (purs) et les vins effervescents progressent légèrement. On constate un désamour des femmes pour les cocktails au profit des spiritueux purs tandis que les jeunes de 18-25 ans marquent une une préférence croissante pour le vin, le cidre et les spiritueux. Sans surprise, la part des non-consommateurs d’alcool augmente, surtout chez les femmes. Pour la première fois, le vin devient la boisson alcoolisée préférée chez les jeunes de 18 à 25 ans devant les spiritueux reléguant la bière en troisième position. Le vin reste donc ancré dans les habitudes des Français, en particulier au moment du repas pour les deux tiers d’entre eux, la déconsommation semblant concerner davantage les femmes et les 36-49 ans. On observe en parallèle un ralentissement de la fréquence d’achat et une hausse de la tranche des achats de plus de 20 € (25 % des acheteurs dépensant ce montant en moyenne (+3 pts vs 2024). Si le prix reste le premier critère d’achat (52 % des acheteurs l’estiment important), le critère de la région ou du pays d’origine progresse (48 %, +2 pts vs 2024), devant les cépages (25 %, -1 pt vs 2024). La grande distribution demeure le premier circuit de vente (83 % des Français y effectuent leurs achats de vin), suivi par les cavistes (38 %). Les recommandations de l’entourage restent la principale source d’information avant achat (La moitié des acheteurs consultent leurs proches).
Le vin blanc confirme sa position dominante avec 91 % de consommateurs (+1 pt vs 2024), notamment grâce à une hausse des grands consommateurs (+4 pts). Toujours à la seconde place, le champagne (87 %) enregistre une légère baisse tout comme le vin rosé (85 %), en troisième position, qui continue à décroître (-2 pts vs 2024, -4 pts vs 2019). Contrairement aux attentes, le vin rouge avec 84 % progresse de 2 pts en attirant davantage de consommateurs occasionnels. Le baromètre confirme donc changements d’habitudes de consommation par couleur. Le week-end et le soir restent des moments privilégiés de consommation de vin en général mais les rouges se révèlent toujours les plus consommés lors du repas (pour 78 %), alors que les blancs (33 %) et les rosés (à 31 %) sont privilégiés à l’apéritif. Quant aux effervescents (38 %) et au champagne (46 %), ils sont majoritairement dégustés lors de soirées et à l’apéritif. Les vins oranges, de plus en plus présents sur les cartes des bars à vins et des restaurants et bien valorisés, ont été testés par plus d’un Français sur quatre dont une part importante de grands amateurs de vin (au moins une fois par semaine). « Même si son origine est ancienne, le vin orange est aujourd’hui à considérer comme une nouvelle catégorie de vin, estime Marie Mascré, co-fondatrice de Sowine. On constate que l’offre qui s’est enrichie et est diffusée partout en France compte de plus en plus d’adeptes et de curieux. Cette tendance s’inscrit pleinement dans l’appétence observée des Français pour de la nouveauté, pour des vins qui sortent des sentiers battus, qui engagent la conversation ».
Le trio de tête des régions viticoles reste inchangé : Bordeaux domine à 45% suivi par la Bourgogne à 31% et la Champagne à 24 % (-3 pts). Suivent le Rhône et l’Alsace à 19%, la Provence à 18%, le Val de Loire à 15%. Tandis que la Bourgogne et le Val de Loire progressent, Bordeaux et la Champagne connaissent une baisse significative. Côté cépages, le chardonnay caracole toujours en tête avec 36%, en léger retrait devant le pinot noir à 29 %, le cabernet sauvignon (25 %) et le merlot (24 %). La vraie surprise vient du sauvignon blanc qui enregistre un bond de 4 points hausse pour atteindre 21% (le cépage préféré des Britanniques atteint 31 % outre Manche). Si les deux tiers des consommateurs continuent d’acheter des vins étrangers, leur part a diminué de 5 points en un an, de 10 depuis 2021. « Un recul qui s’explique en grande partie par la baisse de popularité des vins italiens, estime Sylvain Dadé, l’autre co-fondateur de Sowine. Bien qu’ils restent les plus consommés en France, ils enregistrent une chute notable de 4 points. En revanche, certains vignobles comme La Nouvelle-Zélande, le Chili et l’Allemagne gagnent du terrain ».
L’intérêt pour l’œnotourisme ne cesse de croître. Un tiers des Français a déjà visité une région viticole, spécifiquement pour son patrimoine viticole. Mieux encore, 72% de ceux qui n’ont jamais tenté l’expérience se disent intéressés. Bordeaux arrive en tête des destinations prisées (37 %), suivi par la Bourgogne (28 %), l’Alsace (25 %) et la Champagne (18 %), le Languedoc (10 %)…. L’œnotouriste est très majoritairement un amateur éclairé, âgé de 36 à 65 ans (58 %), souvent CSP+ et résidant en Île-de-France. Il privilégie les conseils des professionnels pour ses achats (56 %), confirmant l’importance du réseau caviste. Pour Marie Mascré, « les efforts fournis par les producteurs en matière d’œnotourisme depuis plusieurs années portent leurs fruits. Les labellisations, les événements dédiés, mais aussi l’inscription de régions au Patrimoine mondial de l’Humanité prouvent le dynamisme du secteur ».
