Collection Privée : La grande Bourgogne à l’honneur
A l’aube de la mise en vente d’une très belle collection privée, nous avons échangé avec son propriétaire afin de mieux appréhender sa passion pour le vin, la manière dont il a construit sa collection et plus généralement son cheminement dans le monde des grands vins.
La Gastronomie au service du vin
Pour cet amateur, le vin représente plus qu’une passion, c’est un véritable pilier, cela fait partie intégrante de sa vie. Il a découvert le vin il y’a une trentaine d’année par amour de la gastronomie qu’il affectionne depuis toujours. Plus il a avancé dans la cuisine plus il a compris que les accords mets/vins étaient nobles et permettaient de transcender un met. Il est notamment très inspiré par la cuisine d’Alain Passard, sa créativité – la chimère haute couture Agneau & Pigeon inspirée d’une œuvre de Thomas Grünfeld : sa dernière création – et sa générosité qui le hisse selon lui au rang du plus grand génie culinaire de sa génération. Ce fin gastronome, qui n’hésite pas à parcourir des centaines de kilomètres pour « une table qui mérite le détour » en France, en Europe comme ailleurs dans le monde a une affection particulière pour le restaurant d’Alain Passard qu’il fréquente régulièrement.
Notre homme aime les produits exceptionnels. Il évoque notamment avoir découvert une japonaise,
qui produit des légumes originaire de son pays en Touraine, des navets, des topinambours incroyables, la quintessence de l’excellence qu’il apprécie chez les grands artisans du goût, produisant aliments ou vins d’exceptions. Que ce soit dans la cuisine ou dans le vin, selon lui, le respect du produit passe par sa sublimation et non sa dénaturation.
Il a d’abord entendu parler du vin avec Bordeaux puis il s’est très vite intéressé à la Bourgogne qu’il n’a plus jamais quitté. Notre amateur ne se lasse pas des nuances extraordinaires du pinot noir qui varient selon leurs terroirs d’origines pourtant si proches. Notre homme cite des vignerons comme Mme Lalou Bize Leroy, une femme extraordinaire, véritable génie de la viticulture et de la viniculture qui sublime les terroirs et le pinot noir, survole la discipline avec une passion intacte et une exigence hors normes qui l’a profondément marqué et dont les vins sont l’expression stricte de leurs terroirs. « Le vigneron signe en Bourgogne une interprétation du cépage sans maquillage ni équilibrage possible, seul le terroir, la vigne et le millésime compte. » précise-t-il.
Des dégustations d’anthologie
Ses grands souvenirs de dégustation ?
Une dégustation au domaine Coche Dury avec Jean François Coche Dury, un homme qu’il admire pour sa grande humilité et bien-sûr la qualité de son travail. Il se remémore également la dégustation d’un la-Tâche 1990 somptueux, suivi d’un montrachet. D’abord étonné par cet ordre, l’amateur sceptique, comprend très rapidement la pertinence de faire passer un montrachet après un la-tâche 1990 ce qui restera comme l’un des plus grands souvenirs de dégustation de cet épicurien. Un vin immense d’éclat et de complexité qui surpassa totalement la-tâche. Une émotion extraordinaire.
« Le vin pour moi c’est comme un tableau. » nous confie ce grand amateur d’art moderne. « Le viticulteur est un artiste ».
Notre amateur préfère se focaliser sur quelques grands domaines qu’il apprécie particulièrement pour mieux les appréhender plutôt que de se disperser.
Il aime particulièrement le domaine Méo-Camuzet, présent en nombre dans cette vente. Il déplore que certains reprochent des vins trop boisés au domaine. Les élevages sont selon lui très bien maitrisés à condition de laisser le temps au vin. Indéniablement l’un des plus grands domaines de la Côte.
Bordeaux et la vallée du Rhône sont également représentés avec de belles signatures. L’amateur recommande les superbes 1982 de château Léoville Las Cases. Il a également un faible pour l’indétrônable château Rayas, on retrouve notamment les 2006, 2008 et 2009 qui seront des lots à surveiller de très près.
Rayas occupe dans le cœur de notre vendeur une place à part. Il se souvient notamment avec émotion de sa première rencontre avec ce cru d’exception lors d’une dégustation à l’aveugle. Un millésime 1998 qui lui avait alors fait penser à un grand bourgogne.
C’est aujourd’hui un crève-cœur pour l’épicurien de se séparer de ces bouteilles avec lesquelles il entretient une relation presque charnelle. Il en est obligé face à la profondeur abyssale de sa cave qui ne lui permettra pas de tout boire sans dépasser les apogées. La majorité des bouteilles sont des crus d’exception prêts à boire en provenance directe des domaines dont il est allocataire.
Des vins conservés dans des conditions idéales
Il estime qu’environ 98% des bouteilles présentées sont issues directement des domaines et précise qu’elles ont été conservées depuis leur achat dans des galeries de craies aux portes de Paris dans des conditions de température et d’hygrométrie optimales (d’où le fait que beaucoup d’étiquettes soient abimées) et d’où elles n’ont jamais bougé jusqu’à leur mise en vente aujourd’hui.
Bonnes enchères à tous !