L’intérêt des Français pour les spiritueux atteint 41 % (+3 pts), bien que les deux tiers se considèrent encore comme néophytes. 62 % des Français en consomment aussi bien purs qu’en cocktail. L’apéritif reste le moment privilégié (42 %), particulièrement dans un cadre amical (50 %). En consommation pure, le rhum et le whisky dominent toujours (respectivement à 78 % et 71 %), malgré un léger repli. Fait marquant cette année : la belle montée des liqueurs (63 %, +3 pts) qui surpassent désormais la vodka (60 %). Autre tendance notable : l’essor des alcools d’agave, avec une belle progression de la tequila (+5 pts à 51 %) et du mezcal (+6 pts à 23 %). Plus d’un tiers des Français se déclarent intéressés par la mixologie mais seulement de façon ponctuelle quelques fois par an (43 %). Dans ce domaine, le choix se porte essentiellement sur le rhum (54 %) loin devant la vodka (38 %) et le whisky. (27 %) ; la tequila en progression à 22 % dépasse désormais le gin (21 %).
Côté achat, les spiritueux continuent de se premiumiser : 54% des consommateurs dépensent plus de 20 € par bouteille, avec une nette progression de la tranche 21-50 € (+5 pts). Le réseau caviste en profite avec une augmentation de 7 points depuis 2019, même si la grande distribution reste d’achat principal (80 %). Par ailleurs, l’éco-responsabilité gagne aussi du terrain dans les spis : 41 % des acheteurs prêtent désormais attention aux labels environnementaux avant l’achat (+6 pts).
Côté No-low (No & Low Alcohol), le marché continue incontestablement à progresser (+4 pts) pour atteindre un tiers des consommateurs en ayant déjà goûté, principalement la bière (61 %) devant les cocktails, en baisse, et les spiritueux, en hausse. Mais la plus forte augmentation concerne le vin (17 % à + 7 pts) juste devant les effervescents, pour la première fois dans le baromètre à 14 %. Si les plus de 50 ans sont plutôt bières, les 18-35 ans s’intéressent davantage aux cocktails. La principale motivation reste la volonté de consommer moins d’alcool, suivie par le souci de sa santé puis le goût. 85 % des consommateurs sont plutôt fidèles et déclarent racheter toujours ou fréquemment les mêmes produits. L’appréciation du goût sur le vin sans alcool reste en revanche mitigée, 45 % des consommateurs exprimant une insatisfaction et un sur quatre cherchant encore un no-low qui lui plairait.
Plus des trois quarts des consommateurs se déclarent ouverts aux innovations dans le monde du vin à partir de cépages anciens ou oubliés, de vins plus légers… Le baromètre affiche également une évolution en termes de format : les deux tiers des Français déclarent acheter des BIB, mais cela correspond à une baisse de 10 points par rapport à 2024. En revanche, la canette connaît une vraie hausse à 26 % (+ 13 pts). Cela confirme une ouverture des Français à de nouveaux modes de consommation plus nomades et individuels
Enfin, l’accès à l’information joue un rôle clé dans l’évolution des mentalités avec une préférence pour les rencontres avec les professionnels, les dégustations commentées, l’œnotourisme ou les documentaires. La transparence sur la composition des boissons, les labels bio contribuent à transformer durablement les habitudes de consommation. La moitié des acheteurs français regardent presque toujours si leur bouteille porte un label environnemental mais la tendance est stable. La part des acheteurs qui passent commande en ligne se stabilise autour d’un tiers avec un panier moyen majoritairement entre 31 et 50 €. Sont privilégiés les sites de la GD devant ceux des cavistes et les sites de producteurs. Les spiritueux enregistrent 39 % d’acheteurs en ligne qui préfèrent les sites de producteurs, les ventes privées et les ventes aux enchères.
Côté réseaux sociaux, on constate une transformation du paysage au profit des plateformes sociales qui jouent aujourd’hui un rôle prépondérant, surtout YouTube et Facebook, carrefours d’audience majeurs devant Instagram, Linkedin et TikTok. Mais ce dernier devient le réseau social de prédilection pour suivre des marques, des domaines et des producteurs de vin (pour 28 %) juste devant Instagram. 18 % des acheteurs de vin en ligne ont déjà suivi les recommandations des réseaux pour leurs achats. Un chiffre qui grimpe à 62 % pour les acheteurs réguliers (au moins une fois par mois). 11 % des acheteurs de vins utilisent désormais une appli avant d’acheter et on ne peut que constater une belle progression des sites de marketplaces dans les ventes.
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